Suite à l’assouplissement du frein à l’endettement, le gouvernement allemand dispose d’une plus grande marge de manœuvre. Dans le plan budgétaire 2026 approuvé par le gouvernement en juin, les dépenses sont estimées à 519,5 milliards d’euros, avec un emprunt net estimé à 89,3 milliards d’euros.

  • Les investissements publics devraient augmenter de plus de 10 milliards d’euros pour atteindre 126,7 milliards d’euros, avec une priorité accordée aux investissements dans les infrastructures de transport.
  • Les dépenses totales de défense devraient quant à elles atteindre environ 82,7 milliards d’euros l’an prochain, soit 2,8 % du PIB, et 3,5 % du PIB en 2029.

Les critiques pointent du doigt le fait que les fonds spéciaux sont utilisés en partie pour financer les dépenses courantes du budget, et non pas pour financer des dépenses exceptionnelles destinées à l’investissement. Le déficit structurel à moyen terme est également remis en question, tout comme l’incertitude des recettes et une croissance insuffisante.

  • Le ministre des Finances, Lars Klingbeil, a déclaré hier, mardi 23 septembre, que les récentes incursions russes dans les espaces aériens des pays de l’OTAN justifiaient « plus que jamais » l’augmentation des dépenses de défense.
  • Klingbeil a ajouté dans sa présentation que Poutine « testait » l’Alliance atlantique. Depuis le lancement de l’invasion à grande échelle de l’Ukraine en février 2022, la Russie a violé à au moins 20 reprises les frontières de pays membres de l’OTAN.

Le parti d’extrême-droite, l’AfD — à égalité avec la CDU/CSU dans les sondages d’opinion — , critique quant à lui l’« explosion des dépenses » et appelle pour une participation plus directe des citoyens à la planification des dépenses. 

  • Des tensions pourraient également apparaître au sein de la coalition, alors que le chancelier Merz a déclaré en août que « l’État providence tel que nous le connaissons aujourd’hui ne peut plus être financé par notre économie, et c’est pourquoi nous devons le changer ».
  • La ministre du Travail, Bärbel Bas, issu du SPD, avait qualifié ces propos de « bullshit ».
  • Des débats pourraient également porter sur le coût croissant de la dette, alors que le pays devrait payer environ 30 milliards d’euros pour le service de sa dette en 2026, soit autant que le budget alloué à l’éducation. 
  • Le gouvernement allemand devra en plus d’ici 2027 combler un déficit budgétaire de 30 milliards d’euros.

Le PIB allemand s’est contracté de 0,3 % au deuxième trimestre après une croissance identique de janvier à mars.

  • Dans la mise à jour de ses perspectives économiques publiée hier, mardi 23, l’OCDE a revu à la baisse la croissance allemande, qui passe de 0,4 à 0,3 % cette année, soit la plus faible parmi les pays du G20.

La première lecture au Bundestag a lieu cette semaine, du 23 au 26 septembre, suivie d’un premier passage au Bundesrat prévu le 26 septembre. La deuxième et la troisième lecture au Bundestag devraient avoir lieu du 25 au 28 novembre, et le deuxième passage au Bundesrat est prévu pour le 19 décembre 2025.