Volodymyr Zelensky a obtenu la réaffirmation du soutien des membres de l’Alliance atlantique — et notamment des États-Unis — à la défense de l’Ukraine hier, mercredi 25 juin, lors du sommet de l’OTAN. Le troisième paragraphe du communiqué lit ainsi : « Les Alliés réaffirment leur engagement souverain et durable à apporter leur soutien à l’Ukraine, dont la sécurité contribue à la nôtre ».

Si Trump a laissé ouverte la possibilité d’une livraison de nouvelles batteries de défense anti-aérienne Patriots, il ne s’est toutefois pas engagé à une assistance militaire supplémentaire.

  • Suite à une rencontre avec Zelensky mercredi 25 juin, Trump a décrit une conversation « longue et substantielle » et déclaré concernant les Patriots : « Nous allons voir si nous pouvons en fournir, elles [les batteries] sont très difficiles à obtenir ». Il a par la suite ajouté que « Poutine doit vraiment mettre fin à cette guerre ».
  • Les livraisons de munitions, de matériel et d’armement engagées sous l’administration Biden devraient prendre fin progressivement au cours de cet été selon plusieurs estimations — soit dès les prochaines semaines 1.
  • Bien que Trump dispose toujours de près de 4 milliards de dollars à sa disposition pour prélever du matériel directement depuis les stocks de l’armée américaine afin de l’envoyer en Ukraine, le président américain n’a pas signalé vouloir s’en servir. 
  • Le Congrès, à majorité républicaine, n’a par ailleurs signalé aucune intention de renouveler les programmes d’aide militaire à l’Ukraine — la dernière loi remontant à avril 2024.

En février, Volodymyr Zelensky avait déclaré que l’Ukraine était en mesure de produire environ 40 % des armes utilisées par l’armée sur la ligne de front, les 60 % restants étant répartis plus ou moins équitablement entre les États-Unis et l’Europe. Si les Européens pourraient être en mesure de « combler le vide » laissé par la fin à venir de l’assistance américaine, certaines capacités pourraient être difficilement remplaçables 2.

  • Celles-ci incluent notamment tous les services de renseignement, de surveillance et de reconnaissance (aussi appelés ISR) 3.
  • Les Européens pourraient également avoir du mal à remplacer les systèmes de défense anti-aérienne américains ainsi qu’à fournir des munitions pour les Patriots — dont les missiles ne sont, pour l’heure, produits qu’aux États-Unis et au Japon.
  • Enfin, la fin des livraisons américaines poserait également un défi en termes de maintenance et de remplacement de pièces pour les blindés, canons d’artillerie et lance-roquettes multiples (HIMARS et MLRS notamment) fournis par Washington.

Une solution alternative consisterait au passage de commandes par les pays européens directement auprès des industriels américains. Si Trump pourrait y être favorable, les délais pourraient toutefois être plus longs en comparaison des prélèvements permis par l’un des principaux programmes utilisés par l’administration Biden, la Presidential Drawdown Authority (PDA).

  • Si l’Ukraine dépend toujours de l’assistance extérieure pour une part importante de ses besoins militaires, elle a toutefois considérablement développé ses partenariats avec des industriels européens et américains au cours des trois dernières années.
  • À partir du mois d’août, le constructeur aéronautique turc Baykar commencera à produire des drones dans une nouvelle usine actuellement en construction dans la région de Kiev.
  • Dès 2026, Rheinmetall produira quant à lui sur le sol ukrainien des munitions pour l’armée. Des travaux sont également en cours par l’industriel allemand pour la construction en Ukraine d’une usine de systèmes de défense anti-aérienne.
  • D’autres pays comme la France, le Royaume-Uni ou la Norvège ont également annoncé des investissements pour la fabrication, en partenariat avec des entreprises ukrainiennes, de drones ou de systèmes d’armes.
Sources
  1. Daryna Krasnolutska et Andrea Dudik, « Trump Says US to Consider More Air-Defense Batteries for Ukraine », Bloomberg, 25 juin 2025.
  2. Ukraine Support : Europe could replace most of the US support, Kiel Institute for the World Economy, 13 mars 2025.
  3. Sabine Siebold, « Europe can sustain Ukraine’s war effort without US, German general says », Reuters, 6 juin 2025.