Les ministres des Affaires étrangères de la France, l’Allemagne du Royaume-Uni et la Haute représentante de l’Union pour les affaires étrangères rencontreront aujourd’hui, 20 juin, leur homologue iranien Abbas Araqchi à Genève. La réunion a lieu à la demande de Téhéran.

  • Dans son dernier discours, le Guide suprême a évoqué la reprise des négociations comme preuve de l’engagement iranien et de l’hypocrisie américaine. Il a suggéré qu’il avait lui-même autorisé leur tenue.
  • Le 18 juin, l’Iran aurait répondu 1 à une précédente proposition américaine, qui consistait principalement à créer un consortium régional d’enrichissement  nucléaire, ce qui, en pratique, retirerait à l’Iran la possibilité d’enrichir de l’uranium sur son territoire. 
  • Les autorités iraniennes auraient accepté ce principe à condition que le site soit situé sur son sol.

Téhéran ne semble toutefois pas disposé —  du moins officiellement — à renoncer totalement à l’enrichissement de l’uranium, même à des niveaux très faibles.

  • L’Iran estime en effet que ce droit lui est garanti par le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), dont l’article IV stipule : « Aucune disposition du présent Traité ne sera interprétée comme portant atteinte au droit inaliénable de toutes les Parties […] de développer la recherche, la production et l’utilisation de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques, sans discrimination et conformément aux dispositions des articles I et II ».
  • De leur côté, les pays occidentaux contestent cette interprétation : pour eux, le droit à l’utilisation pacifique du nucléaire n’implique pas nécessairement celui d’enrichir l’uranium, puisqu’il est possible de s’approvisionner en combustible déjà enrichi auprès de fournisseurs étrangers.
  • L’objectif immédiat de l’Iran d’obtenir un cessez-le-feu, paraît peu probable sans concessions majeures sur son programme nucléaire. 

Donald Trump a annoncé hier qu’il allait prendre une décision sur une éventuelle intervention américaine en Iran au cours des « deux prochaines semaines ». 

  • Selon Karoline Leavitt, la porte-parole de la Maison Blanche, le président américain estime « substantielle » la possibilité de négociations.
  • Selon des responsables américains, Trump, qui aurait déjà approuvé les plans d’une intervention, voudrait s’assurer de trois points : que l’opération est réellement nécessaire ; qu’elle n’entraîne pas les États-Unis dans une guerre prolongée au Moyen-Orient ; et surtout, qu’elle permette d’atteindre l’objectif de destruction du programme nucléaire iranien 2.
  • Si les États-Unis ne participent pas directement aux discussions d’aujourd’hui, l’envoyé spécial américain pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, a assisté hier à une rencontre entre le secrétaire d’État Marco Rubio et le secrétaire d’État britannique aux Affaires étrangères, David Lammy.
  • Ce dernier a déclaré à l’issue de la réunion que la situation avec l’Iran restait « périlleuse », mais qu’« une fenêtre d’opportunité existe désormais, au cours des deux prochaines semaines, pour parvenir à une solution diplomatique ».

Les discussions d’aujourd’hui regroupe dans le format E3 les pays européens ayant participé aux négociations de l’accord de Vienne sur le nucléaire iranien (JCPOA), conclu en 2015 et quitté par Donald Trump en 2018.

Les Forces de défense israéliennes poursuivent leurs frappes contre les infrastructures nucléaires, militaires et énergétiques iraniennes. 

  • Le 19 juin, le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré qu’un « dictateur comme Khamenei ne peut pas continuer à exister ». 
  • Selon le Premier ministre Netanyahou, « son pays peut atteindre tous ses objectifs en ce qui concerne les installations nucléaires iraniennes par ses propres moyens ».