Modi est le quatrième dirigeant étranger à se rendre aujourd’hui, mercredi 12 février, dans la capitale américaine pour y rencontrer Trump depuis son investiture après Benyamin Netanyahou, le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba et roi de Jordanie hier, mardi 11 février. Le Premier ministre indien est l’un des premiers dirigeants avec lequel Trump s’est entretenu au téléphone depuis le 20 janvier.

Les discussions devraient principalement porter sur le commerce, les questions de sécurité en Indo-Pacifique, la coopération en matière de technologie ainsi que les migrations.

  • Sur l’année 2024, les États-Unis ont enregistré un déficit commercial de plus de 45 milliards de dollars avec New Delhi (10e déficit le plus important).
  • Le lendemain de l’investiture de Trump, le gouvernement de Modi a signalé qu’il était prêt à accepter le rapatriement de 18 000 citoyens indiens arrêtés puis détenus aux États-Unis pour entrée illégale sur le territoire. Un premier vol transportant une centaine de ces migrants a atterri en Inde mercredi dernier.
  • Dans l’Indo-Pacifique, plusieurs gouvernements ont d’ores et déjà entamé des négociations avec l’administration Trump afin d’éviter l’imposition de tarifs douaniers et de mesures punitives (Australie, Corée du Sud, Japon…) 

La région Indo-Pacifique occupe une place centrale dans l’agenda international de Trump. Dès le lendemain de sa confirmation, le secrétaire d’État Marco Rubio a accueilli à Washington ses homologues du Dialogue quadrilatéral pour la sécurité, un format que les démocrates comme les républicains considèrent comme central pour lutter contre l’influence chinoise.

  • Selon plusieurs sources, Modi serait prêt à annoncer à Washington plusieurs baisses de tarifs douaniers sur certains produits spécifiques, notamment les voitures de luxe et les cellules utilisées pour la fabrication des panneaux photovoltaïques 1.
  • Le directeur du National Economic Council de Trump, Kevin Hassett, a déclaré en amont de la visite que les droits de douane élevés mis en place par New Delhi « bloquent les importations » — notamment en provenance des États-Unis 2.
  • Lors de leur rencontre à Paris mardi 11 février, JD Vance et Modi ont également discuté « de la manière dont les États-Unis peuvent aider l’Inde à diversifier ses sources d’énergie en investissant dans une technologie nucléaire américaine propre et fiable ».

La position de New Delhi vis-à-vis de la guerre en Ukraine constitue toutefois un point de divergence majeur et devrait être au centre des discussions, car tout durcissement potentiel des sanctions contre la Russie pour contraindre Poutine à s’asseoir à la table des négociations nécessiterait la coopération de New Delhi — l’Inde était en décembre le troisième importateur d’hydrocarbures russes (3 milliards d’euros).

  • Le pays bénéficie également d’une brèche dans le régime des sanctions qui lui permet d’importer du pétrole brut russe, de le raffiner et d’exporter les produits raffinés vers les pays appliquant des sanctions.
  • En 2024, les pays qui imposent des sanctions à l’encontre de la Russie ont importé un total de 15,8 milliards d’euros de produits pétroliers provenant de six raffineries situées en Inde et en Turquie.