Selon les derniers chiffres du département du Travail américain (BLS) publiés aujourd’hui, vendredi 5 septembre, seulement 22 000 nouveaux emplois ont été créés aux États-Unis en août, contre 71 000 à la même période l’an dernier 1. Le BLS a également revu à la baisse ses chiffres pour le mois de juin, au cours duquel 13 000 emplois auraient été perdus (au lieu d’une hausse initiale de 14 000). Le taux de chômage augmente quant à lui de 0,1 point, et s’établit à 4,3 %.

Ces données, couplées à d’autres indicateurs, suggèrent que l’économie américaine est en train de ralentir.

  • Mercredi 3 septembre, le BLS a considérablement revu à la hausse ses chiffres de licenciement et de renvois, à tel point que le nombre de chômeurs a dépassé le nombre d’offres d’emplois en juillet — et ce pour la première fois en quatre ans 2.
  • Début août, mécontent des chiffres du marché de l’emploi pour le mois de juillet, Trump avait licencié la commissaire à la statistique du Travail, Erika McEntarfer, accusée de manipuler les rapports « à des fins politiques ».
  • Il a par la suite nommé à ce poste E.J. Antoni, économiste en chef à la Heritage Foundation, un think-tank proche de l’administration. Lors de son premier mandat, Trump avait également nommé un économiste de la Heritage, William Bleach.

Parmi les secteurs ayant le plus ralenti depuis le retour au pouvoir de Trump en janvier figure l’industrie manufacturière, qui a perdu 12 000 emplois en août (78 000 au cours de l’année). 

Les tarifs massifs imposés par le président américain visent aussi à créer de l’emploi dans ce secteur aux États-Unis.

  • Selon le directeur de l’Alliance for American Manufacturing, Scott Paul : « Le rapport sur l’emploi du mois d’août devrait, espérons-le, donner lieu à deux mesures importantes : une baisse des taux d’intérêt par la Réserve fédérale et la conclusion d’accords tarifaires et commerciaux afin d’apporter aux entreprises la sécurité dont elles ont besoin pour embaucher, investir dans de nouveaux équipements et réorganiser leurs chaînes d’approvisionnement » 3.
  • Il ajoute : « Le secteur manufacturier restera dans l’expectative jusqu’à ce que ces changements se concrétisent ».

Le PIB a affiché une croissance de 3,3 % au deuxième trimestre, et l’inflation — bien qu’en hausse depuis le début de l’année — n’a pas pour autant conduit à une baisse des dépenses en juillet. Celles-ci pourraient néanmoins être affectées par une hausse du chômage et un ralentissement durable du marché de l’emploi 4.

  • À Jackson Hole, Jerome Powell avait signalé le mois dernier que la Réserve fédérale pourrait baisser ses taux d’intérêts — probablement de 25 points de base — lors de sa prochaine réunion prévue les 16 et 17 septembre.
  • Certains analystes considèrent que le rapport sur les chiffres de l’emploi publié aujourd’hui pourrait inciter la Fed à aller plus loin en abaissant ses taux de 50 points de base 5.
Sources
  1. THE EMPLOYMENT SITUATION — AUGUST 2025, U.S. Bureau of Labor Statistics, 5 septembre 2025.
  2. Neil Irwin, « There’s new evidence the job market is softening », Axios, 3 septembre 2025.
  3. AAM President Scott Paul Statement on August Jobs Report, Alliance for American Manufacturing, 5 septembre 2025.
  4. Augusta Saraiva, « US Notches Worst Three Months for Jobs Growth Since Pandemic », Bloomberg, 1er août 2025.
  5. Purvi Agarwal et Ragini Mathur, « Wall St rises to record highs after soft jobs data boosts rate-cut bets ; Broadcom climbs », Reuters, 5 septembre 2025.