Comme avec l’invasion de l’Ukraine ou le 7 octobre, l’attaque décidée par le président américain dans la nuit du 22 juin est un nouveau moment de rupture qui révèle l’évolution des rapports de force et des équilibres à l’échelle planétaire. Nous analysons les prises de position de l’ensemble des États face à cette agression, en mettant à jour une carte des réactions officielles.
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Qui a dénoncé explicitement l’attaque ?
La position de l’Iran
Les réactions iraniennes aux frappes menées par les États-Unis dans la nuit ont surtout cherché à minimiser leur impact en les dénonçant au nom du droit international. Ainsi, le ministre des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a déclaré :
- « Les États-Unis, membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, ont commis une grave violation de la Charte des Nations unies, du droit international et du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires en attaquant les installations nucléaires pacifiques de l’Iran. Les événements de ce matin sont scandaleux et auront des conséquences éternelles. Tous les membres de l’ONU doivent s’alarmer de ce comportement extrêmement dangereux, illégal et criminel. Conformément à la Charte des Nations unies et à ses dispositions autorisant une riposte légitime en cas de légitime défense, l’Iran se réserve toutes les options pour défendre sa souveraineté, ses intérêts et son peuple. »
- L’ambassadeur iranien auprès des Nations unies a demandé la convocation d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité.
Les alliés traditionnels de l’Iran
Parmi les premiers pays à réagir, au niveau mondial, on note les réactions d’une série d’alliés historiques de l’Iran.
- Yvan Gil, le ministre vénézuélien des Affaires étrangères, a condamné « fermement les frappes américaines contre les installations nucléaires iraniennes, menées à la demande d’Israël », exigeant « l’arrêt immédiat des hostilités ».
- Le président cubain Miguel Díaz-Canel a dénoncé « une escalade dangereuse » et une grave violation de la Charte des Nations unies et du droit international, estimant que « ces actions exposent l’humanité à une crise aux conséquences irréversibles ».
- Parmi les alliées historiques de l’Iran, la Corée du Nord a condamné les frappes américaines contre les installations nucléaires iraniennes, les qualifiant de violation grave de la Charte de l’ONU et d’atteinte à la souveraineté et à la sécurité de l’Iran. Il s’agit de la première réaction publique de Pyongyang sur le sujet, en cohérence avec son soutien de longue date à Téhéran.
Les acteurs non-étatiques
Cette attaque intervient alors que la stratégie iranienne de l’axe de la résistance a échoué : les alliés régionaux soutenus par le régime iranien ont tous été fortement affaiblis par Israël, leur prises de positions se sont donc contentées à des prises de parole.
- Dans un communiqué, le Hamas a déclaré condamner « avec la plus grande fermeté l’agression effrontée des États-Unis contre le territoire et la souveraineté de l’Iran ». « L’agression américaine contre l’Iran constitue une escalade dangereuse, une obéissance aveugle à l’agenda des occupants et une violation flagrante du droit international (…). Nous déclarons notre solidarité avec l’Iran, ses dirigeants et son peuple, et nous avons pleinement confiance en la capacité de l’Iran à défendre sa souveraineté ».
- Les Houthis ont appelé les nations musulmanes à « rejoindre l’option du djihad et de la résistance, unies en un seul front contre l’arrogance américano-sioniste. »
- Le Hezbollah — qui a fait l’objet d’une dislocation profonde avec l’opération des bipeurs et l’élimination de son chef charismatique Nasrallah — avait refusé de prendre position contre le début de l’opération Am Kalavi vendredi passé. Il a condamné les frappes américaines dans la soirée du 22 juin les qualifiant d’« agression barbare et traîtresse de la part des États-Unis contre des installations nucléaires pacifiques » et réaffirmant sa « solidarité totale » avec l’Iran.
La position chinoise
Le ministère des Affaires étrangères a « fermement condamné » les frappes américaines contre les sites nucléaires iraniens, affirmant qu’elles « violent gravement les objectifs et les principes de la Charte des Nations unies et du droit international, et ont exacerbé les tensions au Moyen-Orient ».
- Le ministère a également appelé les parties au conflit, en particulier Israël, à instaurer un cessez-le-feu dans les plus courts délais, à garantir la sécurité des civils et à engager un dialogue et des négociations.
- Il a également affirmé que « la Chine est prête à travailler avec la communauté internationale pour unir les efforts, défendre la justice et œuvrer au rétablissement de la paix et de la stabilité au Moyen-Orient ».
- Face au risque d’une fermeture du détroit d’Ormuz, Secrétaire d’État des États-Unis Marco Rubio a fait un appel à la Chine : « J’encourage le gouvernement chinois à Pékin à appeler [les autorités iraniennes] à ce sujet, car ils dépendent fortement du détroit d’Ormuz pour leur pétrole ».
- Plusieurs articles et publications des agences de presse officielles ont comparé les frappes du 22 juin et l’invasion américaine de l’Irak en 2003.
La position russe
Khamenei et Putin, deux alliés historiques, avaient ratifié un traité stratégique marquant un nouveau rapprochement entre la Russie et l’Iran le 17 janvier, quelques jours avant l’investiture de Donald Trump.
- La Russie a « fermement condamné » les attaques américaines. Dans un communiqué, le ministère russe des Affaires étrangères qualifie les frappes d’« irresponsables » et de « violation grave du droit international, de la Charte des Nations unies et des résolutions du Conseil de sécurité ».
- Il a appelé le Conseil de sécurité de l’ONU à mettre un « terme aux actes de confrontation » de la part d’Israël et des États-Unis.
- L’ancien premier ministre Medvedev — désormais devenu une figure extrême peu influente dans les équilibres du régime — a écrit sur X qu’à la suite des attaques d’hier soir un « certain nombre de pays » seraient prêts à fournir des ogives nucléaires à l’Iran. Selon Medvedev, le régime iranien sortirait renforcé de ces attaques, qui ne font que rassembler l’opinion autour de la direction politique et spirituelle du pays, contrairement donc aux objectifs annoncés par ses adversaires.
- Lors du Forum économique de Saint-Pétersbourg, Vladimir Poutine avait toutefois considéré souhaiter soutenir l’Iran sur le plan diplomatique, notamment pour le nucléaire civil où elle a des intérêts directs. En revanche, il s’était désengagé clairement de toute implication militaire sur le front iranien.
- Il avait proposé la semaine dernière à Donald Trump de jouer le rôle de médiateur entre l’Iran et les États-Unis. Selon ses déclarations, le président américain lui a répondu : « I said, ‘do me a favor, mediate your own’ » (Fais-moi une faveur, fais le médiateur pour toi-même).
- Andreï Klimov, président de la commission du Conseil de la Fédération (chambre haute russe), s’est joint au chœur des commentateurs nationalistes russes pour souligner comme une « coïncidence extrêmement inquiétante » le fait que les frappes contre l’Iran aient eu lieu le 22 juin, date du début de la Grande Guerre patriotique.
- Il a également indiqué que l’Iran s’ajoutait désormais à la liste des pays bombardés par l’Occident au seul motif qu’ils n’avaient pas les moyens de se défendre (à l’instar de la Libye et de l’Irak), tandis que ces mêmes Occidentaux se gardent bien de bombarder les quatre pays dotés de l’arme nucléaire sans participer au régime de non-prolifération : l’Inde, le Pakistan, la Corée du Nord et, précisément, Israël.
En Amérique latine : le Brésil, la Bolivie, le Chili et la Colombie condamnent fermement
Le Brésil de Lula avait été parmi les principaux sponsors de l’adhésion de l’Iran aux BRICS en août 2023, en renforçant la dimension anti-occidentale du groupe.
- Paulo Teixeira, ministre du Développement agraire et de l’Agriculture familiale, député fédéral, a publié sur X : « L’attaque des États-Unis contre l’Iran, ordonnée par Donald Trump, viole directement le droit international ainsi que le droit interne, puisqu’elle n’a pas été approuvée par le Congrès américain. Donald Trump est complice des crimes du gouvernement d’extrême droite de Benyamin Netanyahou. »
Le président chilien Gabriel Boric a également condamné l’attaque en postant ce message sur X :
- « Le Chili condamne cette attaque des États-Unis. Nous défendrons le respect du droit international humanitaire dans toutes les instances. Avoir le pouvoir n’autorise pas à l’utiliser en violant les règles que nous nous sommes données. Même si vous êtes les États-Unis d’Amérique. Nous exigeons et avons besoin de paix. »
Alors qu’il participait à un meeting, le président colombien Gustavo Petro a appris l’attaque américaine. Il a déclaré que cette attaque « n’affectait pas seulement le Moyen-Orient, mais nous tous ici en Colombie », et a appelé, en tant que président pro tempore de la CELAC, à œuvrer « d’égal à égal et sans baisser la tête » pour la paix dans le monde.
- Le ministère colombien des Affaires étrangères a rejeté le recours unilatéral à la force qui « contrevient aux principes fondamentaux de la Charte des Nations unies » et met en péril la paix.
En Bolivie, le président Luis Arce et le ministère des Affaires étrangères ont fermement condamné l’opération, qu’ils considèrent comme « arbitraire », une violation grave du droit international, de la Charte de l’ONU, et une menace pour la paix régionale et mondiale.
- Dans leur communiqué, ils ont appelé à l’arrêt immédiat des hostilités, soulignant que ces actes mettent en danger la stabilité globale et insistant sur la nécessité d’un retour à la diplomatie et au respect du droit international .
Pakistan
Le Pakistan a également condamné explicitement l’attaque, qualifiant les frappes de violation du droit international et invoquant le droit légitime de l’Iran à se défendre.
- Il s’agit d’un nouveau revirement soudain de la position d’Islamabad. Confronté à une guerre directe avec l’Inde au mois de mai, le Pakistan avait réussi à établir un rapprochement inédit avec l’administration américaine dans les derniers jours — Asim Munir, le chef de l’armée pakistanaise, avait été reçu à un déjeuner à la Maison-Blanche le 18 juin.
- Après avoir annoncé vouloir soutenir la candidature du président américain au prix Nobel de la paix pour son rôle dans l’arrêt de la guerre ouverte avec l’Inde, le pays change donc en moins de 24 heures de nouveau de position vis-à-vis des États-Unis.
Au Moyen-Orient, la plupart des pays font part de leur inquiétude et de leur condamnation
L’Arabie saoudite
Le Royaume d’Arabie saoudite a exprimé son « inquiétude » dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères, dans lequel il condamne avec des paroles d’une dureté étonnante « la violation de la souveraineté de la République islamique d’Iran » et indique « la nécessité de tout mettre en œuvre pour faire preuve de retenue, apaiser les tensions et éviter toute nouvelle escalade. »
- Dans un message publié sur X en arabe, le Royaume a dit suivre avec « une profonde inquiétude l’évolution de la situation en République islamique d’Iran, pays frère, en particulier les attaques menées par les États-Unis d’Amérique contre des installations nucléaires iraniennes ».
- À noter l’expression « République islamique d’Iran, pays frère » (الجمهورية الإسلامية الإيرانية الشقيقة) utilise le mot « sœur » (شقيقة) dans un sens symbolique et politique, certes courant dans le discours officiel arabe, mais qui ne semble pas ici totalement anodin.
- Cet ennemi historique de l’Iran avait cherché, depuis l’arrivée au pouvoir de MBS, à proposer une vision fondée sur la prospérité économique commune au Moyen-Orient.
- Il y a un mois, lors de sa visite à Riyad, le président Trump avait prononcé un discours dénonçant l’interventionnisme américain de ses prédecesseurs qui n’avait semé que la guerre et la destruction : « sous nos yeux, une nouvelle génération de dirigeants, fatigués des divisions anciennes, transcendent les conflits du passé et forgent un avenir où le Moyen-Orient se définit par le commerce et non par le chaos ; où il exporte la technologie et non le terrorisme ; et où des personnes de nations, de religions et de croyances différentes construisent des villes ensemble plutôt que ne se bombardent entre elles ».
Le Bahreïn
Le royaume qui fait partie des signataires des Accords d’Abraham normalisant la relation avec Israël et qui accueille la base de la 5ᵉ flotte américaine a choisi d’adopter une position de vigilance accrue et d’appel implicite à la retenue, sans soutenir ni explicitement condamner l’attaque.
- Les autorités ont invité la population à limiter les déplacements et placé ses ministères et agences gouvernementales en télétravail par précaution, tout en maintenant les personnels essentiels sur site.
Les Émirats arabes unis
Avec le Bahreïn, les EAU ont été les troisième et quatrième pays arabes à rétablir des relations diplomatiques avec Israël.
- Le ministère des Affaires étrangères a appelé à une désescalade immédiate, avertissant que ces actions pourraient mener à « de nouveaux niveaux d’instabilité » dans la région et au-delà.
Le Qatar
Le ministère des Affaires étrangères « met en garde contre l’escalade dangereuse en cours dans la région, qui pourrait entraîner des conséquences catastrophiques tant au niveau régional qu’international. »
- Il appelle toutes les parties à faire preuve de sagesse, de retenue, et à éviter toute nouvelle escalade.
- Le Qatar s’est imposé comme l’un des médiateurs entre Israël et le Hamas.
Oman
Le pays avait joué un rôle clef en tant que médiateur de cinq cycles de négociations entre l’Iran et les États-Unis avant l’attaque israélienne.
- Dans un communiqué, il a condamné l’attaque en « exprimant sa profonde inquiétude, sa dénonciation et sa condamnation de l’escalade provoquée par les frappes aériennes directes lancées par les États-Unis contre des sites situés en République islamique d’Iran. »
La Turquie
Membre de l’OTAN, la Turquie avait condamné durement les attaques israéliennes, en les qualifiant de « terrorisme d’État » et de violation du droit international.
- Dans un communiqué le ministère des Affaires étrangères n’a pas explicitement condamné les États-Unis, en exhortant les parties à mettre fin aux hostilités et se propose pour faciliter les négociations à venir sur le nucléaire.
- « Les événements actuels pourraient faire passer le conflit régional à un niveau mondial. Nous ne voulons pas que ce scénario catastrophique se réalise ».
Irak
Le gouvernement irakien a condamné « le ciblage des installations nucléaires sur le territoire de la République islamique d’Iran », affirmant que cette escalade militaire constituait une menace sérieuse pour la paix et la sécurité au Moyen-Orient et posait de graves risques pour la stabilité régionale.
- Lors d’une réunion ce dimanche, les quatre principales personnalités irakiennes — comprenant le Premier ministre, le président, le président du Parlement et le chef du Conseil judiciaire suprême — ont condamné l’attaque contre l’Iran, qualifiée de violation grave du droit international, et réaffirmé leur rejet de toute atteinte à la souveraineté ou à l’espace aérien irakien.
- Elles ont également soutenu le recours à des actions légales internationales.
Égypte
- Le président Abdel Fattah al-Sissi a mis en garde contre les « graves répercussions » d’un élargissement du conflit au Moyen-Orient et a appelé à un retour aux négociations.
Liban
- Le président Joseph Aoun a déclaré sur X : « Le Liban, ses dirigeants, ses partis et son peuple savent aujourd’hui, plus que jamais, qu’il a payé un lourd prix pour les guerres qui ont éclaté sur son sol et dans la région. Il n’est pas disposé à en payer davantage. »
- Le premier ministre du Liban a repris cette position dans un message publié en arabe sur X « Face à la dangereuse escalade des opérations militaires et aux risques de répercussions pour l’ensemble de la région, il est de plus en plus important pour nous de nous en tenir strictement à l’intérêt national suprême, qui exige d’éviter que le Liban ne soit impliqué ou entraîné de quelque manière que ce soit dans le conflit régional actuel ».
- Le Département d’État a ordonné aujourd’hui le départ des membres de famille et du personnel non essentiel du gouvernement américain présents au Liban, invoquant la situation sécuritaire « volatile et imprévisible » dans la région.
Afghanistan
- Dans un communiqué, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères afghan Abdul Qahar Balkhi a dénoncé les frappes américaines comme étant « inacceptables » et « appellé toutes les parties concernées à donner une chance à la diplomatie afin de résoudre cette question ».
Qui soutient l’attaque ?
Israël soutient explicitement Donald Trump
Israël a immédiatement salué la décision du président Donald Trump. Le premier ministre Netanyahou a prononcé dans la nuit un discours en anglais, s’adressant directement à Donald Trump :
- « Félicitations, président Trump. Votre décision audacieuse de frapper les installations nucléaires iraniennes avec la puissance impressionnante et légitime des États-Unis va, à n’en pas douter, changer le cours de l’histoire. Dans le cadre de l’opération Rising Lion, Israël a accompli des choses extraordinaires, mais l’action menée ce soir par les États-Unis contre les sites nucléaires iraniens a été véritablement sans égal. Depuis le début, le Premier ministre Netanyahou cherche à imposer un fait accompli, et ce soir, l’Amérique l’a rendu possible. Elle a fait ce qu’aucun autre pays n’aurait pu faire. L’histoire retiendra que le président Trump a agi pour priver le régime le plus dangereux du monde des armes les plus dangereuses du monde. Son leadership marque un tournant historique, susceptible de conduire le Moyen-Orient — et au-delà — vers un avenir de prospérité et de paix. Le président Trump et moi répétons souvent que la paix passe par la force : d’abord vient la force, ensuite vient la paix. Ce soir, le président Trump et les États-Unis ont agi avec une force immense. Président Trump, je vous remercie. Le peuple d’Israël vous remercie. Les forces de la civilisation vous remercient. Que Dieu bénisse l’Amérique, qu’il bénisse Israël et qu’il bénisse notre alliance inébranlable, notre foi indestructible. »
L’Argentine
Milei, proche de Trump et Netanyahou, s’est félicité à plusieurs reprises sur ses réseaux sociaux de l’attaque en soutenant entre autres l’existence d’un lien historique et profond entre l’Argentine et Israël — notamment lors de la guerre des îles Falklands.
- Il a par exemple retweeté un post affirmant : « Quel spectacle. Je suis trop content. Les gauchistes du monde entier pleurent. Moi, je fais la fête. Les gauchistes de la planète souffrent. Moi, je me réjouis. Les gauchistes sont vaincus partout. Moi, je m’éclate. Merci Donald. Merci Milei. »
- Un porte parole du ministère a affirmé que cette attaque tournait la page au terrorisme international.
L’Ukraine
L’Ukraine a exprimé un soutien clair à l’attaque américaine.
- Le ministère ukrainien des Affaires étrangères a déclaré : « l’Ukraine est convaincue que le programme nucléaire de l’Iran doit être arrêté afin qu’il ne menace plus jamais les pays du Moyen‑Orient ni aucun autre État »
- Il a également qualifié ces frappes — menées conjointement avec Israël — de justifiées pour empêcher Téhéran d’acquérir des armes nucléaires, les saluant comme un « signal clair »
Qui appelle à la désescalade ?
Les Nations-Unis ont réagi par une prise de position du Secrétaire général Guterres.
- « Je suis gravement préoccupé par le recours à la force par les États-Unis contre l’Iran aujourd’hui. Il s’agit d’une escalade dangereuse dans une région déjà au bord du gouffre, et d’une menace directe pour la paix et la sécurité internationales […] En cette heure périlleuse, il est essentiel d’éviter une spirale de chaos […] Il n’y a pas de solution militaire. La seule voie à suivre est la diplomatie. Le seul espoir est la paix ».
L’Inde
Alors que le Pakistan a explicitement condamné l’attaque, l’Inde affiche une neutralité active.
- Le président Modi a toutefois appelé le président iranien, Massoud Pezechkian, ce dimanche pendant 45 minutes : « Nous avons discuté en détail de la situation actuelle. Nous avons exprimé notre profonde préoccupation face à la récente escalade. Nous avons réitéré notre appel en faveur d’une désescalade immédiate, du dialogue et de la diplomatie comme moyen d’aller de l’avant, ainsi que du rétablissement rapide de la paix, de la sécurité et de la stabilité dans la région. »
- Le gouvernement a tenu à rassurer la population de la sécurité de son approvisionnement énergétique et de ses réserves, tout en restant vigilant face aux tensions dans le Golfe.
- New Delhi a également démenti tout usage de son espace aérien par l’armée américaine, qualifiant ces affirmations de « fake news ».
L’Australie
- « Nous continuons à appeler à la désescalade » a déclaré un porte-parole du gouvernement de l’Australie, allié clef des États-Unis au sein des Five Eyes et du Quad.
Le Japon
- Dans une réponse à des journalistes, le premier ministre Ishiba, autre allié clef des États-Unis, a déclaré : « Il est essentiel que le conflit désescalade rapidement. Nous suivons de près la situation sur place avec une vive inquiétude. »
La Nouvelle-Zélande
- « Nous prenons acte des développements intervenus au cours des dernières 24 heures, notamment l’annonce par le président Trump de frappes américaines contre des installations nucléaires en Iran. Les opérations militaires en cours au Moyen-Orient sont extrêmement préoccupantes, et il est essentiel d’éviter toute nouvelle escalade. La Nouvelle-Zélande soutient fermement les efforts diplomatiques. Nous exhortons toutes les parties à reprendre les pourparlers. La diplomatie permettra de parvenir à une solution plus durable que de nouvelles actions militaires. »
Le Mexique
Par une déclaration de son ministère des Affaires étrangères, Mexico appelle également à la désescalade : « Conformément à nos principes constitutionnels en matière de politique étrangère et à la conviction pacifiste de notre pays, nous réitérons notre appel à la désescalade des tensions dans la région. »
La Suisse
La Suisse a appelé toutes les parties à faire preuve d’une retenue maximale et à revenir immédiatement à la voie diplomatique. Le pays avait accueilli les négociations entre Iraniens et Européens ce vendredi 20 juin.
- « La Suisse souligne l’importance du respect total du droit international, y compris de la Charte des Nations Unies et du droit international humanitaire ».
Le Canada
- « Le premier ministre Mark Carney a déclaré sur X : Le programme nucléaire de l’Iran représente une grave menace pour la sécurité internationale, et le Canada a toujours été clair : il ne doit jamais être permis à l’Iran de développer une arme nucléaire. Bien que l’action militaire menée par les États-Unis la nuit dernière visait à atténuer cette menace, la situation au Moyen-Orient reste extrêmement instable. La stabilité de la région demeure une priorité. Le Canada appelle toutes les parties à revenir immédiatement à la table des négociations et à parvenir à une solution diplomatique pour mettre fin à cette crise. Comme l’ont convenu les dirigeants du G7 à Kananaskis, le règlement de la crise iranienne devrait ouvrir la voie à une désescalade plus large des hostilités au Moyen-Orient, y compris à un cessez-le-feu à Gaza ».
- Carney sera à Bruxelles demain pour un sommet avec l’Union européenne et à La Haye mardi et mercredi pour le sommet de l’Otan.
Les réactions européennes sont divisées
L’Espagne
La Finlande
Le président Stubb a déclaré sur X : Les frappes contre le programme nucléaire iranien sont d’une ampleur exceptionnelle. Pour la Finlande, il est essentiel que l’Iran ne développe pas l’arme nucléaire et qu’aucun nouvel État doté de l’arme nucléaire n’émerge dans le monde. La spirale des représailles au Moyen-Orient doit cesser. Une solution durable passe par la diplomatie, le dialogue et le respect du droit international. Nous suivrons la situation de près et poursuivrons nos échanges avec nos partenaires et alliés.
E3
Les E3 – France Allemagne, Royaume-Uni – qui ont mené des négociations avec l’Iran (et qui font partie des garants de l’Accord sur le nucléaire iranien de 2015) à la veille des frappes insistent sur le fait que l’Iran ne peut pas se doter de l’arme nucléaire.
- La France « exhorte les parties à la retenue pour éviter toute escalade susceptible de conduire à une extension du conflit. La France a exprimé à plusieurs reprises sa très ferme opposition à ce que l’Iran puisse accéder à l’arme nucléaire. La France est convaincue que le règlement durable de cette question passe par une solution négociée dans le cadre du Traité de non-prolifération sur les armes nucléaires. Elle demeure prête à y contribuer en lien avec ses partenaires ».
- Le Premier ministre britannique a déclaré : « Le programme nucléaire de l’Iran représente une grave menace pour la sécurité internationale. « L’Iran ne doit jamais être autorisé à développer une arme nucléaire, et les États-Unis ont pris des mesures pour atténuer cette menace. » « Nous appelons l’Iran à revenir à la table des négociations et à parvenir à une solution diplomatique pour mettre fin à cette crise. »
- En Allemagne, le chancelier Merz « a réitéré son appel à l’Iran pour qu’il entame immédiatement des négociations avec les États-Unis et Israël en vue d’une résolution diplomatique du conflit ». « Le gouvernement fédéral estime que des parties importantes du programme nucléaire iranien ont été touchées par les frappes aériennes. Une évaluation précise des dégâts ne sera possible qu’à un stade ultérieur ».
Dans un communiqué commun publié le 22 juin dans la soirée, les trois notent : « Nous réaffirmons notre soutien à la sécurité d’Israël. Nous avons toujours été clairs : l’Iran ne doit jamais pouvoir se doter de l’arme nucléaire et ne doit plus représenter une menace pour la sécurité régionale.
Plus tôt dans la journée, les États-Unis ont mené des frappes militaires ciblées contre des installations nucléaires situées à Fordo, Natanz et Ispahan. Notre objectif demeure d’empêcher l’Iran d’acquérir une arme nucléaire.
Nous appelons l’Iran à s’engager dans des négociations en vue d’un accord répondant à l’ensemble des préoccupations liées à son programme nucléaire. Nous sommes prêts à contribuer à cet objectif, en coordination avec toutes les parties. » 1
L’Italie
- Le ministre des Affaires étrangères Tajani a déclaré : « Nous espérons que maintenant après cette attaque, qui a causé d’importants dégâts aux capacités de production d’armes nucléaires qui représente une menace pour toute la région, une désescalade puisse s’amorcer et que l’Iran accepte de s’asseoir à la table des négociations. »
L’Irlande
- Le Vice-Premier ministre d’Irlande, ministre des Affaires étrangères et du Commerce et ministre de la Défense Simon Harris a déclaré : « Nous entrons maintenant dans une phase de danger extrême ». « Le risque d’une spirale incontrôlable est plus élevé que jamais, et il existe désormais une véritable possibilité que la communauté internationale perde tout contrôle sur ce conflit aussi volatil que dangereux. »
La Slovaquie
- Il s’agit pour l’heure du seul État membre de l’Union ayant explicitement condamné l’attaque américaine, le ministre des Affaires étrangères Juraj Blanár ayant déclaré dimanche 22 juin que « tout conflit doit être résolu au sein de l’ONU et non par les armes, quelles que soient les bonnes intentions invoquées. Il est inadmissible qu’un État mène des opérations militaires sur le territoire d’un autre État souverain ».
Au niveau des institution européennes, pas d’appel explicite à la désescalade
Par la voix de sa Haute représentante Kaja Kallas, l’Union européenne a appelé « toutes les parties » à « revenir à la table des négociations » après toutefois avoir précisé : « L’Iran ne peut pas être autorisé à développer une nucléaire, car ce serait une menace pour la sécurité internationale. »
- Les ministres des Affaires étrangères de l’Union doivent se réunir lundi 23 juin.
Le président du Conseil Costa a déclaré dans un post sur X : « J’appelle toutes les parties à faire preuve de retenue et à respecter le droit international ainsi que la sécurité nucléaire. La diplomatie reste la seule voie possible pour rétablir la paix et la sécurité au Moyen-Orient. Trop de civils risquent, une fois de plus, d’être les victimes d’une nouvelle escalade ».
- Le Conseil européen du 26-27 juin devrait être en grande partie consacré à la situation au Moyen Orient.