Selon un document rendu public par le journal israélien Haaretz dimanche 28 septembre, l’ancien Premier ministre britannique Tony Blair pourrait être amené à jouer un rôle central dans la période de transition à Gaza — dans l’hypothèse où le Hamas venait à accepter le plan de Trump dévoilé hier, lundi 29 septembre 1.
Le document, élaboré selon L’Orient-Le Jour par le Tony Blair Institute for Global Change, une ONG créée en 2016 par l’ex-Premier ministre, dévoile la structure de l’Autorité internationale de transition à Gaza (GITA) 2.
- Celle-ci serait dirigée par un conseil international, constitué de 7 à 10 membres parmi lesquels au moins un représentant palestinien, un haut-responsable de l’ONU, des personnalités internationales disposant d’une « expertise en matière de gestion et de finance » ainsi qu’une « forte représentation de membres musulmans ».
- Le conseil disposerait d’une « autorité politique et juridique suprême pour Gaza pendant la période de transition », et opérerait dans le cadre d’un mandat du Conseil de sécurité des Nations unies.
- Tony Blair serait nommé président du conseil, bien que son nom ne soit pas explicitement mentionné dans le document, selon des sources israéliennes.
Aucun calendrier clair n’est fixé quant au transfert effectif du pouvoir à l’Autorité palestinienne, l’entité gouvernementale dirigée par Mahmoud Abbas qui administre les territoires palestiniens de Cisjordanie. Or, le plan de la Maison-Blanche dévoilé lundi 29 septembre précise que celle-ci prendra le relais d’une « autorité provisoire » pour « reprendre le contrôle » de l’enclave une fois son programme de réformes achevé. Le Hamas est également absent du document.
Parmi les différentes entités listées, l’implémentation sur le terrain des politiques de la GITA serait confiée à l’Autorité exécutive palestinienne.
- Celle-ci sera chargée d’assurer les services publics dans l’enclave (notamment la santé, l’éducation, les infrastructures, la régulation économique et la gouvernance municipale), et serait placée sous la supervision d’un Secrétariat exécutif.
- C’est le conseil international qui serait chargé de nommer à sa tête un « Palestinian Chief Executive Officer (CEO) » (Directeur Général de la Palestine), une terminologie qui semble directement tirée du monde de l’entreprise.
- Celui-ci serait vraisemblablement un technocrate, et non une personnalité politique. Il serait chargé de nommer des « directeurs » qui siégeraient à la tête de « départements » — qui semblent s’apparenter à des ministères.
À ce stade, il n’est pas clair comment le plan de Tony Blair, dont une partie au moins aurait été élaborée aux côtés du gendre de Donald Trump, Jared Kushner, et a été présenté au président américain à la fin du mois d’août, devrait interagir avec le plan de paix à Gaza de la Maison-Blanche 3.
- Tony Blair devrait faire partie du « Conseil de paix » qui serait formé dans le cadre du plan américain, aux côtés d’autres chefs d’État dont les noms « seront annoncés ultérieurement ».
- Or, contrairement à ce qu’avançaient des sources israéliennes, c’est Trump lui-même qui présiderait le conseil, et non Tony Blair.
- À la suite de l’annonce du plan de Trump, le Tony Blair Institute a publié un communiqué louant la « volonté de présider le Conseil de paix chargé de superviser la nouvelle bande de Gaza », qui constituerait « un signe fort de soutien et de confiance dans l’avenir de l’enclave » 4.
Sources
- Liza Rozovsky, « Draft of Tony Blair’s Gaza Plan Outlines Remote Governance, Little Palestinian Representation », Haaretz, 28 septembre 2025.
- « Les États-Unis envisageraient de confier à Tony Blair le rôle de « gouverneur temporaire » de Gaza », L’Orient-Le Jour, 26 septembre 2025.
- Barak Ravid, « Inside Trump’s Gaza meeting with Tony Blair and Jared Kushner », Axios, 28 août 2025.
- Statement by Tony Blair in response to President Trump’s announcement, Tony Blair Institute for Global Change, 29 septembre 2025.