Moins d’un mois après sa prise de fonction, Donald Trump avait mis en œuvre un tiers du Projet 2025, le document programmatique dont l’élaboration a été pilotée par la Heritage Foundation en partenariat avec plusieurs dizaines d’organisations conservatrices et extrémistes.
Depuis que Trump a ratifié son budget — le One Big Beautiful Bill Act — le 4 juillet, près de la moitié (46 %) de ce programme a été mise en œuvre.
- Avec l’OBBBA, Trump a accompli 16 objectifs contenus dans le Projet 2025, notamment en limitant les subventions accordées pour l’installation d’éoliennes et de panneaux solaires, en instaurant des frais pour les demandes d’asile ou bien en finançant l’installation de 100 000 places supplémentaires dans les centres de détention de l’ICE, la police douanière et de contrôle des frontières.
- Trump a également fait avancer le programme de la Heritage en supprimant des fonds essentiels au bon fonctionnement de l’Agence d’observation océanique et atmosphérique (NOAA), sans toutefois la démanteler comme le recommandait le Projet 2025.
- La prolongation de manière permanente du taux d’impôt sur les sociétés de 21 % appliqué en 2017 durant son premier mandat rapproche également la Heritage de son objectif de voir un taux d’imposition de 18 %.
Au cours des 100 premiers jours de son mandat, Trump était allé plus loin que le Projet 2025 dans certains domaines, notamment en proposant à tous les employés fédéraux une compensation en échange de leur démission (alors que la Heritage Foundation recommandait cette mesure uniquement pour la CIA) ainsi qu’en démantelant l’USAID dans sa totalité — lorsque le Projet 2025 recommandait de « réaligner l’aide étrangère des États-Unis sur les intérêts nationaux américains et les principes de bonne gouvernance ».
La Heritage Foundation n’est pas le seul think-tank conservateur dont le programme a été massivement mis en œuvre par l’administration Trump depuis le 20 janvier.
- Ainsi, près de 90 % des 196 recommandations émises par l’America First Policy Institute (AFPI), un centre de recherche fondé par Brooke Rollins et Linda McMahon, ont été adoptées au cours des cent premiers jours de Trump.
- Donald Trump a également tenté de mettre fin au droit du sol en signant fin juin un décret présidentiel largement inspiré par les théoriciens du Claremont Institute — où le vice-président J.D. Vance a prononcé un discours le 5 juillet.
- Une partie importante de sa prise de parole avait été dédiée à la citoyenneté. Vance avait notamment insisté sur le fait « qu’on ne peut pas remplacer dix millions d’Américains par dix millions de personnes venues d’ailleurs, et prétendre que le pays restera inchangé ».
- Il avait également déclaré que l’une des missions les plus importantes des conservateurs était « de redéfinir ce que signifie être citoyen américain au XXIe siècle ».