La publication de la dernière tribune de Zeev Sternhell sonne comme un coup de tonnerre dans la presse européenne : « en Israël pousse un racisme proche du nazisme à ses débuts ». Ce titre choc a suscité, en France comme en Israël, des débats houleux. Zeev Sternhell n’en est pourtant pas à son coup d’essai.
Auteur de plusieurs livres sur Israël et le sionisme (Aux origines d’Israël) et de très nombreuses tribunes critiquant sévèrement les gouvernements israéliens successifs, Zeev Sternhell est une figure tutélaire de la gauche israélienne. Il est également membre historique du mouvement pro-paix Shalom Akhchav.
Depuis plusieurs années, le professeur Sternhell alerte. Ses prises de positions, controversées, se veulent des électrochocs. Lui qui s’est toujours dit sioniste de gauche, favorable à une solution à deux États, voit la société israélienne se droitiser et progressivement renier ses valeurs fondatrices.
Et si Netanyahu était le symptôme annonçant la fin de l’utopie sioniste ? La poursuite de la colonisation, le durcissement de l’opinion publique et la violation de plusieurs libertés fondamentales peuvent en attester. La solution à deux États est-elle toujours crédible ? Ou alors, faut-il en venir à une solution à un État, binational ? Dans ces conditions, comment appréhender le phénomène sioniste (ou post-sioniste) ?
Zeev Sternhell est professeur émérite d’histoire des idées à l’Université hébraïque de Jérusalem, spécialiste du fascisme français et membre de l’Académie des sciences et des lettres d’Israël. Il est également membre de l’Académie américaine des Arts et des sciences.
