Le pape François contre Donald Trump : la lettre aux évêques américains et la théologie de la condition migratoire
« Le véritable ordo amoris qu’il faut promouvoir est celui que nous découvrons en méditant constamment sur la parabole du ‘bon samaritain’. »
Pour justifier les programmes de déportations de masse organisés par l’administration Trump, le premier vice-président catholique des États-Unis J. D. Vance s’était référé au concept augustinien d’ordo amoris. Dans une lettre envoyée hier en anglais aux évêques américains, le pape François lui a répondu avec force. Notre vaticaniste l’a traduite et commentée ligne à ligne.
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- Jean-Benoît Poulle •
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Depuis l’entrée en fonction de l’administration Trump et le rythme effréné qu’elle a imposé à l’actualité internationale, sa confrontation ouverte avec le pape François semblait inévitable, tant les politiques promues par Donald Trump en matière migratoire s’opposent radicalement aux grandes orientations et aux thèmes de prédilection du pontife argentin depuis 2013.
Mardi 11 février, dans une lettre pastorale en anglais à destination des évêques des 195 diocèses que comptent les États-Unis, que nous traduisons et commentons ligne à ligne, le pape François s’est frontalement opposé aux mesures radicales d’expulsions massives de migrants et réfugiés majoritairement latino-américains, voulues par la nouvelle administration américaine. Les mots employés par le pape François sont forts, manifestant bien que sur ce sujet, c’est l’éthique de conviction et le charisme prophétique qui priment dans la ligne du Saint-Siège. D’ailleurs, l’accusation d’ingérence lui a aussitôt été rétorquée par la Maison Blanche : le principal conseiller du président Trump pour la politique migratoire, le « tsar » Tom Homan, a invité François à « se concentrer sur l’Église catholique ».
Les critiques ont aussi usé de rétorsion, faisant fonds sur un récent décret du gouvernorat de la Cité du Vatican qui condamne les entrées illégales sur le territoire du micro-État. Mais la lettre du pape se situe en quelque sorte sur un autre plan : à partir de la réflexion théologique développée par François sur la condition migratoire comme métaphore de la condition pèlerine de l’humanité tout entière, en marche vers Dieu, elle énonce clairement la visée d’une fraternité universelle inconditionnelle. Elle marque donc à la fois une amplification et des inflexions par rapport à l’enseignement des papes précédents quant aux questions migratoires. Elle constitue ce faisant ciblée une réponse aux justifications pro domo des restrictions migratoires données par un autre bon connaisseur de la doctrine sociale de l’Église, le vice-président J. D. Vance.
Chers frères dans l’épiscopat,
Je vous écris aujourd’hui pour vous adresser quelques mots en ces moments délicats que vous vivez comme pasteurs du peuple de Dieu qui cheminez ensemble aux États-Unis d’Amérique.
1. Le chemin de l’esclavage à la liberté que le peuple d’Israël a parcouru, tel qu’il est raconté dans le livre de l’Exode, nous invite à regarder la réalité de notre temps, si clairement marquée par le phénomène des migrations, comme un moment décisif de l’histoire pour réaffirmer non seulement notre foi en un Dieu toujours proche, incarné, migrant et réfugié, mais aussi la dignité infinie et transcendante de chaque personne humaine 1.
L’Exode du peuple hébreu sortant d’Égypte représente bien sûr un lieu de migration archétypal ; c’est dans le livre voisin du Lévitique, qui narre les mêmes événements en les rapportant à la Loi divine reçue au désert, que se trouvent les versets les plus souvent repris par les Églises chrétiennes pour justifier l’hospitalité migratoire (Lv, 19, 33-34) : « Si un étranger [les traductions francophones récentes disent : un immigré] vient séjourner chez vous dans votre pays, vous ne l’opprimerez pas. L’étranger qui séjourne parmi vous sera pour vous comme l’Israélite de naissance, car vous avez été étrangers au pays d’Égypte ».
Le thème de la dignité humaine inaliénable est l’axe central de la lettre du pape François, au nom duquel il condamne la politique migratoire du président des États-Unis. À l’échelle de l’histoire de l’Église catholique, c’est un axe relativement récent, qui se voit exprimé surtout depuis le concile Vatican II (1962-1965), et sa déclaration Dignitatis Humanae (1965), sur la liberté religieuse inaliénable, ce qui représente une inflexion par rapport à l’ancienne doctrine catholique de la tolérance religieuse : de mal objectif qu’il faudrait pragmatiquement tolérer de peur de maux plus graves, la liberté religieuse est désormais reconnue comme une valeur à préserver, le pape François, dans sa déclaration d’Abu Dhabi, allant jusqu’à dire que la diversité de religions est « voulue par Dieu ».
2. Ces mots avec lesquels je commence ne sont pas une construction artificielle. Même un examen sommaire de la doctrine sociale de l’Église montre avec force que Jésus-Christ est le véritable Emmanuel (cf. Mt 1, 23) ; il ne s’est pas excepté de l’expérience difficile d’être expulsé de sa propre terre en raison d’un risque imminent pour sa vie, et de l’expérience d’avoir à se réfugier dans une société et une culture étrangères à la sienne. Le Fils de Dieu, en devenant homme, a aussi choisi de vivre le drame de l’immigration. Je voudrais rappeler, entre autres, les paroles avec lesquelles le Pape Pie XII a commencé sa Constitution apostolique sur la protection des migrants, considérée comme la « Magna Carta » de la pensée de l’Église sur la migration :
L’Incarnation, ou comme disent les théologiens, la kénose, l’abaissement du Fils de Dieu, est ici audacieusement liée à la migration ou à l’exil, thèmes bibliques et prophétiques s’il en est : le Christ a lui-même « migré » pour embrasser l’ensemble de la condition humaine (épître de Paul aux Philippiens, 2, 7) y compris, donc, dans l’expérience de la migration, comme lieu de dépouillement radical.
Dans ce passage, le pape François fait très habilement référence au dernier pape antéconciliaire, Pie XII (1939-1958), très estimé dans les milieux conservateurs et traditionalistes. Pie XII a justement été le premier pape à s’exprimer avec l’autorité du Magistère romain sur le thème des migrations, dans le contexte des grands déplacements de populations consécutifs à la Seconde Guerre mondiale, avec la constitution apostolique Exsul Familia (1952), longuement citée dans le paragraphe suivant. Or sur les questions migratoires, il n’existe pas de rupture franche entre les positions de Pie XII et celles de tous les autres papes postconciliaires jusqu’à François ; la référence au Magistère antéconciliaire n’en a donc ici que plus de poids.
« La famille de Nazareth en exil, Jésus, Marie et Joseph, émigrés en Égypte et réfugiés là pour échapper à la colère d’un roi impie, sont le modèle, l’exemple et la consolation des émigrés et des pèlerins de tous les temps et de tous les pays, de tous les réfugiés de toutes conditions qui, contraints à quitter leur pays par persécution ou nécessité, sont forcés à quitter leur patrie leur famille bien-aimée et leurs amis pour des terres étrangères. » 2
La constitution apostolique de Pie XII prend pour archétype de la migration l’épisode biblique de la fuite en Égypte, narré seulement par l’Évangile selon saint Matthieu (Mt 2, 13-23) : pour échapper à la persécution du roi Hérode, qui a ordonné de faire tuer tous les enfants de moins de deux ans, la Sainte Famille se retire quelque temps en Égypte jusqu’à la mort du roi, effectuant en sens inverse la Traversée du Désert du peuple hébreu décrite dans l’Exode. Si l’épisode a connu une très importante postérité artistique, la majorité des exégètes historico-critiques le considère aujourd’hui comme légendaire, de même que les autres scènes des Évangiles de l’enfance du Christ. On peut remarquer que dans l’esprit de Pie XII, il s’applique sans doute davantage aux migrations temporaires.
3. De même, Jésus-Christ, en aimant chacun avec un amour universel, nous éduque à la reconnaissance permanente de la dignité de chaque être humain sans exception. En effet, lorsque nous parlons de « dignité infinie et transcendante », nous voulons souligner que la valeur la plus décisive de la personne humaine surpasse et soutient toute autre considération juridique qui peut être faite pour réguler la vie dans la société. Ainsi, tous les fidèles chrétiens et les personnes de bonne volonté sont appelés à considérer la légitimité des normes et des politiques publiques à la lumière de la dignité de la personne et de ses droits fondamentaux, et non l’inverse.
Dans ce passage, le pape François s’auto-cite en faisant référence à sa propre déclaration Dignitas Infinita (avril 2024), sur la dignité de la personne humaine — une déclaration qui prolonge et radicalise les principes issus de Dignitatis Humanae. François esquisse ici une sorte de pyramide des normes, où la norme humaine suprême serait la « dignité de la personne et de ses droits fondamentaux » — sans doute identifiés aux droits humains reconnus par l’ONU — comme critère de jugement du droit positif national — « la légitimité des normes et des politiques publiques ».
4. J’ai suivi de près la crise majeure qui se déroule aux États-Unis avec le lancement d’un programme de déportations massives. La conscience bien formée ne peut manquer de porter un jugement critique et d’exprimer son désaccord sur toute mesure qui identifie tacitement ou explicitement le statut illégal de certains migrants à de la criminalité. Il faut aussi reconnaître le droit d’une nation de se défendre et de protéger les collectivités contre ceux qui ont commis des crimes violents ou graves dans le pays ou avant leur arrivée. Cela dit, l’acte de déportation de personnes qui ont souvent quitté leur propre terre pour des raisons d’extrême pauvreté, d’insécurité, d’exploitation, de persécution ou de grave détérioration de l’environnement, porte atteinte à la dignité de nombreux hommes et femmes, ainsi que de familles entières, et les place dans un état de vulnérabilité et d’absence de défenses particulières.
L’expression « déportation de masse », répétée plusieurs fois, est forte. C’est certes le terme consacré par l’administration Trump, mais l’on peut gager que le Saint-Siège la reprend à dessein, avec toutes les connotations que le mot charrie depuis la Seconde Guerre mondiale, afin de provoquer ce « sursaut des consciences » que François appelle de ses vœux.
L’attention aux réfugiés climatiques est relativement récente à l’échelle de la doctrine sociale de l’Église, mais en parfaite cohérence avec le Magistère du pape François, depuis l’encyclique Laudato Si’ (2015). Certaines estimations prospectives chiffrent leur nombre à plusieurs centaines de millions d’ici 2050.
5. Ce n’est pas une question mineure : un authentique état de droit se vérifie précisément dans le traitement digne que méritent tous les peuples, en particulier les plus pauvres et les plus marginalisés. Le véritable bien commun est promu lorsque la société et le gouvernement, avec créativité et un strict respect des droits de tous — comme je l’ai affirmé à maintes reprises — accueillent, protègent, promeuvent et intègrent les plus fragiles, les plus vulnérables et les moins protégés. Cela n’empêche pas le développement d’une politique qui réglemente la migration ordonnée et légale. Cependant, ce développement ne peut pas se faire par le privilège de certains et le sacrifice d’autres. Ce qui est construit sur la base de la force, et non sur la vérité concernant l’égale dignité de chaque être humain, commence mal et finira mal.
Cette incise concessive, comme celle du paragraphe précédent — « il faut aussi reconnaître le droit d’une nation de se défendre et de protéger les collectivités » — rappelle une constante de l’enseignement des papes au sujet des migrations humaines : le droit des États à légiférer pour réguler, et même limiter l’immigration n’est nullement remis en cause dans la doctrine sociale de l’Église. Benoît XVI avait spécialement insisté sur ce point. On peut penser qu’en dehors du droit d’asile, sanctuarisé, l’Église reconnaît le droit des États à réguler l’immigration de travail. C’est en somme une question de proportionnalité.
6. Les chrétiens savent bien que c’est seulement en affirmant la dignité infinie de tous que notre identité personnelle et communautaire atteint sa maturité. L’amour chrétien n’est pas une expansion concentrique d’intérêts qui s’étendent petit à petit vers d’autres personnes et groupes. En d’autres termes : la personne humaine n’est pas un simple individu, relativement expansif, avec quelques sentiments philanthropiques ! La personne humaine est un sujet digne qui, à travers le rapport constitutif avec tous, en particulier les plus pauvres, peut progressivement mûrir dans son identité et sa vocation. Le véritable ordo amoris qu’il faut promouvoir est celui que nous découvrons en méditant constamment sur la parabole du « bon samaritain » (cf. Lc 10, 25-37), c’est-à-dire en méditant sur l’amour qui construit une fraternité ouverte à tous sans exception 3.
Le pape François développe ici des idées qui lui sont propres, et qui trouvent peut-être moins d’étais dans le magistère antérieur. Il est remarquable que le seul texte qu’il cite à son appui soit ici l’encyclique Fratelli Tutti sur la fraternité humaine (2020). Selon lui, c’est seulement la dignité universelle et inaltérable de chaque être humain qui peut fonder — à la manière d’une norme supérieure — toute identité sociale, personnelle ou collective.
François se sert dans ce passage de la parabole du Bon Samaritain dans l’Évangile de Luc, une des paraboles évangéliques les plus célèbres, pour inviter à un renversement conceptuel à propos de la notion de prochain.
Dans la parabole, c’est le samaritain, c’est-à-dire justement celui que les Israélites considèrent comme l’étranger hérétique, impur et hostile, qui vient au chevet du voyageur blessé, une figure dans laquelle l’exégèse patristique a reconnu l’humanité blessée par le péché et secourue par le Christ. Dans le magistère catholique fondé sur l’exégèse traditionnelle, si tout homme est notre prochain, il l’est en effet à différents titres, qui ne sont pas équivalents : il y a bien, à la suite de saint Augustin, un ordo amoris, ou ordo caritatis qui part de l’amour de soi pour s’étendre par cercles concentriques jusqu’à l’humanité entière (voir : Alberto Frigo, Charité bien ordonnée, Paris, Cerf, 2021), au nom de l’amour de Dieu : dans cette vision, la notion de communautés naturelles d’appartenance (famille, société, nation) joue encore un grand rôle. C’est cette conception hiérarchisante qui avait été encore tout récemment défendue par le vice-président américain J. D. Vance, fervent catholique, pour justifier la politique migratoire américaine.
François s’écarte de cette interprétation : le « prochain lointain » (si l’on admet cet oxymore) n’est pas moins mon prochain que le prochain familier. Le migrant représente justement la figure de l’étranger qui se fait prochain et qui, comme tel, nous oblige.
7. Mais se préoccuper de l’identité personnelle, communautaire ou nationale, en dehors de ces considérations, introduit facilement un critère idéologique qui déforme la vie sociale et impose comme critère de vérité la volonté du plus fort.
8. Je reconnais vos efforts précieux, chers frères évêques des États-Unis, alors que vous travaillez en étroite collaboration avec les migrants et les réfugiés, en proclamant Jésus Christ et en promouvant les droits fondamentaux de l’homme. Dieu récompensera richement tout ce que vous faites pour la protection et la défense de ceux qui sont considérés comme moins précieux, moins importants ou moins humains !
Il s’agit d’une allusion à la fraction de l’épiscopat américain, plus que jamais polarisé, qui s’est clairement située dans l’opposition aux politiques de Donald Trump ; sans surprise, beaucoup de ces hommes sont proches du pape François, nommés par lui, et plutôt éloignés des instances dirigeantes de la conférence épiscopale des États-Unis, bien plus conservatrices. On songe notamment aux cardinaux Blase Cupich, archevêque de Chicago, Joseph Tobin, archevêque de Newark et Wilton Gregory, archevêque émérite de Washington, ou encore à l’évêque de San Diego Robert McElroy, que François vient de créer cardinal. Tous ces prélats ont, à des moments divers, pris publiquement position contre les projets Trump et son administration. L’Église catholique aux États-Unis, à travers le Catholic Relief Service est par ailleurs très engagée dans les programmes d’aide aux migrants et réfugiés — souvent originaires d’Amérique latine et de culture catholique — que Trump a décidé de suspendre.
9. J’exhorte tous les fidèles de l’Église catholique, et tous les hommes et toutes les femmes de bonne volonté, à ne pas céder aux récits qui discriminent et causent des souffrances inutiles à nos frères migrants et réfugiés. Avec charité et clarté, nous sommes tous appelés à vivre dans la solidarité et la fraternité, à construire des ponts qui nous rapprochent toujours plus, à éviter les murs de l’ignominie et à apprendre à donner notre vie comme Jésus Christ a donné la sienne pour le salut de tous.
Le pape François reprend ici plusieurs de ses déclarations les plus célèbres, en réaction aux propos du candidat Donald Trump avant sa première élection, en 2016 : « il faut construire des ponts, pas des murs », en allusion à celui que Trump prévoyait d’édifier à la frontière mexicaine.
Le propos contient aussi une allusion plus subtile au titre papal de Summus Pontifex (souverain pontife), soit, étymologiquement, un faiseur de ponts : dans l’Antiquité romaine païenne, le grand prêtre qui avait le titre de Pontifex maximus était justement chargé de l’entretien du pont Sublicius, le pont sacré. Le pape François remotive ici ce titre historique en comprenant sa charge de pontife comme celle d’un passeur, d’un homme de dialogue entre les cultures et les hommes, une sorte de batelier de la barque de saint Pierre, qu’il a lui-même comparée aux esquifs des migrants.
10. Demandons à Notre-Dame de Guadalupe de protéger les personnes et les familles qui vivent dans la peur ou la douleur en raison de l’immigration et/ou de la déportation. Que la « Virgen morena » qui a su réconcilier les peuples en période d’inimitié, nous accorde à tous de nous retrouver frères et sœurs dans son étreinte, et de faire ainsi un pas en avant dans la construction d’une société plus fraternelle, inclusive et respectueuse de la dignité de tous.
François termine sa lettre de manière traditionnelle, par une invocation mariale, mais ici encore s’y cache un message politique : Notre-Dame de Guadalupe est en effet la protectrice spéciale de tout le continent américain depuis l’an 2000. Il s’agit de la première apparition mariale connue dans le Nouveau Monde, en 1531. Or la Vierge de Guadalupe est justement apparue à un Indien natif du Mexique, Juan Diego Cuauhtlatoatzin — reconnu comme saint — et elle-même sous les traits d’une indigène amérindienne. En l’appelant sous son nom dévotionnel de « Virgen Morena », Vierge au teint mat, le Latino-Américain qu’est Jorge Mario Bergoglio rappelle encore que, pour les catholiques, la Mère de Dieu a pris des traits semblables à ceux des migrants illégaux dont Trump organise l’expulsion.
Fraternellement,
François
Au Vatican, 10 février 2025
Sources
- Cf. Dicastère pour la doctrine de la foi, Déclaration Dignitas infinita sur la dignité humaine, 2 avril 2024.
- Pie XII, Constitution apostolique Exsul familia, 1er août 1952 : “Exsul Familia Nazarethana Iesus, Maria, Ioseph, cum ad Aegyptum emigrans tum in Aegypto profuga impii regis iram aufugiens, typus, exemplar et praesidium exstat omnium quorumlibet temporum et locorum emigrantium, peregrinorum ac profugorum omne genus, qui, vel metu persecutionum vel egestate compulsi, patrium locum suavesque parentes et propinquos ac dulces amicos derelinquere coguntur et aliena petere.”
- Cf. François, Lettre encyclique Fratelli tutti, 3 octobre 2020.