Selon les chiffres de la Fédération Européenne de l’Industrie des Aliments pour Animaux Familiers (FEDIAF), il y aurait au total plus de 200 millions d’animaux de compagnie dans les pays de l’Union, dont 145 millions de chiens et de chats 1. C’est six fois plus que le nombre d’enfants de 0 à 5 ans.

  • Le ratio entre le nombre d’enfants en bas âge et d’animaux de compagnie varie considérablement selon les États membres. 
  • Ainsi, en Irlande et en Grèce, les chiens et les chats sont de 2 à 3 fois plus nombreux que les enfants de 0 à 5 ans. 
  • En Hongrie et au Portugal, ce ratio est trois fois supérieur : ces deux pays comptent ainsi 9 fois plus d’animaux que d’enfants en bas âge.
  • En Italie, en Roumanie et en Pologne, ce ratio se situe autour de 8.

Les chiffres observés en Hongrie et en Italie semblent en contradiction avec les annonces tonitruantes de volontarisme démographique de leurs dirigeants. Tandis que Rome a atteint son pic de population en 2014 selon les Nations unies, la Hongrie voit quant à elle sa population baisser depuis près d’un demi-siècle : Budapest a ainsi perdu 9,5 % de sa population depuis son pic démographique atteint en 1980.

  • L’adoption de plus en plus répandue d’animaux de compagnie — chiens, chats, hamsters mais également oiseaux ou tortues — est une tendance présente désormais également en Chine, où Goldman Sachs anticipe qu’ils devraient atteindre le double du nombre d’enfants en bas âge d’ici 2030.
  • En rupture avec la politique du Parti de ces dernières décennies vis-à-vis de la possession de chiens, rejetés pour des considérations sanitaires (notamment en raison de leur rôle dans la transmission de la rage), ce mouvement est un indicateur des transformations sociales que traverse le pays.
  • La possession de chiens et de chats est par ailleurs visée par certains nationalistes chinois qui dénoncent une « influence néo-impériale ». L’ancien professeur à l’université de Tsinghua, Zhao Nanyuan, considérait l’augmentation du nombre d’animaux de compagnie et la prise en compte croissante de leur bien-être comme étant liée à la diffusion d’un mouvement occidental en faveur du droit des animaux.

La hausse du nombre d’animaux de compagnie s’accompagne également d’une augmentation des dépenses à l’échelle mondiale. Aux États-Unis, le département du Commerce estime que les Américains dépensent chaque année près de 190 milliards de dollars pour leurs animaux — soit plus que pour la garde d’enfants 2.