Depuis Woodrow Wilson, l’idéalisme s’est imposé comme une des approches dominantes de la théorie des relations internationales, reposant sur une vision optimiste de la nature humaine et sur l’espoir de pouvoir limiter les conflits entre sociétés. Nos Années Vingt, traversées par des dérives autoritaires et marquées par le conflit ukrainien, voient l’émergence d’une nouvelle version de cette doctrine : le néo-idéalisme.
Proposée et définie par Benjamin Tallis dans un texte disponible dans le dernier volume papier de la revue, Fractures de la guerre étendue (25 mai 2023, Gallimard) que vous pouvez acquérir ici, cette approche de la politique étrangère fondée sur la défense élargie des valeurs, des droits de l’homme et de la démocratie là où ils semblent menacés, s’est cristallisée, en Europe, dans la fracture ouverte par la guerre en Ukraine. Cette doctrine reconfigure l’espace européen et dessine un arc politique dont la clef de voûte est le soutien à Kyiv.
Les propos de Volodomyr Zelensky, en premier lieu, mais aussi d’Ursula Von der Leyen, de Jan Lipavsky, ou encore de Raphaël Glucksmann, auteur de La Grande Confrontation, ouvrage dans lequel il dénonce la cécité des élites européennes face à l’ingérence russe dans nos démocraties, paraissent correspondre au schéma néo-idéaliste.
Quelle est la place des principes et des valeurs en politique étrangère, et comment les défendre concrètement ? A quelles difficultés et à quelles apories une telle approche pourrait-elle conduire ? Le soutien européen à l’Ukraine s’explique-t-il pour des raisons éthiques ou bien par les intérêts stratégiques des Etats impliqués ?
Afin de répondre à ces questions, nous aurons le plaisir de recevoir :
La table ronde se déroulera à l’Ecole Normale Supérieure, de 19h30 à 20h30, en salle Dussane, au 45 rue d’Ulm.
La table ronde est ouverte à toutes et à tous mais les inscriptions sont obligatoires ici.