Le cadre défini par Donald Trump en matière de politique étrangère pour son second mandat repose sur plusieurs axes clefs : une expansion territoriale allant du Panama au Groenland en passant par le Canada, un recours accru aux tarifs douaniers pour corriger ce qu’il perçoit comme des relations déséquilibrées, ainsi qu’un rapprochement marqué avec la Russie de Poutine.

L’enquête Gallup publiée lundi 24 février met en évidence un écart partisan grandissant dans l’évaluation des relations avec les pays envers lesquels Donald Trump a adopté une approche particulièrement agressive.

  • Les premières mesures commerciales annoncées par l’administration républicaine ont ciblé les principaux partenaires commerciaux des États-Unis, à savoir le Canada et le Mexique.
  • Parmi les 22 pays étudiés, le Canada est celui que les Américains jugent le plus positivement (89 % d’opinions favorables). Ce chiffre est de 92 % pour les démocrates et de 86 % pour les républicains, soit le taux le plus faible jamais enregistré. Les démocrates sont d’ailleurs plus enclins que les républicains à dire qu’ils ont une vision « très favorable » du pays (58 %) contre 15 % respectivement, soit une baisse de 28 % par rapport à 2024. 
  • Quatre républicains sur dix soutiennent l’annexion du Canada, et Donald Trump continue d’appeler le Premier ministre canadien Trudeau « gouverneur ». 
  • Concernant le Mexique, les perceptions varient encore davantage en fonction de l’affiliation politique. Les débats sur l’immigration, le commerce et la sécurité frontalière contribuent à façonner ces opinions divergentes : 83 % des démocrates ont une opinion favorable de leur voisin du Sud, contre 47 % pour les républicains. 
  • La même dynamique est présente dans la perception d’Israël, avec 83 % des républicains ayant une opinion favorable contre 33 % pour les démocrates.

En 2025, 21 % des républicains disent avoir une opinion favorable de la Russie (4 % seulement pour les démocrates), contre 8 % en 2024. Cette évolution saisissante — compte tenu du consensus bipartisan qui avait dominé la politique étrangère des États-Unis ces dernières décennies — doit se lire à la lumière du rapprochement engagé par Trump avec la Russie de Poutine depuis son retour au pouvoir.

  • 54 % des républicains ont une opinion favorable de l’Ukraine, ce qui représente une légère baisse par rapport à 2022 (57 %).
  • Ce chiffre atteint 84 % pour les démocrates, marquant une hausse soutenue depuis le début du mandat de Joe Biden qui peut s’expliquer par la posture du soutien apporté par l’administration démocrate à l’armée ukrainienne.

Une augmentation significative de l’opinion favorable des républicains envers la Chine est également observée : 23 % d’entre eux ont une opinion positive du pays, contre seulement 7 % en 2024. Du côté des démocrates, ce chiffre s’élève à 27 %.