Au total, près de 2 000 activistes défenseurs de l’environnement ont été assassinés entre 2012 et 2022, d’après le dernier rapport de l’organisation non-gouvernementale Global Witness1

  • La grande majorité (88 %) des 177 assassinats enregistrés en 2022 ont eu lieu en Amérique latine. 
  • Le pays le plus meurtrier pour les activistes climatiques en 2022 a été la Colombie, avec 60 assassinats. Le nombre de meurtres y a doublé par rapport à 2021. 
  • Les pays dont une partie du territoire est recouverte par la forêt amazonienne sont parmi les plus touchés par la violence contre les activistes environnementaux, dont le Brésil et la Colombie. La Colombie et le Brésil, qui comptent le plus grand nombre d’assassinats d’activistes depuis 2012, représentent à eux seuls près de 40 % des victimes sur toute la période. 
  • Les activistes d’origine indigène, notamment d’Amazonie, représentaient 36 % du total des victimes en 2022. Les activités minières illégales et l’orpaillage comptent parmi les activités qui mettent le plus en danger les terres des populations vivant en Amazonie. 

Le positionnement des pays sur la protection des activistes reste largement tributaire des changements politiques nationaux.

  • Un accord régional sur l’environnement, l’Accord d’Escazú, a été signé dès 2018 par 24 pays d’Amérique latine et comporte un volet de défense des activistes de l’environnement. Il n’a cependant à ce jour été ratifié que par 15 pays2
  • La Colombie a finalement ratifié l’accord à la suite de l’élection de Gustavo Petro à la présidence de la République, en octobre 2022. 
  • L’arrivée du président brésilien Lula au pouvoir a été accueillie comme une bonne nouvelle pour la défense de l’Amazonie et la politique de défense des activistes environnementaux. « Nous sommes pleinement conscients de la nécessité de préserver l’Amazonie, pour une raison très simple et peu répandue : c’est là que vivent plus de 25 millions de Brésiliens, parmi lesquels des peuples autochtones, des populations riveraines, des pêcheurs et des extractivistes. Personne n’est plus intéressé par la préservation de la forêt, saine et debout, que ceux qui en vivent, dans l’équilibre nécessaire », déclarait-il dans nos pages.
  • Lula a lancé dès le deuxième mois de son mandat en février 2023 une opération de grande ampleur contre les orpailleurs illégaux agissant sur le territoire des Yanomani, dans le nord-ouest du Brésil. 
  • Le président brésilien reste cependant en opposition avec le Congrès sur ses réformes environnementales – où son parti et ses alliés sont en minorité – rendant difficile l’adoption de réformes.  
  • Le 21 septembre, une victoire juridique historique a cependant été remportée par les peuples autochtones du Brésil. La Cour suprême brésilienne a en effet voté le rejet de la thèse dite du « cadre temporel », qui limitait les droits de revendication territoriale des peuples autochtones aux terres occupées au moment de la promulgation de la Constitution de 1988.