Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane sera reçu aujourd’hui, 18 novembre à la Maison Blache. Demain, un sommet d’investissement États-Unis-Arabie saoudite aura lieu à Washington. 

  • Sous la présidence de Donald Trump, les rapport entre les États-Unis et l’Arabie saoudite reposent principalement sur la relation personnelle entre MBS et Trump, renforcée par les intérêts privés de la Trump Organization.
  • Parmi les projets en cours, on compte la construction lancée en juillet d’une Trump Tower à Djeddah, qui devrait être suivie par un Trump Plaza, un complexe hôtelier tokenisé aux Maldives, plusieurs projets immobiliers à Riyad en partenariat avec le promoteur Dar Global ou encore des deals avec les dirigeants de LIV Golf, un circuit professionnel financé par le fonds souverain saoudien — qui a déjà organisé plusieurs compétitions sur les parcours du président américain.
  • Cette visite fait suite à plusieurs semaines de négociations entre les deux parties et à la visite de Trump lui-même à Riyad en mai.
  • En 2017, Trump avait rompu avec ses prédécesseurs en choisissant l’Arabie saoudite pour sa première visite à l’étranger, et il a fait de même cette année. 
  • Le président américain ne se cache pas de voir avant tout dans cette relation un intérêt financier. Il déclarait en mars : « Je vais en Arabie saoudite. Normalement, on va d’abord au Royaume-Uni. La dernière fois, je suis allé en Arabie saoudite. Ils ont mis 450 milliards de dollars sur la table […] Cette fois-ci, j’ai dit que j’irai si vous offrez 1 000 milliards de dollars aux entreprises américaines. Ils ont accepté de le faire. Je vais donc m’y rendre ». 
  • Des investissements de 1 000 milliards de dollars — réduits à 600 milliards par la suite — avaient été annoncés à cette occasion.

Lors de sa visite, MBS cherchera à capitaliser sur ces promesses pour obtenir des garanties en matière de sécurité, ainsi qu’un accès à la technologie nucléaire et aux puces nécessaires au développement de l’intelligence artificielle. 

  • MBS devrait parvenir à la conclusion d’un pacte de défense, qui pourrait prendre la forme d’un décret présidentiel similaire à celui obtenu par le Qatar en septembre – sans valeur juridique contraignante. Ce dernier pourrait servir de base à un futur traité. Marco Rubio a déclaré la semaine dernière : « Nous y travaillons encore. Nous signerons de bons accords avec eux. Beaucoup de progrès ont été réalisés depuis la visite du président. »
  • Riyad est également toujours en attente de la délivrance de licences pour l’exportation de semi-conducteurs avancés produits par Nvidia et AMD vers l’Arabie saoudite. Les États-Unis en avaient restreint les exportations en 2023, en raison de préoccupations liées aux liens du royaume avec la Chine. 
  • Des annonces dans les secteurs de l’intelligence artificielle et de l’énergie nucléaire devraient être faites dès le lendemain, mercredi 19, lors du Forum économique américano-saoudien. 
  • Tout accord bilatéral autorisant l’Arabie saoudite à construire des réacteurs avec l’aide des États-Unis pourrait toutefois nécessiter l’approbation du Congrès.

L’avenir de Gaza et la question des relations avec Israël planeront en toile de fond de la rencontre. 

  • Alors que Trump continue de pousser à la normalisation des relations entre le royaume et Israël, l’une des priorités du prince saoudien est le retrait de Tsahal de la bande de Gaza et la mise en œuvre d’une solution à deux États.
  • Les deux devraient toutefois discuter du plan en 20 points proposé par les États-Unis. 
  • Trump a également déclaré qu’il autorisera la vente des avions de chasse F-35 à l’Arabie saoudite 1. Israël est actuellement le seul État de la région à en posséder et insiste sur le fait que ce monopole est essentiel pour sa sécurité. 
  • Selon plusieurs sources, Israël ne s’opposerait pas à la vente des F-35, mais souhaiterait que celle-ci soit conditionnée à la normalisation des relations entre le royaume et l’État hébreu 2.