Économie russe : le prix de l’essence atteint des records

Hier, mardi 19 août, le prix du sans plomb 92 a atteint 72 000 roubles par tonne à la bourse de Saint-Pétersbourg — soit son niveau le plus élevé, le précédent record remontant à septembre 2023. Cette hausse, qui semble se poursuivre, est directement provoquée par les frappes ukrainiennes ayant visé les raffineries et dépôts de pétrole russes au cours des dernières semaines. 

• Selon une analyse de S&P Global, ces attaques concerneraient une capacité de raffinage d’environ 1,5 million de barils de pétrole par jour ¹.
• Dimanche 10 août, une frappe de drone avait atteint la raffinerie de Riazan, l’une des plus importantes du pays, située à une centaine de kilomètres au sud-est de Moscou.
• Ces derniers jours, des installations situées à Oukhta, dans la République des Komis (à 1 700 kilomètres des frontières de l’Ukraine), à Ounetcha, dans l’oblast de Briansk, ainsi qu’à Volgograd ont également été endommagées.

Le régime russe a d’ores et déjà pris des mesures afin de tenter de contenir la hausse des prix, qui survient alors que les réserves de carburant sont faibles en raison d’un pic de la demande provoqué par les départs en vacances. L’interdiction d’exportation de carburant, qui devait prendre fin le 31 août, devrait finalement être prolongée jusqu’à la fin du mois de septembre, tandis que dans certaines régions, comme en Transbaïkalie et en Crimée ², la vente d’essence aux particuliers a été interdite afin de favoriser les entreprises ³.

• L’Ukraine frappe régulièrement des dépôts et raffineries de pétrole en territoire russe depuis mars 2024, dans un effort destiné à affaiblir l’économie russe et ainsi ses capacités de financer sa guerre.
• En février, Reuters estimait que 10 % de la capacité de raffinage domestique russe de pétrole avait été détruite suite aux attaques ukrainiennes ⁴.
• Dans le même temps, l’impact des frappes sur la production de pétrole pose des défis majeurs pour l’armée russe en termes de logistique et d’approvisionnement en carburant de ses véhicules blindés.

Afin d’accroître ses capacités de ciblage à longue distance, l’Ukraine a développé ces derniers mois un missile de croisière baptisé le « Flamingo », capable de parcourir jusqu’à 3 000 kilomètres à une vitesse de plus de 900 km/h. Plutôt qu’un usage tactique sur le front, celui-ci semble principalement destiné à atteindre les usines et centres de production qui alimentent l’armée russe ⁵.