Chaque été, lorsque les thermomètres dépassent un certain seuil au cours d’épisodes de fortes chaleurs — comme celle ayant frappé le sud du continent en début de semaine —, les centrales nucléaires sont contraintes d’être mises à l’arrêt en raison d’une température trop élevée des eaux.

  • La plupart du temps, ces arrêts sont dictés par une température trop haute de l’eau prélevée dans les fleuves, cours d’eau, ou dans la mer pour refroidir les réacteurs ainsi que les piscines de stockage de combustible.
  • Dans certains cas, comme on a pu le voir en France ces derniers jours à la centrale de Golfech, ce sont des mesures de protection de l’environnement qui conduisent à la mise en pause de certains réacteurs. 
  • Les centrales ayant des obligations en matière de température des eaux rejetées afin de ne pas impacter négativement la biodiversité aquatique — une eau plus chaude contenant moins d’oxygène —, les exploitants peuvent être contraints de cesser momentanément la production.
  • En 2022, en raison de la canicule, les centrales françaises avaient obtenu 24 jours de dérogation à ces règles 1.

En Europe, les 128 réacteurs en activité (dont 28 se trouvent en-dehors de l’Union, en Ukraine, au Royaume-Uni et en Suisse) ont en grande partie été construits pendant les années 1960 et 1970 et sont aujourd’hui largement inadaptés pour faire face à des hausses de température, qui sont de plus en plus fréquentes.

  • Avec ses 56 réacteurs en activité, répartis sur un total de 18 centrales, la France est le pays européen dont la production nucléaire est la plus impactée par le changement climatique.
  • Selon la Cour des comptes, les pertes de production sont pour l’heure relativement faibles, et s’établissaient à 0,18 % du total de la production électrique en 2022 2.
  • Toutefois, des estimations réalisées par EDF indiquent que ce taux d’indisponibilité pourrait être multiplié par trois voire quatre d’ici 2050.

Les centrales nucléaires ne sont pas les seules impactées par le réchauffement climatique. 

  • Plusieurs centrales électriques au charbon fonctionnent avec un système de refroidissement ouvert qui, sur le même modèle que les centrales nucléaires, puisent de l’eau depuis des cours d’eau ou des lacs.
  • En Pologne, lors de la dernière vague de chaleur, le 2 juillet, le gouvernement de Donald Tusk a approuvé un paquet de mesures « anti-blackout » présenté par l’entreprise énergétique PSE.
  • Varsovie veut notamment éviter des scénarios similaires à la coupure de courant qui a touché l’Espagne et le Portugal à la fin du mois d’avril. 

Si le charbon demeure la première source de production d’électricité en Pologne, le pays a considérablement investi dans le renouvelable ces dernières années. Au cours du mois de juin, la production d’électricité renouvelable a dépassé le charbon pour la première fois. À l’échelle globale, la consommation de charbon a toutefois doublé depuis 2000, soutenue en grande partie par la Chine.