En six mois, Donald Trump a signé 170 décrets présidentiels — soit plus que Biden entre 2021 et 2024 (149). Toutefois, au-delà du seul nombre de documents, l’analyse du contenu de ces executive orders révèle une diminution de leur taille par rapport à la précédente administration démocrate.

  • Ces 170 décrets contiennent en moyenne environ 1 200 mots chacun (4 minutes de lecture), contre 2 100 pour ceux signés par Joe Biden entre 2021 et 2024 — ils sont ainsi 42 % plus courts.
  • Les executive orders signés depuis le 20 janvier 2025 sont également 16 % plus courts que ceux signés par Trump au cours de son premier mandat (sur la période 2017-2020).
  • En conséquence, le volume de décrets présidentiels de Trump depuis le début de l’année 2025 n’est que 40 % supérieur à ceux signés par Biden en 2021, bien que le nombre de documents soit quant à lui 120 % plus important.

Depuis le 20 janvier, Trump s’est considérablement reposé sur son pouvoir exécutif pour faire avancer son agenda. 

  • En matière de commerce, tout d’abord, avec la déclaration « d’urgences nationales » utilisée pour justifier l’imposition de droits de douane, notamment via l’invocation de l’International Emergency Economic Powers Act. Trump est ainsi devenu le premier président à s’être servi de cette loi pour imposer des tarifs douaniers. 
  • Les décrets ont également servi pour stimuler la production énergétique et l’extraction d’hydrocarbures, réformer le gouvernement fédéral, fermer le département de l’Éducation ou bien pour dissuader les grands cabinets d’avocats de contester ses actions.
  • Plusieurs de ces décrets ont visé à contourner l’autorité du Congrès, notamment en repoussant à trois reprises l’interdiction de TikTok aux États-Unis — refusant ainsi de facto d’appliquer la Take Care Clause contenue dans l’Article II de la Constitution.

Trump a eu recours au pouvoir exécutif plus que n’importe quel autre président de l’histoire américaine. Dans le même temps, il n’avait signé que cinq lois passées par le Congrès au cours de ses 100 premiers jours, dont une seule (le Laken Riley Act) apporte des modifications significatives à la législation américaine, en l’occurrence en matière d’immigration.