Aujourd’hui, lundi 19 mai, Donald Trump a eu un appel téléphonique avec Vladimir Poutine pour la deuxième fois depuis son retour à la Maison-Blanche le 20 janvier. Au cours de celui-ci, qui a duré plus de deux heures, le président russe a signalé être favorable à la conclusion d’un « mémorandum relatif à un futur traité de paix en Ukraine », selon un compte-rendu publié par l’agence TASS, sans toutefois fournir plus d’indications.

  • Poutine a qualifié la conversation de « très informative, très franche et très utile ». Selon TASS, il aurait « exprimé sa position sur le cessez-le-feu » : un arrêt des combats « pendant un certain temps » serait possible pour la partie russe « dès que les accords nécessaires auront été conclus ».
  • Il a également affirmé que les négociations d’Istanbul indiquaient que les parties étaient « sur la bonne voie » pour parvenir à un règlement de la guerre.
  • Les déclarations initiales de Poutine suggèrent que ce deuxième appel avec Trump s’inscrit dans la dynamique à l’œuvre depuis le début de l’année. Le dirigeant russe continue de tenter de convaincre Trump qu’il est favorable à la paix, tout en n’apportant aucune concession dans ses revendications et en refusant la mise en place d’un accord de cessez-le-feu.
  • Dans un message publié sur Truth Social, Trump a fait savoir que Poutine avait communiqué au cours de l’appel son intention « d’établir des relations commerciales à grande échelle avec les États-Unis ». Depuis février, le président russe détourne l’attention de Donald Trump du conflit en affichant une ouverture à des « deals » et une coopération économique accrue entre Washington et Moscou.
  • Malgré le refus de Poutine d’observer un cessez-le-feu, Trump n’a pas signalé vouloir accroître les sanctions sur la Russie.
  • Le président américain s’était entretenu au téléphone avec Volodymyr Zelensky avant son appel avec Poutine. Le dirigeant ukrainien avait également discuté avec J.D. Vance à Rome ce week-end.

Cet appel fait suite au premier cycle de négociations directes entre Ukrainiens et Russes depuis le printemps 2022 qui s’est tenu la semaine dernière en Turquie, après que Poutine a de facto refusé un accord de cessez-le-feu.

Donald Trump avait déclaré le 15 mai que « rien ne se passera [en Ukraine] tant que Poutine et moi ne nous rencontrons pas ». Si le président américain souhaite un sommet bilatéral entre les deux dirigeants, le Kremlin y est pour l’heure défavorable.

  • Les négociations d’Istanbul n’ont débouché sur aucun progrès significatif. Les deux parties sont parvenues à un accord sur un échange de 1 000 prisonniers russes contre 1 000 prisonniers ukrainiens, ainsi que sur un « accord de principe » pour « échanger des plans de cessez-le-feu », sans qu’aucun calendrier ne soit fixé.
  • Au cours du week-end, Poutine a répété que la Russie voulait « éliminer les causes » du conflit en Ukraine et le président russe l’a rappelé après sa conversation avec Trump.
  • En amont de l’appel, le Kremlin avait diffusé des extraits issus d’un documentaire publié au début du mois de mai dans lequel le président russe réitérait sa volonté, présentée comme « prioritaire », de « protéger les populations russophones » dans l’est et le sud de l’Ukraine 1.

Au cours du week-end, la Russie a lancé l’attaque de drones la plus importante sur l’Ukraine depuis le lancement de l’invasion à grande échelle, en février 2022. Dans la nuit du 17 au 18 mai, 273 drones russes se sont abattus sur l’Ukraine, parmi lesquels 88 ont été interceptés par les défenses anti-aériennes et 128 se sont écrasés sans atteindre leurs cibles.