Le plan de Trump va-t-il laisser place à une partition de Gaza ?

Plus d’un mois après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu à Gaza entre le Hamas et Israël, le 10 octobre, les parties peinent à avancer sur la mise en œuvre des 20 points du plan américain. Tandis que les bombardements israéliens continuent dans l’enclave, le groupe terroriste n’a toujours pas annoncé son intention de se désarmer et 200 combattants du Hamas seraient actuellement retranchés du côté de la ligne jaune contrôlé par Tsahal ¹.

• L’accord prévoit un recul par étapes de l’armée israélienne de la bande de Gaza, en trois temps, qui devrait aboutir à un retrait complet.
• Sans calendrier ni mécanismes de mise en œuvre imposés par le plan de cessez-le-feu américain, les engagements peinent toutefois à se matérialiser.
• Au 13 novembre, les dépouilles de quatre otages israéliens se trouvent toujours dans l’enclave.

Si Tel-Aviv continue d’exercer une pression sur le Hamas et bombarde les positions des groupes armés palestiniens à Gaza, notamment à Beit Lahia, dans le nord, et à Khan Younès, dans le sud, l’administration Trump s’est largement désengagée de la première phase de l’accord. L’attention du président américain porte désormais sur la situation politique israélienne, et celui-ci exerce une pression sur le président Isaac Herzog pour qu’il accorde une grâce présidentielle à Benyamin Netanyahou, accusé de corruption ².

Washington continue néanmoins d’avancer sur d’autres points du plan, alimentant des inquiétudes quant à une partition de facto de l’enclave entre une partie contrôlée par Israël, et l’autre par le Hamas.

• La Maison-Blanche souhaite faire adopter par le Conseil de sécurité des Nations unies d’ici la fin du mois une résolution actant la création d’une Force Internationale de Stabilisation (FIS), présente dans le plan en 20 points.
• L’optimisme affiché par Donald Trump quant au calendrier de déploiement de la FIS, espéré pour janvier 2026, contraste avec les doutes exprimés par plusieurs pays arabes et musulmans, comme l’Indonésie, mais également européens.
• Ces pays, bien que susceptibles de contribuer à la Force, sont réticents à l’idée d’y participer tant que les combats sont toujours actifs, craignant des affrontements directs avec le Hamas ou d’autres groupes palestiniens ³.

En avançant sur la création de la FIS et la reconstruction de l’enclave, qui pourrait débuter « très bientôt » dans la partie contrôlée par Israël, selon J.D. Vance et Jared Kushner, Washington et Israël pourraient scinder la bande de Gaza pour une période prolongée ⁴. La partie actuellement contrôlée par Tsahal représente 53 % de l’enclave et comprend une part importante de ses terres agricoles.