Le Kremlin confirme qu’un sommet entre Poutine et Trump sur l’Ukraine aura lieu « dans les prochains jours » : tour d’horizon à chaud des premières réactions en Russie

Selon la Maison-Blanche, c’est le Kremlin qui aurait d’abord été à l’origine de cette proposition ¹. Moscou a confirmé le jeudi 7 août que la rencontre pourrait avoir lieu dès les prochains jours. 

Cette annonce intervient le lendemain d’une entrevue entre l’envoyé spécial de Trump Steve Witkoff de plusieurs heures avec Vladimir Poutine, qualifiée par le président américain de « hautement productive ».

• Pour le Kremlin, le conseiller diplomatique du président russe, Iouri Ouchakov, a déclaré jeudi 7 août au matin aux agences de presse que les préparatifs du sommet avaient déjà commencé : « À la suggestion de la partie américaine, un accord de principe a été conclu pour organiser un sommet bilatéral dans les prochains jours. »
• Dans la nuit, Donald Trump avait fait savoir qu’il était « ouvert » à rencontrer le président russe « dès la semaine prochaine ». Si les deux chefs d’État se sont plusieurs fois téléphoné depuis le retour de Trump à la Maison-Blanche, la dernière rencontre au sommet entre les deux pays remonte à juin 2021, au moment de l’entrevue de Joe Biden et Vladimir Poutine à Genève.
• Alors que Volodymyr Zelensky a lui aussi appelé à une rencontre bilatérale avec Poutine, la Russie n’a pour l’instant pas donné suite à cette possibilité.

Selon l’agence de presse russe TASS, le lieu du sommet aurait également été arrêté et devrait être annoncé prochainement.

• Comme l’a déclaré le conseiller diplomatique de Poutine : « Nous avons commencé à discuter des paramètres d’une telle rencontre et de son lieu avec nos collègues américains. »
• « Je tiens d’ailleurs à souligner que le lieu a également été convenu dans les grandes lignes et sera annoncé un peu plus tard. »

En Russie, le voyage de Steve Witkoff, juste avant l’expiration de « l’ultimatum » du 8 août, avait été interprété comme une « victoire » pour Vladimir Poutine.

• Dans les journaux télévisés des chaînes fédérales, les reportages sur les résultats du voyage de Witkoff occupaient une place centrale, les blogueurs et les médias pro-Poutine parlant même de « victoire ».
• La réaction officielle du Kremlin, toujours par le biais d’Ouchakov, a toutefois été plus retenue — en contraste avec les déclarations de Trump dans la nuit qui avait évoqué le premier la perspective d’une rencontre.

La Maison-Blanche avait fait passer hier un executive order intitulé « Addressing Threats to the United States by the Government of the Russian Federation » relevant de 25 % les droits de douane contre l’Inde en représailles de son achat de pétrole russe.

• En Russie, le journal Komsomolskaya Pravda et la chaîne Pervy Kanal ouvraient ce matin avec la ligne selon laquelle les sanctions ne seraient qu’un prétexte : « Donald [Trump] espère faire pression sur New Delhi… Et les accords éventuels avec la Russie sur l’Ukraine lui serviront de prétexte pour faire marche arrière, après s’être mis d’accord avec l’Inde. » ²
• À la veille de l’expiration de l’ultimatum, on interprète le voyage de Witkoff comme un revirement favorable à Moscou : « Trump a de nouveau changé d’attitude envers la Russie : les négociations sur l’Ukraine sont à nouveau ‘bonnes’, une rencontre avec Poutine est en préparation » ³.
• Dans le Moskovskiï Komsomolets, l’article en page d’accueil titre : « Poutine a gagné ! » et cite le politologue Marat Bashirov, qui déclare que le président russe aurait « gagné du temps ».

 Le blogueur pro-guerre Yuri Podolyaka (trois millions d’abonnés) voit quant à lui dans les actions de Poutine un « coup diplomatique magistral » : « Vladimir Poutine a réussi à faire tourner Trump dans le ‘carrousel des négociations’ » ⁴.