Benyamin Netanyahou a de nouveau déclaré, dimanche 21 septembre, en réponse à la vague de nouvelles reconnaissance de l’État de Palestine aux Nations unies, qu’il « n’y aura pas d’État palestinien à l’ouest du Jourdain ». Plusieurs membres de son cabinet, notamment l’ultranationaliste ministre des Finances Bezalel Smotrich et le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben-Gvir, ont quant à eux appelé à l’annexion de la Cisjordanie.
Tandis que Tsahal renforce son offensive à Gaza, une nouvelle enquête de l’Alliance for Middle East Peace (ALLMEP) montre que les opinions publiques israélienne, américaine et palestinienne sont favorables à une normalisation des relations et à un État palestinien.
- Selon le sondage de l’ALLMEP, partagé avec le Grand Continent, une majorité de la population israélienne craint qu’une annexion totale de la Cisjordanie ait des conséquences négatives.
- Ainsi, plus des deux-tiers des Israéliens (68 %) considèrent qu’une telle action imposerait « un fardeau écrasant » à l’armée et à l’économie, tandis que 63 % considère que cela conduirait Israël à faire face à l’isolement international et à des sanctions économiques.
- Près des trois-quarts (73 %) des Israéliens sont désormais en faveur d’une coopération diplomatique, économique et sécuritaire totale avec l’Arabie saoudite et le monde arabe qui inclut la reconnaissance d’un État palestinien, soit une augmentation de 7 points par rapport à avril.
- Cette part est encore plus importante en Palestine, où 83 % des sondés sont favorables à un accord entre Israël et les pays arabes incluant la reconnaissance de la Palestine et l’instauration de relations entre Israël et un État palestinien.
L’enquête de l’ALLMEP montre des résultats similaires aux États-Unis, où 51 % des Américains soutiennent un accord de paix incluant la reconnaissance d’un État palestinien. Ce chiffre s’élève à 48 % chez les électeurs de la base MAGA de Donald Trump, et atteint 61 % chez les électeurs du Parti démocrate. Les États-Unis sont désormais le seul membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU à ne pas reconnaître l’État palestinien.
- La guerre à Gaza ainsi que la catastrophe humanitaire en cours n’a fait l’objet d’aucune mention lors du discours prononcé hier, mardi 23 septembre, par Trump lors du débat général.
- Le président de l’État de Palestine, Mahmoud Abbas, s’est vu refuser l’entrée sur le sol américain en raison de la révocation des visas de plusieurs dizaines de membres de l’OLP et de l’Autorité palestinienne.
- Celui-ci doit s’exprimer ce jeudi 25 septembre par vidéo.
Dans la soirée de mardi à mercredi 24, Trump a rencontré plusieurs dirigeants des pays arabes en marge de l’Assemblée générale de l’ONU. Il a déclaré à l’issue de la réunion : « Nous voulons mettre fin à la guerre à Gaza. Nous allons y mettre fin. Peut-être pouvons-nous y mettre fin dès maintenant » 1.
- Il a ajouté : « Ce fut une réunion très fructueuse avec tous les grands acteurs, à l’exception d’Israël. La prochaine étape sera une réunion avec les Israéliens ».
- Le président Macron a déclaré : « Le prix Nobel de la paix n’est possible que si vous arrêtez ce conflit ».
- Netanyahou doit rencontrer Trump à la Maison-Blanche lundi 29.
Sources
- Lior Ben Ari et Daniel Edelson, « Trump holds key talks with Arab leaders on Gaza at UN assembly », Ynet, 24 septembre 2025.