Abonnez-vous à nos Lettres Restez informés des actualités du Grand Continent

Une erreur s’est produite, merci d’essayer à nouveau.
Votre inscription a réussi.
  • Historiquement, les Sommets des Amériques ont constitué un lieu de rencontre pour les dirigeants des pays du continent américain, destiné à servir de plateforme pour discuter des défis communs, dans le but d’améliorer le bien-être des citoyens. Les chefs d’État des 35 pays américains se réunissent ainsi tous les trois ans depuis 1994 pour aborder des questions commerciales, diplomatiques, ainsi que d’autres sujets liés à l’intégration et à la prospérité du continent.
  • Le prochain sommet — le neuvième — a été convoqué par les États-Unis pour juin 2022, à Los Angeles. Toutefois, certains pays comme Cuba, le Venezuela et le Nicaragua n’ont pas reçu d’invitations initiales. Les États-Unis ont justifié l’exclusion de ces gouvernements non démocratiques en citant la Charte démocratique interaméricaine de 2001, qui stipule que « les peuples des Amériques ont le droit à la démocratie et les gouvernements de la région l’obligation de la promouvoir et de la défendre »1. Cependant, certains pays américains ont pris position contre cette décision unilatérale, suscitant de vives tensions diplomatiques. 
  • Le président du Mexique, Andrés Manuel López Obrador, a fait part de son point de vue à Joe Biden lors d’un entretien téléphonique le 29 avril. Par la suite, il a déclaré lors d’une conférence de presse le 10 mai que si un autre pays américain venait à être exclu du sommet, il n’y participerait pas et se ferait remplacer par Marcelo Ebrard, son Secrétaire aux Affaires étrangères. Le président mexicain a rappelé que la décision de participer dépendait de chaque pays, mais a pris position contre l’exclusion de certains pays en raison de leurs gouvernements, défendant une « fraternité universelle au-delà des différences ».
  • C’est par la suite l’Argentine qui, au nom de la présidence temporaire de la Communauté d’États latino-américains et caraïbes (CELAC) qu’elle exerce, a appelé à la non-exclusion de tout pays du Sommet en insistant sur le dialogue et la coopération ainsi que sur l’importance de « surmonter les différences ». La Communauté des Caraïbes s’est associée à cet appel à l’occasion d’une rencontre avec Kamala Harris le 29 avril dernier.
  • Par la suite, le 11 mai, le président de la Bolivie a adopté la même position que son homologue mexicain, déclarant qu’il ne participerait pas au Sommet si un pays en était exclu, avant d’appeler à « l’inclusion, la solidarité ainsi qu’à la construction collective ». Le même jour, c’est la présidente du Honduras, Xiomara Castro de Zelaya, qui a également pris position contre cette exclusion, soutenant elle aussi l’inclusion des 35 pays américains dans cette rencontre.
  • Le Chili est le dernier pays à avoir suivi ce mouvement contre l’exclusion le 15 mai dernier via une déclaration d’Antonia Urrejola, la ministre chilienne des Affaires étrangères, arguant que « l’exclusion dans ce forum de pays comme le Venezuela, le Nicaragua et Cuba « n’a pas donné de résultats »2. Malgré cela, cette dernière n’a pas conditionné sa présence à celle de ces pays et a exhorté les autres chefs d’État et de gouvernement à faire de même.
  • L’inclusion ou l’exclusion de certains pays américains au neuvième sommet des Amériques n’est pas encore officielle, les invitations définitives n’ayant pas encore été envoyées. Malgré cela, il semble que dans le scénario international actuel — caractérisé par la guerre en Ukraine —, les États-Unis se concentrent sur l’opposition entre les démocraties et les autocraties dans leur politique régionale, punissant ces dernières comme Cuba, le Venezuela et le Nicaragua. Les plus importantes prises de position des pays latino-américains s’opposent à l’exclusion en prônant la nécessité d’une union continentale, au risque d’un éventuel refroidissement de leurs relations bilatérales avec les États-Unis.
Sources
  1.  Département d’Etat des Etats-Unis, 20ème anniversaire de la Charte démocratique interaméricaine, 16 septembre 2021.
  2. « Nicaragua will not attend the Summit of the Americas », The Tico Times, 19 mai 2022.