Le Likoud, le parti de Benyamin Netanyahou, s’est effondré dans les sondages suite à l’attaque terroriste du 7 octobre 2023. La capture de 250 otages ainsi que le meurtre de plus de 1 200 personnes a été largement lu comme un échec du Premier ministre, qui avait fait de la sécurité l’une des priorités de son mandat.

Depuis, le parti de Netanyahou est remonté dans les intentions de vote et demeure la première force politique du pays. Il serait en mesure de remporter 29 sièges sur 120 lors des prochaines élections — contre 32 actuellement élus à la Knesset.

  • En cas d’élections, la somme des alliés du gouvernement actuel n’atteindrait toutefois que 57 sièges selon la dernière enquête Yossi Taktika, soit moins que les 61 requis pour une majorité 1.
  • En face, la principale force d’opposition est incarnée par l’ancien Premier ministre Naftali Bennett, qui obtiendrait 19 sièges, un chiffre en baisse depuis la création de son nouveau mouvement en avril.
  • La somme des forces d’opposition non-arabes atteint quant à elle environ 50 sièges.

Depuis l’accord de cessez-le-feu conclu le 9 octobre, l’armée israélienne s’est retranchée derrière la ligne jaune prévue par le plan et occupe environ la moitié de la bande de Gaza. Samedi dernier, le secrétaire d’État américain Marco Rubio a indiqué que l’objectif était de démilitariser la totalité de l’enclave. Pour autant, Israël continue ses attaques ciblées.

Selon le ministère de la Santé de Gaza, près de 100 personnes ont été tuées dans l’enclave depuis la mise en place du cessez-le-feu, et plus de 300 ont été blessées 2. Les frappes ordonnées aujourd’hui, mardi 28 octobre, par Netanyahou pourraient suggérer une volonté de prolonger le conflit afin d’apaiser ses partenaires d’extrême droite au gouvernement, et ainsi se maintenir au pouvoir.

  • Une majorité d’Israéliens (52 %) estime que Netanyahou ne devrait pas se représenter lors des élections prévues d’ici le 27 octobre 2026, selon un sondage Channel 12.
  • La semaine dernière, le dirigeant israélien a signalé son intention de rester au pouvoir en revendiquant avoir « sauvé » le pays face aux menaces extérieures.
  • Le principal candidat qui émergeait pour mener les blocs d’opposition dans le scrutin est Bennett, suivi par Yair Lapid, à la tête du parti centriste Yesh Atid.

Avec plus de 18 années cumulées depuis son premier mandat en 1996, Netanyahou est de loin le dirigeant israélien ayant exercé le pouvoir le plus longtemps depuis 1948. Tandis que les procès le visant pour des faits de corruption ont renforcé son isolement, le Likoud a bénéficié de la libération des otages par le Hamas, alimentant des spéculations quant à l’organisation d’élections anticipées.

  • Plusieurs analystes israéliens estiment que le prochain scrutin pourrait se tenir en juin 2026 — si la coalition n’éclate pas d’ici là.
  • Le ministre d’extrême-droite de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, a menacé de rompre avec le gouvernement si son projet de loi visant à instaurer une peine de mort « pour les terroristes » ayant tué des Israéliens n’était pas soumis à un vote d’ici le 9 novembre.