Si vous habitez en France ou en Allemagne, il est très probable que le sapin de Noël qui se trouve dans votre salon ait été produit domestiquement : environ 80 % des arbres cultivés sur les territoires français et allemand y sont également vendus. Le pays qui repose le plus sur les exportations pour ses productions annuelles de sapins de Noël est le Danemark, dont 90 % des 7 millions d’arbres coupés chaque année se retrouvent dans d’autres pays, principalement en Allemagne.

Le marché du sapin de Noël est relativement stable depuis les années 1960. Il a cependant connu d’importantes transformations internes.

  • Chaque année, entre 50 et 60 millions d’arbres sont vendus sur le continent européen. La quasi-totalité sont cultivés puis coupés dans des exploitations sylvicoles, et non dans des forêts.
  • Le marché européen repose sur plusieurs dizaines de milliers d’exploitations dont la production demeure relativement faible en comparaison de la taille du marché. Dans certains pays, comme en Autriche, une exploitation de 2 hectares peut suffire à faire vivre une famille pendant toute l’année 1.
  • L’apparente stabilité du marché européen des sapins de Noël cache toutefois une mutation : les arbres « traditionnels » (les épicéas) sont progressivement remplacés par les Nordmanns, une espèce originaire du Caucase.

Le sapin Nordmann, dont la forme pyramidale quasi-parfaite ainsi que ses étages fournis correspond plus à l’image publicitaire du sapin de Noël, est toutefois plus long à faire pousser. Il faut compter 10 à 12 ans pour qu’il atteigne environ 1m80, soit deux fois plus qu’un épicéa commun (picea abies). Ces derniers poussent à l’état naturel en Scandinavie, dans les pays baltes, dans certaines parties d’Europe centrale ainsi que dans les Alpes.

  • En 2008, 35 % des sapins de Noël produits en France étaient de la famille des épicéas. En 2023, ce chiffre est tombé à 18 %, tandis que les Nordmann représentent désormais 78 % des arbres vendus dans le pays.
  • Les Nordmann perdent leurs aiguilles moins vite et présentent de meilleures caractéristiques en matière de rétention de l’humidité. Leur croissance plus lente les rend toutefois plus chers que leurs concurrents.
  • Les statistiques compilées par l’association danoise des sapins de Noël, Danske Juletræer, indiquent toutefois que le prix moyen des arbres est en baisse depuis le début des années 2010, avec une remontée depuis la pandémie.

Au-delà des maladies et de la variation du prix de gros qui affectent les sapins de Noël, l’une des principales menaces qui pèsent sur le marché européen sont les arbres artificiels. Majoritairement produits en Chine, ces derniers suscitent un intérêt croissant en Europe, comme en Pologne, où les importations ont augmenté de 7 % l’an dernier 2. S’ils sont réutilisables, leur empreinte carbone est environ 13 fois plus importante que les sapins de Noël naturels : 40 kilos de CO₂ par arbre contre 3,1 pour des Nordmanns ou épicéas.

Sources
  1. John Last, « Why Christmas trees in Europe are so much cheaper than in Canada », CBC, 18 décembre 2024.
  2. Polska w europejskiej czołówce eksporterów choinek, Ministerstwo Rozwoju i Technologii, 20 décembre 2024.