« Je ne peux pas » : le pape Léon XIV contre les Empires
Où va l’Église de Léon XIV ?
« Il n’y a pas de séparation dans la personnalité d’une personne publique : il n’y a pas d’un côté l’homme politique, de l’autre le chrétien. »
Dans un monde dominé par la théologie politique des empires, le pape étatsunien qui fête aujourd’hui ses 70 ans vient peut-être de remettre en cause une vieille tradition humaniste européenne.
Les commentaires de Jean-Benoît Poulle et les hypothèses d'Alberto Melloni.
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- Alberto Melloni, Jean-Benoît Poulle •
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- © Maria Grazia Picciarella

S’exprimant fluidement en français au cours d’une courte allocution, il a exhorté les responsables politiques à ne pas séparer leur foi personnelle de leur engagement public, malgré une « laïcité parfois mal comprise ».
Ce discours ne marque pas tant une rupture avec la tradition humaniste démocrate-chrétienne — qui laisse une latitude d’action aux décideurs politiques dans le respect de leur sphère d’autonomie — que le retour à une certaines conceptions en vogue sous les pontificats de Jean-Paul II et Benoît XVI : l’affirmation de l’universalité de la loi naturelle qui doit guider les consciences et l’appel à une cohérence parfaite entre la foi personnelle et l’activité politique.
Ces conceptions peuvent paraître heurter de front les principes et les pratiques de neutralité religieuse au sein d’une République laïque. Plutôt qu’un affrontement inéluctable, cela révèle surtout des cultures politiques profondément différentes — et donne peut-être de premiers indices sur la direction que pourrait prendre le pontificat de Léon.
Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. La paix soit avec vous !
I’m sure many of you speak English, no ? I am going to attempt to speak French counting on your benevolence !
Cette première adresse est déjà riche d’enseignements sur les langues que maîtrise et pratique Léon XIV : si l’anglais est sa langue maternelle, il parle aussi couramment l’espagnol — qu’il a énormément pratiqué en Amérique du Sud — et l’italien, langue de ses ancêtres paternels. Dans ses prises de parole, il alterne très souvent entre ces trois langues. Il a également une bonne maîtrise du français, de l’allemand et du portugais, même s’il les pratique avec moins de fluidité — d’où le fait qu’il sollicite ici habilement l’indulgence de son auditoire. Ce multilinguisme tranche avec l’usage du pape François, qui ne s’exprimait guère qu’en italien ou en espagnol dans ses discours. Il fait davantage penser à Benoît XVI et plus encore à Jean-Paul II, pape polyglotte par excellence.
Je salue bien cordialement Son Excellence Monseigneur Dominique Blanchet, et je souhaite la bienvenue à vous tous, élus et personnalités civiles du Diocèse de Créteil, en pèlerinage à Rome.
Le pape accueille ici en audience privée des élus du diocèse de Créteil, dans le cadre des pèlerinages à Rome organisés pour le Jubilé de l’année 2025. La délégation est menée par Mgr Dominique Blanchet, 59 ans, évêque du diocèse de Créteil depuis 2021. Le diocèse de Créteil couvre tout le département du Val-de-Marne — longtemps un bastion de la « ceinture rouge » parisienne avant de basculer à droite aux élections départementales de 2021. La délégation comprend une quarantaine de personnes, des maires et des conseillers municipaux de toute sensibilité politique — par exemple le maire NFP de Fontenay-sous-Bois, Jean-Philippe Gautrais, le maire LR de Bry-sur-Marne, Charles Aslangul, des maires « sans étiquette »… — ainsi que des personnalités de la société civile comme le recteur de la mosquée de Créteil, Karim Benaïssa.
De tels pèlerinages ou visites organisés spécialement pour les élus ne sont pas rares au Vatican.
Je suis heureux de vous accueillir dans votre démarche de foi : vous retournerez à vos engagements quotidiens fortifiés dans l’espérance, mieux affermis pour œuvrer à la construction d’un monde plus juste, plus humain, plus fraternel, qui ne peut être rien d’autre qu’un monde davantage imprégné de l’Évangile. Devant les dérives de toutes sortes que connaissent nos sociétés occidentales, nous ne pouvons pas mieux faire, en tant que chrétiens, que de nous tourner vers le Christ et demander son secours dans l’exercice de nos responsabilités.
C’est pourquoi votre démarche, plus qu’un simple enrichissement personnel, est d’une grande importance et d’une grande utilité pour les hommes et les femmes que vous servez. Et elle est d’autant plus méritoire qu’il n’est pas facile en France, pour un élu, en raison d’une laïcité parfois mal comprise, d’agir et de décider en cohérence avec sa foi dans l’exercice de responsabilités publiques.
Léon XIV re-situe ici cette visite non comme une démarche de foi privée mais bien comme un engagement social et politique.
Il est patent que la laïcité parfois dite « à la française », qui impose un strict devoir de neutralité religieuse aux élus dans l’exercice de leurs fonctions, est souvent mal comprise au Vatican — ou mal perçue. La séparation des Églises et de l’Etat a été en son temps condamnée par Pie X, dans le cadre d’une conception intégraliste des rapports entre la société et l’Église qui n’a plus cours au Saint-Siège depuis le concile Vatican II (1962-1965) et sa déclaration Dignitatis Humanae sur la liberté religieuse. De plus, les évêques de France se sont depuis accommodés de la laïcité en la réinscrivant dans la distinction séculaire entre le temporel et le spirituel.
Depuis Jean-Paul II, le Vatican plaide pour une « saine laïcité », qui n’exclut pas par principe un dialogue cordial et une collaboration entre les pouvoirs politique et religieux, et qui n’est pas sans évoquer la « laïcité positive » chère à Nicolas Sarkozy. Or pour de nombreux défenseurs d’une stricte application de la loi de 1905, la laïcité ne saurait souffrir d’adjectifs susceptibles d’en restreindre la portée. Aux yeux du Saint-Siège, la conception française de la laïcité fait presque figure d’anomalie dans un paysage européen historiquement marqué par la vision démocrate-chrétienne d’une collaboration mutuelle entre Église et État et de relations concordataires, vision souvent encouragée par les papes.
Le salut que Jésus a obtenu par sa mort et sa résurrection englobe toutes les dimensions de la vie humaine telles que la culture, l’économie et le travail, la famille et le mariage, le respect de la dignité humaine et de la vie, la santé, en passant par la communication, l’éducation et la politique.
Le christianisme ne peut se réduire à une simple dévotion privée, car il implique une manière de vivre en société empreinte d’amour de Dieu et du prochain qui, dans le Christ, n’est plus un ennemi mais un frère.
Votre région, lieu de vos engagements, est confrontée à de grandes questions de société comme la violence dans certains quartiers, l’insécurité, la précarité, les réseaux de drogue, le chômage, la disparition de la convivialité…
Le Val de Marne concentre en effet de fortes disparités territoriales et des difficultés propres ; comme d’autres territoires de la région parisienne, il est touché par l’insécurité, la précarité socioéconomique et le narcotrafic.
Il faut également noter que le diocèse de Créteil, créé en 1966 pour répondre à l’urbanisation de la petite couronne, est un territoire précocement déchristianisé (58 % seulement de la population est baptisée, un chiffre plutôt faible par rapport à la moyenne de l’Hexagone), qui doit désormais gérer la coexistence avec de nombreux autres cultes, spécialement une importante population musulmane — d’où la présence du recteur de la mosquée de Créteil. C’étaient peu ou prou les mêmes caractéristiques du diocèse de Belfort, l’ancien siège de Dominique Blanchet (2015-2021), prélat formé par la congrégation des prêtres du Prado, reconnus pour leur sensibilité aux problèmes sociaux.
On pourrait ajouter une crise ecclésiale que Léon XIV tait, mais qui reste dans tous les esprits : le prédécesseur de Mgr Blanchet à Créteil, Michel Santier, a été poussé à la démission en 2021 par le Vatican sous des prétextes de santé, mais en réalité pour avoir détourné le sacrement de confession à des fins sexuelles ; ces abus sexuels n’ont été révélés qu’en 2022, déclenchant un grand scandale. Un signalement au procureur a été fait, et l’instruction du procès canonique est toujours en cours.
Pour y faire face, le responsable chrétien est fort de la vertu de Charité qui l’habite depuis son baptême. Celle-ci est un don de Dieu, une « force capable de susciter de nouvelles voies pour affronter les problèmes du monde d’aujourd’hui et pour renouveler profondément de l’intérieur les structures, les organisations sociales, les normes juridiques. Dans cette perspective, la charité devient charité sociale et politique : elle nous fait aimer le bien commun et conduit à chercher efficacement le bien de tous » (Compendium de la Doctrine sociale de l’Église, n. 207). Voilà pourquoi le responsable chrétien est mieux préparé pour affronter les défis du monde présent, dans la mesure, bien sûr, où il vit et témoigne de sa foi agissante en lui, de sa relation personnelle au Christ qui l’éclaire et lui donne cette force. Jésus l’a affirmé avec vigueur : « En dehors de moi vous ne pourrez rien faire ! » (Jn 15, 5) ; il ne faut donc pas s’étonner que la promotion de « valeurs », pour évangéliques qu’elles soient, mais « vidées » du Christ qui en est l’auteur, soient impuissantes à changer le monde.
Léon XIV exprime ici des thématiques classiques de la doctrine sociale de l’Église catholique, avec des accents qui rappellent Jean-Paul II : il cite d’ailleurs le Compendium de la doctrine sociale de l’Église paru à la fin de son pontificat (2004). Dans la lignée de saint Thomas d’Aquin, pour qui la politique est la forme la plus haute de la Charité, le lien politique — lequel, dans une vision aristotélicienne, procède de la vertu d’amitié — et le souci du Bien commun sont mis en relation avec la vertu théologale de Charité, qui exprime l’être même de Dieu. À la fin de ce passage, Léon XIV s’inspire aussi de Jean-Paul II pour prendre ses distances avec une certaine forme de recours un peu vague ou rhétorique aux « valeurs de l’Évangile » décorrélées de la foi dans le Christ — invoquées d’ailleurs davantage à gauche qu’à droite. Comme lors de sa première homélie devant la curie, il adopte un ton davantage spirituel et christocentrique.
Alors, Monseigneur Blanchet me demandait des conseils à vous adresser. Le premier — et le seul — que je vous donnerai est celui de vous unir de plus en plus à Jésus, d’en vivre et d’en témoigner. Il n’y a pas de séparation dans la personnalité d’une personne publique : il n’y a pas d’un côté l’homme politique, de l’autre le chrétien. Mais il y a l’homme politique qui, sous le regard de Dieu et de sa conscience, vit chrétiennement ses engagements et ses responsabilités !
Léon XIV se positionne ici dans un vieux débat, qui avait pris naissance au moment de l’essor des partis confessionnels au début du XXe siècle : jusqu’à quel point un responsable chrétien peut-il revendiquer sa foi comme source d’inspiration de son action politique ? En retour, le Saint-Siège doit-il donner des consignes de vote, et les partis confessionnels démocrates-chrétiens doivent-ils dépendre de la hiérarchie ecclésiastique ?
À ces questions, le philosophe Jacques Maritain avait donné dans sa Lettre sur l’indépendance (1935) et son ouvrage Humanisme intégral (1936) une réponse qui reposait sur la distinction sur l’agir « en tant que chrétien » et l’agir « en chrétien » : si un responsable chrétien est toujours moralement tenu d’agir « en chrétien », conformément aux valeurs morales de l’Evangile, il n’est pas toujours obligé d’agir « en tant que chrétien », c’est-à-dire de revendiquer le christianisme comme unique source de son action politique, ce qui laisse le champ libre à une certaine autonomie du politique, contre l’intégralisme maurrassien.
Cette distinction s’est trouvée au fondement de l’activité politique des différents partis de la Démocratie chrétienne européenne tout au long du XXe siècle, dont bien des leaders ont tâché d’agir « en chrétiens » mais pas forcément en revendiquant une obéissance inconditionnelle au Saint-Siège. Le pape ne rompt pas ici avec cette tradition, mais affirme qu’il ne faut pas non plus verser dans un cloisonnement trop étanche entre la foi personnelle et l’action publique, qui doivent conserver leur cohérence, alors que la tradition laïque française affirme au contraire l’importance de cette séparation, qui renvoie la foi religieuse à la sphère privée : de fait, le courant de la démocratie chrétienne a été historiquement faible en France, d’où cette forme d’incompréhension, même si, ici, l’invocation du « regard de la conscience » vient un peu tempérer le caractère absolutisant du « regard de Dieu ».
Alberto Melloni On peut voir dans cet extrait une contestation formelle de la distinction maritainienne qui s’était imposée dans l’Europe d’après-guerre.
En Italie, elle était à la base de l’action politique de la démocratie chrétienne : les responsables politiques se comportaient chrétiennement sans agir « en tant que chrétien », sans vouloir transformer la société où ils agissaient en une société chrétienne. Cette vision avait été résumée dans un bel aphorisme du Père Sorge : « Jésus nous demande d’être le sel de la terre — pas de transformer la terre en salière. »
En contestant cette distinction — affirmant qu’il n’y a « pas de séparation dans la personnalité d’une personne publique » — Léon revendique une proposition unitaire.
Comment l’interpréter ?
La première hypothèse est évidente. Il pourrait s’agir d’une manière très américaine de représenter le catholicisme en politique : nous sommes une minorité, nous ne sommes pas destinés à commander, nous devons être un exemple moral de ce qui existe.
Mais ce discours pourrait aussi être la toute première indication d’une théologie politique léonine dans laquelle émergent de nouvelles priorités : en supprimant cette distinction, Léon lance peut-être un appel discret à repolitiser les fidèles d’une Église catholique évoluant dans un monde où des dirigeants — de Modi à Erdogan en passant par Poutine, Xi et Trump — tentent de ressusciter des empires par le truchement de la religion.
Vous êtes donc appelés à vous fortifier dans la foi, à approfondir la doctrine — en particulier la doctrine sociale — que Jésus a enseignée au monde, et à la mettre en œuvre dans l’exercice de vos charges et dans la rédaction des lois. Ses fondements sont foncièrement en accord avec la nature humaine, la loi naturelle que tous peuvent reconnaître, même les non chrétiens, même les non croyants. Il ne faut donc pas craindre de la proposer et de la défendre avec conviction : elle est une doctrine de salut qui vise le bien de tout être humain, l’édification de sociétés pacifiques, harmonieuses, prospères et réconciliées.
Ici encore, Léon XIV renoue avec de grandes thématiques wojtyliennes : la doctrine sociale mise en rapport avec « la loi naturelle » qui, comme telle, n’est pas considérée comme religieuse, mais que l’Église se charge de rappeler à tous, du fait de son caractère supposément universel. Au domaine de la défense de la loi naturelle appartiennent les positions « pro-Life » de l’Église — ainsi son opposition à l’avortement, qui forme sans doute un sous-texte de ce message. S’exprime aussi l’idée qu’il y a une contribution propre et une originalité des valeurs chrétiennes qu’il faudrait promouvoir dans la société, car elles se révéleraient bénéfiques à tous, même dans un cadre pluriconfessionnel.
J’ai bien conscience que l’engagement ouvertement chrétien d’un responsable public n’est pas facile, particulièrement dans certaines sociétés occidentales où le Christ et son Église sont marginalisés, souvent ignorés, parfois ridiculisés. Je n’ignore pas non plus les pressions, les consignes de parti, les « colonisations idéologiques » — pour reprendre une heureuse expression du Pape François —, auxquelles les hommes politiques sont soumis. Il leur faut du courage : le courage de dire parfois « non, je ne peux pas ! », lorsque la vérité est en jeu. Là encore, seule l’union avec Jésus — Jésus crucifié ! — vous donnera ce courage de souffrir pour son nom. Il l’a dit à ses disciples :« Dans le monde, vous aurez à souffrir, mais gardez courage ! J’ai vaincu le monde » (Jn 16, 33).
Ici, Léon XIV se fait davantage proche d’idées ratzingériennes, qui dénonçaient une certaine forme de dédain, de moquerie, voire d’intolérance des sociétés occidentales modernes pour le christianisme dont elles étaient pourtant issues — c’est la notion, centrale chez Benoît XVI, de la « dictature du relativisme ». Dans sa première homélie, Léon XIV a également insisté sur le fait que dans un monde sécularisé, les croyants sont davantage en butte à la raillerie qu’à la persécution ouverte, mais qu’ils doivent l’endurer avec le même esprit de résignation — on reconnaît ici des accents très missionnaires, qui ne craignent pas d’évoquer le martyre. La référence à l’expression utilisée par le pape François est assez habile : François, pape du Sud, dénonçait à travers la « colonisation idéologique » la volonté d’imposer les valeurs supposément universelles de l’Occident sécularisé aux autres pays, ainsi les unions de même sexe dans les pays africains, etc. Le pape américain ne dédaigne pas parler le langage du « Sud global », même à ses ouailles du Nord, quand il s’agit de défendre la doctrine de l’Église.
Alberto Melloni La délégation d’élus français devant laquelle s’exprimait le pape le 28 août était marginale et d’importance relative par rapport à d’autres audiences. Pourtant, le message qu’il délivre est particulièrement significatif.
Ainsi, son allusion au « courage de dire parfois ‘non, je ne peux pas !’ » doit être comprise à la lumière de l’histoire longue du recours du Saint-Siège au Non possumus : le refus du Pape de se plier à certaines exigences politiques au nom de la doctrine de l’Église. Cette expression atteint sa force politique maximale en 1870 lorsque Pie IX en fait le cœur de sa stratégie contre le Royaume d’Italie qui avait annexé Rome et les États pontificaux, remettant en cause son pouvoir temporel.
Elle n’est toutefois plus utilisée de manière systématique ni par l’Église, ni dans le catholicisme italien. Sa réactivation par le pape Léon — sous la forme ici d’un non possum — pourrait être un indice clef.
Chers amis, je vous remercie de votre visite et je vous assure de mes plus sincères encouragements pour la poursuite de vos activités au service de vos compatriotes. Gardez l’espérance d’un monde meilleur ; gardez la certitude qu’unis au Christ, vos efforts porteront du fruit et obtiendront leur récompense. Je vous confie, ainsi que votre pays, à la protection de Notre-Dame de l’Assomption, et je vous donne de grand cœur la Bénédiction Apostolique.
L’invocation de la protection de Notre-Dame de l’Assomption, patronne de la France — dont la fête le 15 août fut fête nationale — n’est pas due au hasard ; Léon XIV, sans bien la connaître, manifeste sans doute plus d’intérêt pour la France que son prédécesseur : l’archevêque de Paris, Laurent Ulrich, l’a d’ailleurs déjà informellement invité à s’y rendre ; mais pour qu’un voyage soit envisagé, il faut attendre une invitation officielle de la part du président de la Conférence des évêques de France, le cardinal-archevêque de Marseille Jean-Marc Aveline.