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Depuis son indépendance en 1991, la République de Moldavie est sous l’emprise constante de la Russie. Dans une stratégie qui mêle contraintes économiques, domination énergétique, soutien à des partis prorusses et achat de votes, Moscou exerce sur Chișinău une pression incessante.

Si le Kremlin a réussi à maintenir cette ancienne république soviétique située entre la Roumanie et l’Ukraine dans sa sphère d’influence pendant des années, l’invasion de l’Ukraine a accéléré le chemin vers l’intégration européenne de la Moldavie. Le 25 juin 2024, les négociations d’adhésion ont officiellement débuté et le référendum du 20 octobre de la même année a inscrit le cap européen dans la Constitution, malgré un résultat très serré. Mais la poursuite de la trajectoire européenne est loin d’être acquise. 

Les élections parlementaires du 28 septembre 2025 décideront si le pays poursuit son intégration européenne ou s’il devient un État vassal de Moscou et une base arrière militaire pour attaquer l’Ukraine.

Pour le Kremlin, l’issue de cette élection est clef : la Russie de Poutine mobilise des sommes considérables pour influencer le scrutin. Selon le journaliste ukrainien Dmitri Gordon, elle aurait mis au point le « plan Kirienko » 1, du nom de son orchestrateur, Sergueï Kirienko, spécialiste des opérations hybrides combinant achat de voix, désinformation, financement de manifestations, cyberattaques et violence politique. Moscou aurait investi  350 millions d’euros dans ce plan massif destiné à faire basculer un pays de 2,5 millions d’habitants 2. Dans ce dispositif, l’achat de votes en Transnistrie est central : 30 millions de d’euros  sont prévus pour transporter et payer 200 000 électeurs prorusses.

Dans un pays où le clivage politique est marqué par une polarité entre les formations pro-Union européenne et celles plutôt prorusses, la présidente Maia Sandu, réélue en octobre 2024 pour un second mandat, et son parti pro-européen le PAS, doivent faire face à la crise énergétique orchestrée par la Russie 3, à une inflation persistante et à des blocs politiques prorusses soutenus par l’Église orthodoxe affiliée au Patriarcat de Moscou. 

La fragmentation de l’électorat pro-européen est également organisée depuis l’extérieur. Comme nous le montrons dans cette enquête, des politiciens prorusses se présentent désormais comme pro-européens et des oligarques en fuite continuent d’influencer la vie politique depuis l’étranger — notamment par des financements et des campagnes médiatiques.

Comme en Roumanie, la rhétorique des prorusses s’est enrichie d’un discours populiste dans le style de celui du mouvement MAGA, qui oppose les citoyens aux « élites corrompues » et à « l’establishment pro-européen ». 

La quatrième édition du congrès Make Europe Great Again, qui s’est tenue récemment à Chișinău, contribue à renforcer ce discours 4.

La campagne électorale ouverte le 29 août s’annonce intense, en particulier pour convaincre les 30 % d’électeurs encore indécis 5. La participation de ces derniers et de la diaspora sera clef pour le parti de Maia Sandu — alors que les campagnes de désinformation russes visent à les dissuader de voter ou à s’opposer au PAS 6.

Dans cette prosopographie, nous distinguons les profils clefs en fonction des blocs électoraux auxquels ils appartiennent — du « Bloc patriotique », machine au service de Vladimir Poutine en Moldavie, au puissant « Bloc victoire » téléguidé par l’oligarque moldave exilé à Moscou Ilan Șor, en passant par le « Bloc alternative » de Ion Ceban. Trois acteurs méritent d’être étudiés à part : le « Trump moldave » Renato Usatîi, l’Église orthodoxe et l’oligarque Vladimir Plahotniuc.

Le Bloc Patriotique : le « front de Poutine »

Allié à deux micro-partis, le bloc des socialistes et des communistes se définit par une identité nationaliste et souverainiste résumée dans son slogan : « Nous croyons en la Moldavie », qu’il imaginecomme un « pont entre l’Est et l’Ouest » 7.

Ce positionnement rapproche de facto le bloc de positions prorusses en rejetant l’OTAN et en soutenant la fédéralisation.

Igor Grosu,  tête de liste du Parti Action et Solidarité (PAS) de Maia Sandu le qualifie de « front de Poutine » qui veut « livrer le pays sur un plateau à son maître ».

Sa rhétorique de campagne est proche de celle d’une partie de l’extrême-droite roumaine : une attaque frontale de l’Union européenne — qualifiée de « Gayropa » 8 et accusée de prolonger la guerre en Ukraine — et la mise en avant de la souveraineté de la Moldavie. Sur le plan économique, le bloc promet de négocier un prix du gaz plus bas et de soutenir le développement local, des promesses comparables à celles des populistes roumains.

Interrogée par la revue, la journaliste et experte de la région Paula Erizeanu estime que sa principale force réside dans son expérience de l’opposition pendant une période marquée par la guerre et la hausse des prix. Ses faiblesses tiennent plus selon elle à ses divisions internes et au fait que certaines figures prorusses en son sein sont déjà compromises dans l’opinion.

Mené par Igor Dodon, ce bloc formé pour unifier l’électorat prorusse, rural et traditionaliste, est crédité de 25,2 % des intentions de vote dans le dernier sondage électoral et se situe légèrement devant le parti pro-européen PAS.

Ces sondages excluent néanmoins les électeurs de Transnistrie et ceux de la diaspora, très actifs pendant les élections.

Igor Dodon, le chef de file du « front de Poutine »

Roumanophone et russophile par choix politique, Igor Dodon a été président de la République de Moldavie de 2016 à 2020.

Élu avec un programme prorusse, il a renforcé l’influence du Kremlin durant son mandat en invoquant la « neutralité permanente » prévue par l’article 11 de la Constitution moldave 9.

Son nom reste associé à de graves accusations : corruption passive, financement illégal de parti, enrichissement illicite et trahison de la patrie, liées à des fonds de l’oligarque Vladimir Plahotniuc (voir infra) et d’intermédiaires russes. Ces enquêtes ont conduit à une assignation à résidence de trente jours, qui a pris fin le 19 novembre 2022 10. Même son nouvel allié, Vladimir Voronin, l’a récemment accusé d’avoir reçu plus de 800 000 euros de l’oligarque Plahotniuc, avant de présenter ses propos comme une plaisanterie 11. Le Département du Trésor américain l’a également mis en cause pour corruption et collusion avec des acteurs russes pour influencer les élections moldaves et manipuler les médias 12.

Sa rhétorique repose sur le nationalisme moldave, la critique des élites pro-européennes, le conservatisme social et le souverainisme, et mobilise les valeurs traditionnelles et religieuses 13. Le lancement de sa campagne devant le monastère de Căpriana en est l’exemple parfait 14.

Paula Erizanu estime par ailleurs qu’il s’est inspiré de la campagne de George Simion en Roumanie, en accentuant son discours sur la souveraineté.

Pour renforcer sa légitimité, Dodon s’est rapproché des réseaux MAGA en participant à des forums internationaux de partis nationalistes et traditionalistes 15. Un exemple marquant est sa participation au Congrès mondial des familles en 2018, aux côtés de Brian Brown 16 et d’autres figures du conservatisme international.

Dans la veine du mouvement trumpiste, Dodon mobilise souvent une rhétorique agressive contre le PAS et Maia Sandu, qualifiant le gouvernement de « dictature sorosiste et globaliste » — insinuant que Sandu serait la marionnette du milliardaire George Soros 17.

Récemment, il s’est rendu à Moscou, où il affirme avoir rendu visite à son fils, inscrit à l’université dans la capitale russe 18.

Vladimir Voronin, le milliardaire prorusse « canal historique »

De son vrai nom Vladimir Bujeniță et âgé de 84 ans, Voronin est l’un des hommes politiques les plus influents et un doyen de la République de Moldavie.

Ancien ministre de l’Intérieur à la fin de la période soviétique, il fonde en 1994 le Parti des Communistes de la République de Moldavie, qu’il transforme rapidement en principale force de gauche du pays.

Après une décennie passée dans l’opposition, les mécontentements sociaux de la difficile période de transition lui ouvrent l’accès au pouvoir : en 2001, il devient président de la République de Moldavie, fonction qu’il exerce jusqu’en 2009 — devenant ainsi le premier et unique dirigeant communiste élu démocratiquement dans un pays post-soviétique. Durant ses deux mandats, il oscille entre rapprochement avec Moscou et ouverture limitée vers l’Europe pour obtenir des investissements et de l’aide financière. Il est notoirement hostile à la Roumanie — qu’il qualifie de « dernier empire en Europe » bien que son grand-père Isidor Sârbu ait été combattant anticommuniste en Roumanie après 1944 — , un positionnement qu’il partage avec son allié Igor Dodon, qui n’avait pas effectué de visite officielle en Roumanie lorsqu’il était président.

Ses mandats ont été entachés par des critiques sur son autoritarisme, sa tentative de mainmise sur les médias, les pressions constantes exercées sur l’opposition, ainsi que par des affaires de corruption et de favoritisme impliquant notamment des proches, comme son fils Oleg.

En 2025, Voronin est revenu sur le devant de la scène politique dans le cadre du Bloc Patriotique 19 pour renforcer la plateforme commune de gauche et unifier l’électorat traditionaliste et prorusse 20. Il figure néanmoins en 49e position sur la liste des candidats. 

Irina Vlah, l’alliée gagaouze 

Originaire de la région turcophone de Gagaouzie, Irina Vlah s’est imposée comme une figure clef de la galaxie prorusse en Moldavie.

Première femme élue gouverneure de Gagaouzie en 2015, réélue en 2019 avec un score record, elle a bénéficié du soutien direct du Kremlin et du Patriarcat russe — qui l’a même décorée 21. En janvier 2017, elle fait partie de la délégation du président Igor Dodon lors de sa visite officielle à Moscou, où elle a une entrevue avec Vladimir Poutine.

En 2024, Irina Vlah franchit un cap en annonçant sa candidature indépendante à l’élection présidentielle moldave 22.

Sa campagne s’inscrit alors dans une ligne prorusse assumée : elle se présente comme « présidente de la paix », s’opposant au renforcement des relations avec l’OTAN, plaidant pour la neutralité de la Moldavie et appelant ses partisans à voter « non » au référendum sur l’orientation européenne du pays. Elle soutient la fédéralisation de la République moldave et son intégration dans l’Union économique eurasiatique.

En raison de ses liens avec Moscou pendant la période électorale l’an dernier, le Canada l’a  inscrite sur sa liste de personnes sous sanctions 23.

Après son échec à la présidentielle, elle fonde le micro-parti « Cœur de la Moldavie », formation de centre-gauche aux orientations social-conservatrices, défendant la neutralité nationale. En 2025, cette formation rejoint le Bloc patriotique, où elle apporte sa base électorale gagaouze — largement acquise au Kremlin. En fidèle alliée de Poutine, elle s’est également rendue récemment à Moscou 24

Vasile Tarlev, le technocrate communiste 

D’origine bulgare, Vasile Tarlev s’est construit une réputation de technocrate en tant que Premier ministre de la République de Moldavie entre 2001 et 2008, sous la présidence du communiste Vladimir Voronin 25

En 2024, il revient sur la scène politique en fondant le parti « Futur de la Moldavie », au programme populiste et prorusse. 

Lors de sa campagne pour les élections présidentielles — auxquelles il se présente comme indépendant — il défend un modèle de gouvernance présidentielle renforcée — inspiré du système américain 26 — et met l’accent sur une politique étrangère « équilibrée » et sur la normalisation des relations avec la Russie. La même année, il engage une campagne de lobbying aux États-Unis pour promouvoir son image et ses idées 27.

En 2025, il rejoint le Bloc patriotique 28 en apportant son capital technocratique. Comme Dodon et Vlah, il s’est lui aussi rendu récemment à Moscou.

Plus pragmatique que Dodon ou Voronin, Tarlev est perçu dans cette coalition d’opposition comme un partenaire conjoncturel davantage que comme un allié idéologique naturel.

De gauche à droite  : Vladimir Voronin, Igor Dodon, Irina Vlah, Vasile Tarlev.

Le Bloc « Alternative » : la transformation stratégique d’anciens alliés du Kremlin

Lancé début 2025, le Bloc Alternative rassemble des figures disposant d’une solide expérience administrative et d’une visibilité nationale 29

Son programme officiel vise l’intégration européenne, la modernisation des infrastructures, les réformes judiciaires et la protection sociale, sous le slogan « L’Europe chez nous » 30.

Bien qu’il se déclare pro-européen, de nombreux analystes le classent dans la sphère prorusse 31.

Son objectif serait en réalité d’attirer l’électorat urbain et modéré, déçu par Maia Sandu, et de fracturer ainsi l’électorat pro-européen pour, une fois au pouvoir, freiner l’intégration européenne de l’intérieur des institutions.

Interrogée, Paula Erizanu considère ce bloc comme relevant d’une « cinquième colonne » prorusse en Moldavie. Ces soupçons de proximité avec Moscou s’appuient sur le passé de ses dirigeants, tous liés à des partis et politiques prorusses. Leur discours s’inspire également du mouvement MAGA, notamment avec des promesses de coupes bureaucratiques drastiques 32.

Mené par le maire de Chișinău Ion Ceban, ce bloc est crédité de 5,5 % dans les derniers sondages.

Ion Ceban, le caméleon de Chișinău

Le maire de la capitale moldave et chef du Mouvement Alternative Nationale, lancé en 2021 après sa rupture avec les socialistes, a commencé sa carrière politique chez les communistes 33.

Élu maire de Chișinău en 2019 avec le soutien des socialistes, il consolide son image de gestionnaire pragmatique et tente désormais de se présenter comme centriste et réformiste.

S’il promeut aujourd’hui l’intégration européenne et a même  lancé un « Pacte de Chișinău » pour l’adhésion à l’Union européenne, son passé prorusse et le soutien qu’il a jadis apporté à la fédéralisation ou à l’adhésion à l’Union économique eurasiatique suscitent des doutes sur sa sincérité. Il a commencé sa carrière politique dans les rangs communistes et a été porte-parole d’Igor Dodon lorsqu’il était président.

En juillet 2025, la Roumanie lui a interdit l’accès dans l’espace Schengen pour cinq ans, pour des raisons de sécurité nationale 34.

En caméléon politique, il joue sur un équilibre entre modernisation et tradition. La formule qu’il retient pour cette campagne rappelle à la fois la rhétorique russe et les slogans MAGA : discours contre « les élites corrompues », promesses de gestion efficace et de protection sociale, appel à la foi et à la culture. 

Ce mélange fait de lui un rival direct et sérieux du parti de Maia Sandu dans les grandes villes tout en séduisant une partie de l’électorat russophile et conservateur.

Alexandr Stoianoglo, la caution gagaouze 

Originaire de Gagaouzie, Stoianoglo parle couramment le gagaouze, le russe et le roumain, ce qui lui confère une image de médiateur entre communautés.

Il a dirigé le Parquet de Gagaouzie, poste qui lui a assuré un ancrage solide dans sa communauté d’origine. En 2009, il est élu député au Parlement sur la liste du Parti démocrate, formation de centre-gauche. Il devient ensuite vice-président du Parlement entre 2009 et 2014.

En novembre 2019, il est nommé procureur général de la République de Moldavie. Fin 2021, à la suite d’accusation de corruption 35, il est suspendu et avant d’être destitué en 2023.

En 2024, il se lance dans la course à la présidence avec le soutien des socialistes prorusses. 

Il parvient à se qualifier pour le second tour, face à la présidente sortante Maia Sandu.

Dans un discours qui évite toute critique directe de la Russie, préférant prôner l’équilibre diplomatique 36, il plaide pour une Moldavie neutre militairement et non alignée, entretenant  avec Moscou des relations fondées sur « l’intérêt national » 37. Ce positionnement lui permet d’attirer les déçus de Maia Sandu. En Gagaouzie — une région particulièrement russophile — il avait même recueilli près de 50 % des voix au premier tour de 2024.

Ion Chicu, le technicien discret et ambivalent

Économiste de formation, il gravit vite les échelons de l’administration jusqu’à devenir Premier ministre de Moldavie en novembre 2019 avec le soutien du président d’alors, Igor Dodon 38

Marquée par l’ambivalence, son mandat reste toutefois associé à l’étiquette de « Premier ministre prorusse 39 ». S’il tente l’équilibre entre l’Est et l’Ouest, promettant de poursuivre les réformes et de respecter les engagements internationaux 40, ses décisions sont jugées favorables à Moscou, notamment en matière de politique énergétique ou de partenariats économiques. Il signe par exemple un nouveau contrat avec Gazprom, au lieu de renforcer la diversification gazière vers l’Union. Sa démission en décembre 2020 intervient dans le contexte d’un fort mécontentement populaire 41.

Après son départ du gouvernement, Chicu fonde en 2021 le Parti du Développement et de la Consolidation de la Moldavie, présenté comme une plateforme pro-européenne, chrétienne-démocrate et socio-conservatrice. Lors de la campagne présidentielle de 2024, il se présente comme favorable à l’intégration européenne, mais sceptique à l’égard d’un référendum constitutionnel sur l’adhésion à l’Union — qu’il considérait dangereux pour la stabilité du pays.

Son discours combine l’appel aux valeurs traditionnelles et religieuses avec des promesses de stabilité et d’efficacité administrative.

Mark Tkaciuk, le spin doctor communiste

Historien, archéologue et anthropologue, né d’un père ukrainien et d’une mère arménienne, Mark Tkaciuk a étudié à Moscou où il a noué des liens avec des mouvements anarchistes de gauche.

Il s’engage en politique au début des années 2000, devenant d’abord conseiller du président Vladimir Voronin, puis député. Combinant habilement analyse sociologique, idéologie de gauche et pragmatisme politique, Tkaciuk est un spin doctor considéré comme l’architecte des stratégies électorales du Parti communiste 42.

Il se retire de la vie politique en 2014 pour revenir en 2019 en fondant le Parti de l’Action Commune — Congrès Civique.

Cette année, il devient l’un des membres fondateurs du Bloc « Alternative », confirmant son rôle stratégique et influent sur la scène politique moldave 43.

De gauche à droite  : Alexandr Stoianoglo, Ion Chicu, Mark Tkaciuk, Ion Ceban.

Un bloc à lui tout seul : Renato Usatîi, le Trump moldave

Usatîi est président de la formation politique Notre Parti, crédité de 5,9 % d’intentions de vote.

Ingénieur et homme d’affaires, Renato Usatîi a fait carrière en Russie dans le secteur ferroviaire et industriel avant de revenir en Moldavie avec un capital financier et un épais carnet d’adresse. 

Sa première tentative en politique a échoué : en 2014, son parti « Patrie » a été exclu de la course électorale à trois jours des élections pour des accusations de financement illicite depuis l’étranger 44.

En 2015, il remporte la mairie de Bălți, deuxième ville du pays et bastion de la gauche prorusse. Son mandat est marqué par des investissements rapides, des mesures populaires et un discours anti-système. Il démissionne en 2018 en se présentant en victime, alors qu’il se trouvait en exil à Moscou en raison de poursuites pénales et que les représentants du PAS au Conseil municipal de Bălți menaçaient de le suspendre, car il ne pouvait plus exercer son mandat 45. Il revient en force en 2019 lorsqu’il est à nouveau élu maire de la ville.  

En 2020 comme en 2024, il a été le troisième homme de la présidentielle.

Ses relations avec les autres chefs de l’opposition sont conflictuelles. Il est en concurrence avec Igor Dodon pour l’électorat de gauche et critique ouvertement les méthodes de l’oligarque prorusse Ilan Șor, tout en s’opposant à Vladimir Plahotniuc.

Ses liens avec la Russie sont ambivalents : ancien partenaire politique du nationaliste russe Vladimir Jirinovski et homme d’affaires en Russie, il a commencé à adopter une posture moins clairement prorusse à partir de 2017, lorsqu’il a commencé à critiquer Plahotniuc. La même année, il reçoit la médaille patriarcale de l’Église russe. Sa critique de la Russie n’est qu’apparente : il continue d’utiliser l’ensemble du réseau de l’Église pour séduire aussi bien sa base électorale que les pro-Européens. Sa demande en 2023 de renoncer à la citoyenneté russe et la dénonciation de l’invasion de l’ Ukraine s’inscrivent dans cette stratégie. 

Son style de campagne est proche des modèles MAGA et MEGA : anti-élite, centré sur sa personnalité, avec des rassemblements spectaculaires et des messages vantant « justice et ordre », largement relayés sur les réseaux sociaux.

Les analystes considèrent Usatîi comme le politicien moldave le plus proche du style trumpiste.

Le Bloc Victoire : la puissance des réseaux Șor

Le Bloc « Victoire » a été créé à Moscou en avril 2024 par l’oligarque Ilan Șor, réfugié en Russie et protégé par des proches du Kremlin, à la suite de l’interdiction en 2023 de son précédent parti SOR, jugé comme un instrument de déstabilisation financé par Moscou. 

Regroupant plusieurs partis prorusses, le Bloc Victoire adopte le slogan « Stop UE » et prône l’adhésion de la Moldavie à l’Union économique eurasiatique 46.

Lors de son lancement, Ilan Șor présente « l’union avec la Russie » comme la seule voie d’avenir pour le pays. 

La Commission électorale centrale a interdit la reconnaissance et l’enregistrement de ce bloc aux élections présidentielles du 20 octobre 2024 47 et au référendum sur la trajectoire européenne du pays.  Une enquête journalistique menée par Natalia Zaharescu, qui a infiltré les réseaux d’Ilan Șor, a révélé comment le bloc s’était impliqué dans la fraude lors du référendum 48.

Il n’a de nouveau pas été enregistré pour les élections législatives de septembre 2025 49, en raison d’irrégularités juridiques et organisationnelles — une décision plus tard confirmée par la Cour suprême. Malgré cette exclusion, le bloc mène une campagne parallèle sur les réseaux sociaux, notamment Facebook 50 et TikTok, ciblant surtout les régions rurales défavorisées et le bastion prorusse de Gagaouzie 51. Dans ces campagnes, le gouvernement est décrit comme autoritaire, ce qui pourrait ouvrir la voie à des appels à manifestations en lien avec le « plan Kirienko » — dans lequel Șor est mentionné.

Le dernier sondage électoral publié début septembre laisse entrevoir un mouvement de certains électeurs de ce bloc vers le Bloc Patriotique.

Ilan Șor, l’oligarque de Moscou 

Né à Tel-Aviv de parents moldaves, l’oligarque Ilan Șor — également citoyen russe — a dirigé le Parti SOR entre 2019 et 2021, avant son interdiction en 2023 pour avoir servi d’instrument de déstabilisation financé par Moscou.

Șor s’est imposé grâce à des stratégies populistes et clientélistes.

Il a financé des projets à forte visibilité — tels que le parc d’attractions OrheiLand — des rénovations d’écoles et de rues, ou encore les « supermarchés sociaux » Merișor aux prix réduits — qui lui ont assuré une base électorale fidèle, notamment dans les zones rurales. 

Selon plusieurs enquêtes, ces initiatives ont été soutenues par des fonds russes transitant par des intermédiaires. Ses campagnes s’accompagnaient aussi de paiements directs et d’avantages sociaux.

Sur le plan médiatique, Șor a contribué en 2025 au lancement de la chaîne en ligne Moldova24 (MD24), officiellement présentée comme indépendante mais qui serait en fait reliée à l’écosystème de Russia Today 52. Couplée à des campagnes ciblées sur les réseaux sociaux, cette plateforme diffuse en masse des récits prorusses et anti-européens.

Sa carrière est entachée de scandales judiciaires.

Impliqué dans le « vol du milliard » — le détournement d’un milliard de dollars entre 2012 et 2014 dans trois banques moldaves — il a été condamné en 2017 à sept ans et demi de prison, puis à 15 ans en 2023, par contumace. Il est installé en Russie depuis 2019, sous la protection de plusieurs oligarques proches du Kremlin. Des rapports indépendants indiquent qu’il aurait coordonné des opérations financées par Moscou pour acheter environ 130 000 votes anti-UE et orchestrer de vastes campagnes de désinformation 53.

Se présentant comme le défenseur du « peuple » face à « l’élite corrompue pro-européenne », Șor mêle populisme clientéliste et alignement géopolitique sur Moscou. 

De gauche à droite  : Marina Tauber, Ilan Șor, Vasile Bolea, Evghenia Guțul.

Evghenia Guțul, la caution gagaouze 

Native de Gagaouzie, Evghenia Guțul devient gouverneure de cette région autonome en juillet 2023, à seulement 37 ans, avec le soutien d’Ilan Șor.

Son élection s’est appuyée sur des promesses spectaculaires — construction d’un aéroport de 100 millions d’euros, augmentation des salaires de 30 %, création d’un parc d’attractions… — jugées rapidement irréalistes compte tenu des limites du pouvoir régional. Dès son arrivée aux responsabilités, elle consolide les liens avec Moscou : de tarifs spéciaux pour le gaz obtenus lors d’une visite au Kremlin en avril 2024 à des facilités d’exportation avec exonérations fiscales. Ces actions lui valent des sanctions de la part des États-Unis et de l’Union européenne pour promotion du séparatisme et déstabilisation de l’État moldave.

Elle rejoint le Bloc « Victoire » en avril 2024 et devient secrétaire exécutive du Conseil politique national. Un an plus tard, elle estarrêtée à l’aéroport de Chișinău pour financement illégal du Parti Șor avec des fonds russes, puis condamnée en août 2025 à sept ans de prison en régime de semi-liberté, assortis d’une interdiction d’exercer des fonctions politiques pendant cinq ans 54.

Malgré sa condamnation, Guțul reste un symbole politique fort, capable de mobiliser sa base : à la suite de son arrestation, des manifestations importantes ont eu lieu en Gagaouzie et dans la diaspora moldave à Moscou, où ses partisans dénoncent une persécution politique 55. Ilan Șor souhaitait d’ailleurs présenter Evghenia Guțul comme tête de liste — mais sa candidature est impossible.

Marina Tauber, la fidèle bras droit

Marina Tauber entretient une relation de longue date avec Ilan Șor, qui remonte à leurs années d’école dans un établissement privé fondé par le père de Șor.

Issue d’une famille d’origine juive, elle s’est d’abord distinguée comme sportive, entraîneur de tennis et présidente de la Fédération moldave de tennis.

En 2016, Tauber rejoint le Parti SOR, dont elle devient rapidement vice-présidente avant d’être élue maire d’une petite commune et députée en 2019.

En 2021, elle se présente à la mairie de Bălți, obtenant le plus grand nombre de voix au premier tour. Elle est écartée du second tour par le Comité électoral central pour irrégularités financières.

Elle est également impliquée dans le scandale du « vol du milliard » en 2014. Tauber détenait 4,6 % d’Unibank et, bien qu’elle n’ait jamais été inculpée directement, son immunité parlementaire a été levée à plusieurs reprises pour enquêtes. En juillet 2022, elle a été arrêtée pour financement illégal du Parti SOR et falsification de rapports financiers, puis placée sous contrôle judiciaire. En mai 2023, elle est de nouveau arrêtée pour financement illégal du parti, entraînant des sanctions des États-Unis, du Canada et de l’Union pour corruption et subversion électorale orchestrée par le Kremlin 56.

En avril 2024, elle est nommée secrétaire du Comité exécutif du Bloc.

Son rôle central est de mobiliser la rue, organiser des manifestations anti-gouvernementales et diffuser des messages prorusses.

Un mois plus tard, Vladimir Poutine en personne lui décerne l’Ordre de l’amitié. 

En janvier 2025, après que les procureurs réclament sa condamnation à 13 ans de prison, elle quitte la Moldavie.

Valerii Klimenko, l’idéologue et patriarche du populisme prorusse

Historien, journaliste et publiciste, Klimenko s’implique dès les années 1990 dans la vie civique de la communauté russe.

En 1996, il fonde la Communauté Russe de Chișinău, puis en 1998 le mouvement Ravnopravie, devenu en 2016 le Parti SOR. Bien qu’Ilan Șor dirige le parti, Klimenko reste le président d’honneur, symbolisant continuité et légitimité auprès de l’électorat russophone.

Son discours est constamment anti-roumain, avertissant qu’une éventuelle union avec la Roumanie pourrait provoquer un conflit civil et l’intervention de la Russie. 

En 2024, il s’adresse directement à Vladimir Poutine pour demander la protection des « citoyens russes de Moldavie ».

Au sein du Bloc, Klimenko est un sorte de « patriarche » du populisme prorusse, légitimant l’alliance et ancrant le message actuel de l’opposition dans une continuité de plus de deux décennies.

Vasile Bolea, le populiste

Député depuis 2014 et membre du Parti socialiste, il a dirigé le groupe parlementaire qui, en 2015, a demandé l’inscription de la neutralité permanente de la Moldavie dans la Constitution.

En mai 2023, il quitte les socialistes de Dodon pour rejoindre le Parti « Renaissance », proche d’Ilan Șor, défendant les valeurs traditionnelles et la langue russe comme langue d’État.

En 2024, le Bloc « Victoire » le désigne candidat à la présidentielle. 

Bolea accepte, affirmant vouloir « redonner sa dignité à la Moldavie, intégrer le pays à l’Union économique eurasiatique, renforcer les liens avec la Russie et soutenir la langue russe ainsi que des tarifs du gaz abordables ». Sa candidature fait de lui une voix centrale du Bloc : un politicien expérimenté et crédible, dont le message prorusse, anti‑Bruxelles et modérément populiste renforce la légitimité et la structure du mouvement sans faire de lui un leader naturel.

Il ne pourra toutefois pas participer à l’élection, le Bloc n’étant pas enregistré en tant que tel par la Commission électorale centrale.

La Métropolie orthodoxe de Moldavie : puissant relais prorusse

L’Église orthodoxe moldave est aujourd’hui fracturée à la fois religieusement et politiquement.

Deux juridictions coexistent : la Métropolie de Moldavie, rattachée au Patriarcat de Moscou et la Métropolie de Bessarabie, sous l’autorité du Patriarcat de Roumanie. Malgré le transfert d’environ 200 paroisses vers la Métropolie de Bessarabie depuis 2022, la Métropolie de Moldavie reste dominante.

Loin de se limiter à la sphère spirituelle, elle est surtout un instrument d’influence russe.

À travers ses sermons et ses prises de position publiques, elle diffuse des messages anti-occidentaux, glorifie la nostalgie soviétique et s’oppose régulièrement à la Roumanie, à l’Ukraine et au projet d’intégration européenne.

Des figures religieuses influentes, comme l’évêque Marchel, se sont impliquées directement dans la politique. En 2016, il appelait ouvertement les fidèles à rejeter Maia Sandu, présentée comme une menace pour l’Église. Depuis, il a régulièrement soutenu des candidats et des partis pro russes.

Cette proximité s’est traduite aussi par des liens financiers. De nombreux prêtres ont été envoyés en « pèlerinages » à Moscou — généreusement financés par Ilan Șor et soutenus par le Patriarcat russe.

Ces voyages offraient hébergements et même cartes bancaires destinées à alimenter les églises locales.

Le soutien symbolique de la Métropolie à des leaders politiques prorusses a renforcé leur légitimité. 

Renato Usatîi a ansi été décoré par le Patriarche Kirill, Igor Dodon s’est présenté comme protecteur de la foi orthodoxe, tandis qu’Ion Ceban collabore étroitement avec la Métropolie lors d’événements religieux publics dans la capitale moldave.

En période électorale, cette influence atteint son apogée.

Certaines églises se transforment en véritables tribunes politiques, relayant des discours conservateurs, eurosceptiques et manichéens : le « bien chrétien » face au « mal libéral ou athée ». 

La Métropolie de Moldavie est devenue un acteur politique majeur, capable de mobiliser une partie significative de l’électorat moldave traditionaliste.

Vladimir Plahotniuc : le maître du jeu derrière les barreaux

Vladimir Plahotniuc a profité de la transition post-soviétique pour bâtir un empire dans les secteurs stratégiques de Moldavie, s’imposant rapidement comme l’oligarque dominant du pays. 

En 2010, il entre officiellement en politique au sein du Parti démocrate, dont il devient le chef occulte avant de se hisser à la vice-présidence du Parlement. 

À travers ce parti, il influence les gouvernements successifs — quel que soit leur bord politique — consolidant son contrôle sur les institutions et les médias. Entre 2015 et 2019, Plahotniuc atteint l’apogée de son pouvoir : les commentateurs diront que l’État moldave est alors « capturé » par l’influence de l’oligarque.

Son nom reste associé au fameux « vol du siècle ». Bien qu’Ilan Șor ait été condamné, Plahotniuc est considéré comme le coordinateur et principal bénéficiaire indirect de ces opérations.

En 2019, la coalition formée par Maia Sandu et Igor Dodon le pousse à quitter le pouvoir.

La justice moldave ouvre alors des dossiers pour blanchiment d’argent et organisation criminelle. Plahotniuc fuit le pays, se déplaçant entre les États-Unis, la Turquie et Chypre sous plusieurs identités. En 2020, il est officiellement inculpé et désigné par Washington comme impliqué dans une opération de corruption significative.

En 2022, le Trésor américain le sanctionne pour corruption et pour sa coopération avec des acteurs russes visant à déstabiliser la Moldavie.

Plahotniuc reste un acteur central de la politique moldave. Ses liens passés avec des figures comme Chicu ou Ilan Șor lui permettent d’influencer indirectement plusieurs blocs, dont « Alternative » et « Victoire ».

En juillet 2025, il est arrêté en Grèce où il attend son extradition vers la Moldavie 57. Son retour imminent constitue un test pour la justice moldave et la solidité du pouvoir actuel.

Vladimir Plahotniuc

L’infiltration : le cas Bălan et les formes de l’ingérence russe en Moldavie 

Dans un discours devant le Parlement européen, l’actuelle présidente Maia Sandu a insisté sur la valeur de « test » de ces élections : « si notre démocratie ne peut pas être protégée, alors aucune démocratie en Europe n’est sûre ».

Car en Moldavie, les réseaux de Moscou sont puissamment infiltrés partout.

La récente arrestation en Roumanie d’Alexandru Bălan en est la preuve 58 : ex-directeur adjoint du renseignement moldave, nommé en 2016 grâce à l’oligarque prorusse Vladimir Plahotniuc, il est accusé d’avoir transmis des secrets d’État roumains au KGB bélarusse. 

Deux rencontres ont eu lieu à Budapest entre 2024 et 2025 avec des agents de Minsk, jugés plus discrets que les Russes en Europe. L’enquête, menée par le renseignement roumain et coordonnée par EUROJUST, met en lumière une stratégie d’infiltration des structures de sécurité européennes par les réseaux russes en collaborationavec leurs alliés du Bélarus. Les juges ont demandé son placement en détention préventive. L’affaire est d’autant plus sérieuse qu’Alexandru Bălan soutient dans ses positions publiques l’intégration européenne de la Moldavie et l’Ukraine dans la guerre contre la Russie, tout en critiquant l’inefficacité du renseignement moldave face aux réseaux d’espionnage russes.

L’expert en réforme de l’administration publique Sorin Ioniță le qualifie d’une formule définitive et particulièrement adaptée au contexte moldave : « il est l’exemple typique d’un loup déguisé en agneau » 59.

Sources
  1. « Kremlinul ar fi pregătit 350 de milioane de dolari pentru FRAUDAREA alegerilor, DETURNAREA parcursului european al R. Moldova și instalarea unei guvernări proruse la Chișinău : „Operațiunea este condusă de Serghei Kirienko” », Ziarul National, 3 septembre 2025.
  2. Ion Gaidău, « Planul de 350 de milioane de dolari al Kremlinului pentru a impune un regim marionetă la Chișinău. Scopul lui Putin este „foarte periculos” pentru întreaga Europă », Libertatea, 3 septembre 2025.
  3. Eugen Urușciuc, « Primul sondaj din perioada electorală arată un viitor Parlament fără o majoritate clară », Europa Liberă, 20 août 2025.
  4. « Chisinau hosts the 4th edition of the “Make Europe Great Again” international conference », MEGA 2025.
  5. « Moldova’s Pro-Russian Parties Unite for 2025 Parliamentary Elections », Mezha, 22 juillet 2025.
  6. Christina Harward, « Russia Continues Efforts to Regain Influence over Moldova », Institute for the Study of War, 5 septembre 2025.
  7. « Patru partide de opoziție anunță formarea unui bloc electoral pentru alegerile parlamentare din 28 septembrie », Moldova 1, 22 juillet 2025.
  8. A. C., « Igor Dodon : Partenerii occidentali impun Republicii Moldova valorile bizare ale comunităţii LGBT », Rador, 4 juillet 2025.
  9. Vladimir Socor, « Igor Dodon, Moldova’s Strawman Dictator (Part One) », Eurasia Daily Monitor, vol. 17, n° 96, 2 juillet 2020.
  10. « Igor Dodon, în arest preventiv la domiciliu. Fostul președinte al Republicii Moldova, acuzat de corupție », Euronews, 26 mai 2022.
  11. Maria-Emilia Hîncu, « Dezvăluirea lui Voronin la TV8 : Câți bani ar fi fost în celebrul „kuliok” oferit de Plahotniuc lui Dodon », TV 8, 20 août 2025.
  12. « Treasury Targets Corruption and the Kremlin’s Malign Influence Operations in Moldova », U.S. Department of the Treasury, 26 octobre 2022.
  13. « Igor Dodon Surrounds Himself with Anti-EU Forces », Warsaw Institute, 30 décembre 2018.
  14. Andrei Verebcean, «  Lângă mănăstire blocul Patriotic s‑a lansat în campania pentru parlamentare  », Agora, 29 août 2025.
  15. David Smith, « MEGA in Moldova : A Made-for-MAGA Moment », Moldova Matters, 29 juillet 2025.
  16. Militant conservateur en première ligne dans la lutte contre l’ouverture du mariage aux personnes de même sexe aux États-Unis, Brown est président du World Congress of Families. Il est actif en Europe et a participé à la campagne de George Simion lors des dernières élections roumaines.
  17. « Dodon spune când va fi înregistrat blocul electoral al forțelor de stânga », Stiri, 23 juillet 2025.
  18. Vitalie Cojocari, «  Blocul Patriotic de la Chișinău : între suveranism și relații cu Rusia », RFI România, 25 août 2025.
  19. « Communist party will join patriotic bloc on its own terms — decision of pcrm central committee plenum », Infotag, 5 août 2025.
  20. David Smith, « Voronin’s Last Rodeo », Moldova Matters, 24 août 2025.
  21. Sorin Ozon, « Afacerile românești ale familiei Irinei Vlah, candidata prorusă la președinția Republicii Moldova. Opozanta Maiei Sandu, decorată de patriarhul Kirill », Libertatea, 15 octobre 2024.
  22. « Pro-Moscow, Former Gagauzia Leader To Run For Moldovan President », Europa Liberă, 17 juillet 2024.
  23. Eugeniu Durbala, « A blow below the belt for Shor’s organization. Pro-Russian Irina Vlah, targeted by Canadian sanctions : She is part of Russia’s « malign interference activities » in Moldova », Cotidianul, 29 août 2025.
  24. Cristina Popușoi, « Cum se regrupează opoziția și ce aliați și-ar putea găsi puterea la parlamentare », Europa Liberă, 23 juillet 2025.
  25. Marina Gridina, « Vasile Tarlev – Candidate portrait  », Moldova Live, 27 septembre 2024.
  26. « Vasile Tarlev : I advocate American model so that President is also responsible for Executive », IPN, 10 octobre 2024.
  27. David Smith, « Investigations Update : How did Vasile Tarlev’s American Lobbying Effort Go ? », Moldova Matters, 7 mai 2025.
  28. « Patriotic Electoral Bloc of Socialists, Communists, Heart and Future of Moldova starts electoral campaign », Moldpres, 29 août 2025.
  29. « ELECTIONS 2025 : “Alternative” Bloc launches campaign — “We know how to change people’s lives” », Moldova 1, 30 août 2025.
  30. « Leaders of Alternative Bloc of Moldova present electoral programme, delivered common message », Moldpres, 29 août 2025.
  31. « Alternative Bloc launched on Moldova’s political stage », Moldpres, 11 septembre 2025.
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  33. Profil : Ion Ceban, consilier municipal, PSRM », Moldova Curata, 11 janvier 2019.
  34. « The mayor of Chișinău was accused of ties with Russia and denied entry to Romania », The Odessa Journal, 10 juillet 2025 ; « Ion Ceban on the ban imposed by Romania : Even to this day, I do not have clarity. », IPN, 13 août 2025.
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  48. Natalia Zaharescu, « VIDEO/ Cum a fost fraudat referendumul. Rețeaua lui Șor, de partea lui Stoianoglo. În slujba Moscovei (II) : o nouă investigație ZdG sub acoperire – Ziarul de Gardă », ZDG, 31 octobre 2024.
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  51. Victoria Olari, « What to know about Russian malign influence in Moldova’s upcoming election », Atlantic Council, 18 octobre 2024.
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  57. Yannis Souliotis, « Greek police arrest Moldovan tycoon Plahotniuc on Interpol notice », Reuters, 22 juillet 2025.
  58. Mihaela Barbu et Anatol Cîșlaru, « L’ancien directeur adjoint des services d’information moldaves arrêté et détenu en Roumanie », Euronews, 10 septembre 2025.
  59. « Cine este Alexandru Bălan, spionul reținut pentru trădare », Euronews, 10 septembre 2025.