• La diffusion télédiffusée du communiqué des militaires — il pourrait s’agir de membres de la garde républicaine gabonaise à en juger par leurs bérets verts — est intervenue quelques minutes seulement après l’annonce des résultats de la présidentielle qui voyaient Ali Bongo Ondimba rempiler pour un troisième mandat (à 64,27 % des voix exprimées) après le scrutin de samedi dernier.
  • Affirmant parler au nom d’un « Comité de transition et de restauration des institutions », les putschistes ont annoncé avoir décidé de « mettre fin au régime en place » à la suite « d’élections tronquées » et de dissoudre les principales institutions du pays — gouvernement, sénat, assemblée nationale. Les militaires ont également annoncé la fermeture des frontières du pays jusqu’à nouvel ordre.
  • Le Président réélu, Ali Bongo Ondimba, aurait été « placé en résidence surveillée » toujours selon les putschistes, qui ont pris le contrôle de la télévision publique gabonaise. Sur les réseaux sociaux, plusieurs vidéos semblent faire état de manifestations spontanées dans le pays, notamment dans les rues de Libreville.

Si ce putsch n’est pas directement rattachable, ni comparable en termes de revendications, à la séquence des renversements sahéliens qui ont culminé avec la séquestration du président nigérien Mohamed Bazoum le 26 juillet, le mode opératoire est le même : des militaires en armes renversent un pouvoir politique.

  • Emmanuel Macron s’était rendu dans le pays au mois de mars dernier en déclarant : « l’ère de la Françafrique est révolu » — actant à mots couverts le lent déclin de l’influence économique et politique de Paris en Afrique francophone. Dans son discours aux ambassadrices et ambassadeurs du lundi 28 août, le Président français a réitéré la ligne de fermeté de la France en soutien à la CEDEAO sur le dossier nigérien.