Selon le Violence Project de l’Université Hamline, cinq personnalités politiques ont été assassinées ou ont été visées par une tentative d’assassinat aux États-Unis depuis 2021, soit le chiffre le plus élevé depuis les années 1960. Ce recensement exclut l’assassinat de Charlie Kirk qui, bien que très influent au sein du mouvement MAGA, n’occupait pas de fonctions officielles et n’était pas candidat à une élection.

  • Les États-Unis ont connu de nombreux actes de violence politique depuis la tentative d’assassinat de Trump à Butler, en Pennsylvanie, le 13 juillet 2024, comme l’incendie en avril de la résidence du gouverneur démocrate de Pennsylvanie, Josh Shapiro, lorsque celui-ci était à l’intérieur avec sa famille.
  • Le 14 juin, la speaker de la Chambre des représentants du Minnesota, Melissa Hortman et son mari ont été assassinés. Quelques heures plus tôt, le sénateur de l’État John Hoffman était victime d’une tentative d’assassinat aux côtés de sa femme.
  • Le 11 août, un homme a tiré plus de 180 balles sur le siège des CDC, l’agence fédérale chargée de la protection de la santé publique. Le tireur, qui protestait contre les vaccins contre le Covid-19, s’est suicidé après l’assaut.

Alors que le principal suspect dans l’assassinat de Charlie Kirk a été arreté jeudi 11 septembre dans la soirée, plusieurs dizaines de personnalités républicaines ont dénoncé le Parti démocrate comme étant responsable de la supposée radicalisation du tueur. Le président républicain a lui-même déclaré lors d’un discours publié dans la soirée du 10 septembre : 

« Les radicaux de gauche ont comparé des Américains formidables comme Charlie aux nazis et aux pires criminels et meurtriers de masse au monde. Ce genre de rhétorique est directement responsable du terrorisme que nous voyons aujourd’hui dans notre pays, et il faut y mettre fin immédiatement. »

Il a ajouté vendredi, 12 septembre : 

« Les radicaux de droite sont souvent radicaux parce qu’ils ne veulent pas voir de criminalité. Les radicaux de gauche sont le problème, et ils sont vicieux, horribles et politiquement habiles. »

La base de données compilée par le programme START de l’Université du Maryland indique que les individus appartenant à des mouvances d’extrême-droite (groupes néo-nazis, xénophobes ou anti-immigration, militants en faveur du port d’armes…) sont davantage impliqués dans des actes de violence suite à une radicalisation que des individus liés à des groupes d’extrême-gauche (anarchistes, militants anti-trump, anti-capitalistes…)

  • Entre le 1er janvier 2020 et le 1er janvier 2025, le programme START a recensé (sur la base d’individus arrêtés, mis en accusation ou associés à des organisations extrêmistes) 298 militants pro-Trump et 40 anarchistes.
  • Ces individus catégorisés comme étant « radicalisés » sont en grande majorité des hommes (près de 90 %), célibataires (environ 40 %) et principalement caucasiens (68 %).

Plusieurs experts notent que les individus s’engageant dans des actes de violence politique sont dans la grande majorité des cas des acteurs isolés ayant pris la décision d’agir seuls, et non dans le cadre d’un mouvement structuré ou partisan. Selon les informations préliminaires communiquées par les autorités de l’Utah, c’est dans ce groupe que s’inscrirait le tireur présumé accusé d’avoir assassiné Charlie Kirk 1.

  • Selon la dernière vague du sondage sur la violence politique réalisée pour le Chicago Project on Security & Threats (CPOST) en novembre 2024, 10,2 % des électeurs républicains sont en accord avec l’idée que « le recours à la force par des citoyens est parfois nécessaire pour atteindre des objectifs politiques » 2.
  • Ce chiffre est légèrement plus faible pour les électeurs démocrates (8,3 %) et chez les indépendants (7,3 %), mais constitue néanmoins une part significative des échantillons.
  • L’histoire politique des États-Unis est empreinte de violence, plus d’un tiers (35 %) des présidents américains ayant été visés par des tentatives d’assassinat depuis 1835, et quatre ayant été assassinés (McKinley, Lincoln, Garfield et JFK).
Sources
  1. April Rubin, Erin Alberty et Marc Caputo, « Suspected shooter targeted Charlie Kirk for « spreading hate, » cops say », Axios, 12 septembre 2025.
  2. Understanding Support for Political Violence in America, Chicago Project on Security and Threats (CPOST), novembre 2024.