Le plan en 20 points pour mettre fin à la guerre à Gaza présenté hier, lundi 29 septembre, par Donald Trump aux côtés de Benyamin Netanyahou a été reçu favorablement par le Premier ministre israélien, les principales puissances de la région, l’Autorité palestinienne ainsi que plusieurs pays européens parmi lesquels la France, le Royaume-Uni et l’Italie. Le Hamas se serait quant à lui engagé à « l’examiner de bonne foi » avant de donner une réponse avant la date butoir fixée au jeudi 2 octobre, dans la soirée 1.
Si Netanyahou a publiquement déclaré hier qu’il « soutenait ce plan visant à mettre fin à la guerre à Gaza », le Premier ministre israélien et plusieurs de ses alliés auraient d’ores et déjà indiqué qu’ils s’opposaient à plusieurs points.
- Le correspondant du Financial Times en Israël, Neri Zilber, a déclaré mardi 30 septembre sur X que Netanyahou et ses partisans avaient déjà « dit en hébreu que quoi que fasse l’Autorité palestinienne, elle ne sera jamais autorisée à revenir à Gaza » — ce qui est prévu au point 9 du plan 2.
- Zilber ajoute que le gouvernement israélien et ses soutiens sont opposés à la création d’un État palestinien — alors que le plan mentionne au point 19 « une voie crédible vers l’autodétermination et la création d’un État palestinien » — et le retrait de Tsahal de l’enclave (prévu au point 16).
Tandis que plusieurs ministres du Likoud tels que Nir Barkat (Économie), Shlomo Karhi (Communications) ou Yariv Levin (Justice) ont publiquement annoncé soutenir le plan de Trump, aux côtés du parti Shas, louant le « génie politique » de Netanyahou, la réaction du ministre des Finances Bezalel Smotrich, issu du Mafdal, a été beaucoup plus critique 3.
- Dans une déclaration publiée mardi 30 septembre, dans la matinée, Smotrich a qualifié le plan de « retour à la conception d’Oslo » et dénoncé un « leadership qui fuit la vérité ».
- Celui-ci ajoute que le plan consiste en une répétition d’erreurs passées qui aboutira à d’autres conflits futurs : « Tourner le dos à toutes les leçons du 7 octobre, et à mon avis, cela se terminera aussi en larmes. Nos enfants seront obligés de se battre à nouveau à Gaza ».
- Zvi Sukkot, qui appartient au parti de Smotrich, a quant à lui critiqué la « logique de la proposition » qui n’opère pas de distinction entre la population de Gaza et le Hamas, dont les membres seraient « censés renoncer à leur rêve de nous assassiner en échange d’argent » 4.
- Le ministre d’extrême-droite de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, à la tête du parti Force juive (Otzma Yehudit), n’a quant à lui pas encore publié de communiqué.
Les alliés d’extrême-droite de la coalition gouvernementale ont rejeté à plusieurs reprises par le passé tout accord ne prévoyant pas la « destruction » complète du Hamas ainsi que la participation de l’Autorité palestinienne à la gouvernance de l’enclave. La question de la reconnaissance de l’État palestinien est quant à elle exclue par Netanyahou et ses partenaires, et ce malgré le soutien d’une part importante de la population.
- Selon une enquête de l’Alliance for Middle East Peace (ALLMEP) partagée avec la revue, 73 % des Israéliens sont en faveur d’une coopération diplomatique, économique et sécuritaire totale avec l’Arabie saoudite et le monde arabe qui inclut la reconnaissance d’un État palestinien.
- Cette part est encore plus importante en Palestine, où 83 % des sondés sont favorables à un accord entre Israël et les pays arabes incluant la reconnaissance de la Palestine et l’instauration de relations entre Israël et un État palestinien.
Sources
- Adam Geller, Sam Mednick et Aamer Madhani, « Trump and Netanyahu say they’ve agreed on a plan to end the Gaza war. Hamas is now reviewing it », Associated Press, 30 septembre 2025.
- Publication sur X de Neri Zilber, 30 septembre 2025.
- Tal Schneider, « ההסכמה הגורפת על תוכנית טראמפ עלולה להסתיים באכזבה », Zman, 30 septembre 2025.
- Publication de Zvi Sukkot sur X, 30 septembre 2025.