Moscou a annoncé que les discussions avec l’administration Trump en Alaska porteraient également sur « un échange de vues sur le développement futur de la coopération bilatérale, y compris dans les domaines commercial et économique ». 

  • Plus de trois ans après le début de l’invasion à grande échelle de l’Ukraine, l’économie russe montre de plus en plus de signes de fragilité.
  • Selon les données préliminaires publiées mercredi par le Service fédéral des statistiques, le PIB russe a progressé de 1,1 % au deuxième trimestre, évitant de justesse une récession technique.
  • En juillet, le Fonds monétaire international a revu à la baisse ses prévisions de croissance pour la Russie en 2025, les ramenant à 0,9 % (contre 1,5 % en avril) après une croissance de 4,1 % en 2024 et 2023 1.
  • L’inflation reste élevée à 8,8 % en juillet.
  • Le gouvernement vise un déficit de 1,7 % en 2025, mais celui-ci a déjà dépassé cette cible au cours des sept premiers mois de l’année, se situant à 2,2 % du PIB (4 900 milliards de roubles, soit environ 53 milliards d’euros) 2.
  • Le ministère des Finances serait en train de préparer une nouvelle actualisation de son budget pour l’année, alors que les recettes mensuelles provenant des exportations de combustibles fossiles ont enregistré une baisse de 3 % en juillet par rapport au mois précédent 3
  • Sur l’ensemble de la période allant de janvier à juillet 2025, les recettes pétrolières et gazières ont diminué de 18,5 % par rapport à 2024 4.
  • Parallèlement, à la fin du mois de mai, le montant liquide du Fonds de la richesse nationale s’élevait à 2,8 billions de roubles, soit une baisse de 71 % par rapport à son niveau d’avant le début de la guerre à grande échelle en Ukraine, et restait inférieur au déficit prévu pour l’année.

Selon des sources citées par Bloomberg, Poutine aurait demandé qu’un allègement des sanctions figure dans un éventuel accord conclu en Alaska 5. Sa délégation comprend à la fois le ministre des Finances, Anton Germanovitch Silouanov ainsi que la présidente de la Banque centrale, Elvira Sakhipzadovna Nabioullina.

  • Les dépenses de défense russes devraient atteindre cette année autour de 8 % du PIB. Moscou pourrait alors rapidement être confrontée à un dilemme : en cas d’accord en Ukraine, il lui faudrait réorienter une économie désormais largement dépendante des dépenses militaires : depuis 2022, l’activité économique est en grande partie portée par les investissements dans le secteur militaro-industriel et par une consommation soutenue par les paiements liés à la guerre. 
  • La levée des sanctions favoriserait avant tout une reprise de l’investissement.
  • En cas de renforcement des sanctions, comme l’a annoncé le président américain en l’absence d’accord, la capacité de la Russie à poursuivre son effort de guerre dépendrait largement des prix des énergies fossiles — les exportations de gaz et de pétrole ayant représenté, en 2024, près de 30 % de ses recettes.
  • D’après le Center for Research on Energy and Clean Air, fixer un plafond de prix à 30 dollars le baril aurait réduit de 40 % les recettes pétrolières de la Russie — soit près de 150 milliards d’euros — entre décembre 2022 et fin juin 2025. Pour le seul mois de juillet, une telle mesure aurait entraîné une baisse de 36 % des revenus russes 6.