Paris compte presque autant de logements Airbnb que de chambres d’hôtel

Si c’est dans les îles grecques et les petites villes et villages du sud de l’Italie que le nombre de logements Airbnb par habitant est le plus élevé — près de 0,4 à Mykonos et Santorin —, l’offre de locations de logements de courte durée continue d’augmenter dans les grandes villes européennes.

• Avec les Jeux olympiques, le nombre d’annonces de locations Airbnb à Paris a explosé : en août 2024, l’Atelier parisien d’urbanisme (Apur) en avait recensé près de 98 000, ce qui fait de la capitale française la première métropole au monde en termes de logements Airbnb ¹.
• Le nombre de logements proposés à la location sur la plateforme américaine a toutefois légèrement diminué depuis, le projet Inside Airbnb en recensant 84 000 au début du mois de juin ².
• C’est presque autant que le nombre de chambres d’hôtel disponibles à la réservation : Paris en comptait 85 000 en 2023, selon l’Insee ³.

Dans un rapport commandé par la plateforme, Oxford Economics estime que les locations Airbnb ont généré 149 milliards d’euros de retombées économiques et soutenu 2,1 millions d’emplois dans les pays de l’Union en 2023. Mais, plusieurs études montrent que la multiplication des logements de location dans le parc immobilier entraîne une hausse des montants des loyers et des prix d’achat.

• Un article publié en mars dans le Journal of Regional Science indique qu’en Italie, la hausse de l’offre de logements Airbnb aurait contribué à une hausse moyenne des prix de vente de 0,63 %.
• L’effet varie considérablement d’une ville à une autre, avec une hausse estimée à 0,6 % à Rome et jusqu’à 7,7 % à Turin.

Ces dernières années, les métropoles européennes ont mis en place diverses mesures pour tenter de réguler le marché de la location sur Airbnb, comme une limitation de la durée de location à 120 jours à Paris ou l’interdiction de louer des logements entiers à Berlin. À Barcelone, le maire Jaume Collboni a annoncé sa volonté d’éliminer les locations touristiques d’appartements d’ici 2028.

Au-delà de ses impacts sur le marché immobilier, Airbnb se défend également de contribuer au surtourisme. La plateforme affirme au contraire qu’elle contribue à limiter la hausse des prix des nuits d’hôtel durant les périodes de forte demande, notamment en été.

• Au cours du troisième trimestre 2024, de juillet à septembre, la Commission européenne a recensé plus de 366 millions de nuits passées dans des hébergements de courte durée dans l’Union.
• Celles-ci ont été réservées via des plateformes en ligne comme Airbnb, mais aussi Booking, qui permet également de louer des chambres d’hôtel, Expedia Group ou Tripadvisor.

• Ce chiffre correspond à une augmentation de près de 20 % par rapport à l’année précédente, et les données préliminaires suggèrent que cette tendance à la hausse devrait se maintenir cette année.