Les pages Wikipédia sont, la plupart du temps, créées et alimentées par des individus, et leur longueur ne relève pas d’une logique homogène. Elles sont néanmoins le premier point d’entrée pour obtenir des informations sur un dirigeant, et jouissent en ce sens d’un rôle déterminant pour la faculté des citoyens européens à connaître le parcours, les positions et orientations politiques des chefs d’État et de gouvernement de leurs voisins.

Les pages Wikipédia les plus fournies — que ce soit en français, espagnol ou italien — sont celles d’Emmanuelle Macron, Viktor Orbán, Giorgia Meloni et Pedro Sánchez. Dans la plupart des cas, la durée de l’exercice de chaque dirigeant conditionne la quantité d’informations disponible en ligne.

  • Cela fait 7 ans que le président français est au pouvoir, 10 ans pour Viktor Orbán et 6 ans pour le Premier ministre espagnol.
  • Giorgia Meloni fait toutefois partie des dirigeants ayant l’une des pages Wikipédia les plus complètes, alors qu’elle est au pouvoir depuis moins de deux ans.
  • En Italien, le Premier ministre grec Kyriákos Mitsotákis dispose d’une page deux fois plus longue que celle du dirigeant espagnol.

La population des pays européens — et donc le nombre de locuteurs — explique partiellement les écarts qui peuvent exister quant à la quantité d’informations disponible sur chaque dirigeant.

  • La France, l’Espagne et l’Italie — dont les dirigeants ont les pages Wikipédia les plus fournies — sont les trois pays les plus peuplés de l’Union, dernière l’Allemagne.
  • La page Wikipédia du chancelier allemand Olaf Scholz est, dans les trois langues prises en compte ici, néanmoins moins dense que celle de Viktor Orbán.

Le Premier ministre hongrois est le dirigeant — hormis Macron, Sánchezet Meloni — qui a les pages Wikipédia espagnole, française et italienne les plus fournies dans l’Union.

  • En Italien, la page du dirigeant hongrois est presque deux fois plus longue que celle de la présidente du Conseil italien.
  • Les pages Wikipédia des dirigeants des pays de l’Est de l’Union sont en général plus denses en italien qu’en espagnol ou en français.

La quantité d’informations disponible sur les dirigeants conditionne en partie l’opinion qu’ont les citoyens européens sur les chefs d’État et de gouvernement de leurs voisins. Ainsi, un sondage Ipsos réalisé en mars témoigne de l’importante popularité dont jouit Emmanuel Macron dans l’Union, tandis que les citoyens de 12 pays déclarent ne pas connaître suffisamment Giorgia Meloni pour se prononcer1.