Économie russe : le gouvernement a soumis son projet de loi budgétaire pour 2026 à la Douma

Le gouvernement table sur une croissance du PIB de 1,3 % en 2026 (contre 1 % dans les dernières projections du FMI) et une hausse cumulée de près de 7 % sur les trois prochaines années ¹.

• Cette augmentation ne suffirait toutefois pas à compenser la hausse des dépenses, et le gouvernement russe anticipe ainsi un déficit budgétaire de 3 800 milliards de roubles l’an prochain (soit 1,4 % du PIB).
• Celui-ci devrait baisser pour atteindre 3 100 milliards en 2027 (environ 1,2 % du PIB, selon les projections de croissance actuelles) avant de remonter à 3 500 milliards en 2028 (1,2 % du PIB).

Le budget russe pour 2026 présente trois axes principaux : le maintien des dépenses de défense à leur niveau actuel — selon des documents vus par Reuters, celles-ci devraient en réalité diminuer de 7 % et passer de 13 500 milliards de roubles à 12 600 milliards ² —, le « respect des obligations sociales » de l’État ainsi que les mesures visant à relancer la démographie. Avec 141 enfants pour 100 femmes en moyenne au cours de leur vie, le taux de fertilité russe est l’un des plus faibles au monde. 

En décembre 2024, Vladimir Poutine avait déclaré à plusieurs reprises vouloir atteindre un taux de 2,3 d’ici 2030 afin d’éviter « l’extinction » du peuple russe.

• Le ministre des Finances russe, Anton Siluanov, a déclaré que les dépenses de défense se maintiendraient à leur niveau actuel en 2026 ³.
• Celles-ci représentent cette année 32,5 % des dépenses budgétaires totales, soit environ 13 500 milliards de roubles.

Afin de maintenir ce niveau élevé de dépenses malgré une baisse des revenus, le budget contient plusieurs mesures potentiellement impopulaires comme une hausse de la TVA de deux points, la suppression de la réduction de certaines cotisations sociales mise en place durant la pandémie ainsi que l’introduction de taxes supplémentaires sur les paris sportifs et les jeux d’argent.

• Le budget russe a été élaboré sur la base d’un taux directeur situé entre 12 et 13 %, contre 17 % actuellement à la suite d’une baisse décidée début septembre par la Banque centrale.
• Selon le directeur de Sberbank, German Gref, ce taux est actuellement trop élevé pour voir une reprise économique en Russie, qui serait entrée cet été dans une phase de « stagnation technique ».
• Le conseil d’administration de la Banque de Russie devrait se réunir à deux reprises d’ici la fin de l’année, le 24 octobre puis le 19 décembre.