• Aujourd’hui, le GIEC a rendu publique la deuxième partie de son sixième rapport, après avoir dévoilé la première en août 2021. Les deux dernières parties seront publiées avant octobre 2022. Alors que le premier chapitre du rapport s’intéressait à l’augmentation des températures dans différents scénarios et au rôle de l’activité humaine sur le système climatique, le deuxième se concentre sur les effets du changement climatique (les sécheresses, les inondations et les hausses de température) et sur la manière dont l’humanité peut s’y adapter. Rédigé par 270 chercheurs originaires de 67 pays, le rapport est « un atlas de la souffrance humaine et une accusation accablante de l’échec du leadership climatique », a déclaré António Guterres, secrétaire général des Nations unies. 
  • Selon les auteurs du rapport, l’humanité ne pourra pas s’adapter assez vite aux phénomènes extrêmes. Ils démontrent que le changement climatique génère des impacts et des risques sur la nature (innondations, tempêtes, températures extrêmes…) qui dépassent la capacité d’adaptation de l’homme et des écosystèmes. Mais la vulnérabilité de ces derniers n’est pas uniforme. Elle varie en fonction de situations socio-économiques, de l’utilisation non durable des terres et de schémas d’inégalité persistants. De plus, la vulnérabilité des humains étant liée à celle des écosystèmes, plus ces derniers seront bouleversés, plus l’humanité aura du mal à s’adapter aux conséquences du réchauffement climatique. 
  • Le réchauffement climatique affecte le bien-être des populations, les villes et les infrastructures. Des pénuries d’eau et des problèmes dans la production alimentaire sont aussi envisagés par le GIEC. 3,3 à 3,6 milliards d’individus, soit la moitié de la population mondiale sont menacés par le réchauffement climatique.
  • L’impact sur le bien être des populations (maladies infectieuses, canicule, santé mentale, déplacements de population) devrait être très particulièrement accentué en Amérique du Nord, en Antarctique, en Asie et en Afrique. L’Europe devrait aussi connaître des canicules en mer Méditerranée avec un fort impact sur la sécurité alimentaire. L’impact sur les zones d’habitation et les infrastructures (inondations à l’intérieur des terres, inondations et tempêtes sur les zones côtières), sera très fort dans l’ensemble des régions du monde, notamment en Antarctique, dans les petites îles comme les Seychelles, les régions montagneuses, les villes côtières, l’Amérique du Nord et l’Asie australe. 
  • Selon le GIEC, ces futurs dégâts sont irréversibles, mais « des actions à court terme qui limiteraient le réchauffement planétaire à près de 1,5°C permettraient de réduire considérablement les pertes et dommages, par rapport à des niveaux de réchauffement plus élevés ». 
  • L’efficacité de l’adaptation pour réduire les risques climatiques est documentée pour des contextes spécifiques mais elle diminuera avec l’augmentation du réchauffement climatique. Si les limites des capacités de l’adaptation humaine sont atteintes, elles peuvent être surmontées en s’attaquant à une série de contraintes, principalement financières, de gouvernance, de sécurité et d’environnement. Le GIEC appelle ainsi les gouvernements à « agir en faveur d’un développement résilient à l’échelle mondiale » car « des réponses globales, efficaces et innovantes peuvent exploiter les synergies et réduire les compromis entre l’adaptation et l’atténuation pour faire progresser le développement durable ». Le GIEC recommande notamment de planifier l’urbanisation croissante : « la tendance mondiale à l’urbanisation offre également une opportunité cruciale à court terme pour faire progresser le développement durable. La planification et l’investissement […] dans les décisions quotidiennes concernant les infrastructures urbaines, y compris les infrastructures sociales, écologiques et grises/physiques, peuvent considérablement augmenter la capacité d’adaptation des zones urbaines et rurales ».