Le cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah est officiellement entré en vigueur aujourd’hui, mercredi 27 novembre à 3h du matin (Paris). Dans le cadre de l’accord, les Forces de défense d’Israël disposent d’un délai de 60 jours pour retirer leurs forces du Sud-Liban. Cette période devrait permettre aux Forces armées libanaises de se déployer dans la région.

L’accord constitue une victoire pour Israël, qui a lancé une offensive terrestre il y a deux mois afin de créer des conditions permettant un retour des populations israéliennes déplacées dans le nord du pays. Au moins 3 700 personnes ont été tuées au Liban depuis octobre 2023 (combattants du Hezbollah et civils).

  • Selon l’accord, le Hezbollah ne devrait plus être en mesure de constituer une menace sérieuse pour ces populations.
  • Le texte prévoit que « toutes les installations non autorisées impliquées dans la production d’armes et de matériels liés aux armes seront démantelées » 1.
  • L’accord est également une victoire pour l’administration Biden et, dans une moindre mesure, pour la France, qui prendra part aux aux côtés des États-Unis à un comité indépendant chargé du respect du cessez-le-feu 2.

Concrètement, les termes de l’accord reprennent les principes de la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU qui a mis fin à la guerre de 2006. Celle-ci interdisait aux deux forces de déployer du personnel armé, du matériel et des armes à l’intérieur de la zone d’environ 800 km² comprise entre la ligne bleue et le fleuve Litani. Or, les Forces armées libanaises, dont le rôle était d’empêcher le déploiement du Hezbollah à la frontière avec Israël, n’ont pas été en mesure de remplir leur rôle, craignant que tout affrontement avec la milice chiite ne risque de déclencher une guerre civile 3.

  • Avec cet accord, l’objectif d’Israël est de se concentrer sur l’Iran — la « tête de la pieuvre » — en l’empêchant notamment d’accéder à l’arme nucléaire 4.
  • À ce titre, le cessez-le-feu avec le Hezbollah pourrait contribuer à créer un momentum permettant la libération des otages détenus par le Hamas et la fin des combats à Gaza.
  • Toute nouvelle escalade avec l’Iran serait toutefois susceptible de menacer le cessez-le-feu au Sud-Liban. Le Hezbollah avait initialement conditionné l’arrêt des combats et tirs de missiles/roquettes à la fin des opérations israéliennes dans l’enclave palestinienne — qui continuent toujours.

Afin de faciliter la transition entre les deux administrations, l’équipe de Trump a été tenue au courant de l’avancée des négociations. Un responsable proche du président-élu a par ailleurs déclaré que le Hezbollah avait accepté l’accord après la victoire de Trump car la milice « savait que les conditions d’un accord ne feraient que se durcir sous Trump » 5. Si ce dernier a intérêt à ce que le cessez-le-feu perdure durant son mandat, la position de l’administration républicaine sera déterminante pour le maintien de la paix au Sud-Liban.