Trump veut-il s’approprier l’armée américaine ? Le discours intégral à Fort Bragg

À Fort Bragg, le président américain a transformé un passage en revue militaire en meeting politique, obligeant des militaires en uniforme sélectionnés pour leur loyauté à l’acclamer.

Après l’envoi de Marines à Los Angeles et juste avant la grande parade militaire qui aura lieu à Washington pour son anniversaire, il s’agit d’une étape de plus dans la transformation des États-Unis.

Nous traduisons son discours aux accents guerriers.

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Le Grand Continent
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© Andrew Craft/SIPA USA

D’ordinaire, le passage en revue des troupes ou l’allocution d’un commander-in-chief devant des militaires en fonction est un exercice très codé, solennel, par définition ennuyeux. Si de tels discours peuvent être l’occasion d’annonces politiques, celles-ci sont préparées avec soin.

Mais depuis quelques jours, il semble que Trump ait compris comment utiliser l’armée à des fins politiques. Après avoir envoyé les marines à Los Angeles, il a prononcé le 10 juin à Fort Bragg un discours aux allures de meeting de campagne.

Entrant sur la musique de Lee Greenwood, God Bless the USA — un hymne MAGA —, il a donné le ton pour subvertir un principe fondamental de nombreuses armées dans le monde, et notamment de l’armée des États-Unis depuis George Washington : la neutralité.

Dans un discours mêlant des parties probablement écrites à l’avance et de longues digressions sur ses propres succès, le président américain a à plusieurs reprises incité son auditoire à réagir à ses propos, transformant de fait les militaires en une foule de partisans.

« Il est doux et agréable de mourir pour sa patrie », écrivait Horace. Depuis Kantorowicz et ses analyses historiques du pro patria mori chez les canonistes du Moyen-Âge, on sait que le sacrifice du citoyen soldat est un rite collectif d’inclusion, une clef de cohésion utilisée par les élites et les souverains pour renforcer la communauté politique 1. Cette vieille leçon s’est également vérifiée à Fort Bragg à l’occasion du 250e anniversaire de l’armée américaine puisque le discours de Trump, du moins dans ses parties un peu structurées, retraçait la geste des grandes victoires de l’armée américaine, à la gloire des soldats — un moment d’autant plus paradoxal que le président américain n’a jamais porté l’uniforme et a pris des positions d’une brutalité inédite vis-à-vis de plusieurs vétérans notamment lors de son premier mandat.

Mais le président américain cherchait autre chose.

Ce n’est pas l’obéissance au pouvoir politique qui a été mise en scène cette semaine, mais bien un acte d’allégeance de l’armée. Le commander-in-chief a exprimé sa volonté de traiter la plus grande armée du monde comme un clan ou un gang loyal dont il serait le chef charismatique.

Les militaires présents sur place — sélectionnés en fonction de leur fidélité politique 2 — ont à plusieurs reprises obéi aux ordres de Trump lorsque celui-ci les obligeait à siffler ou à accompagner leurs applaudissements de cris.

Dans Laudes Regiae, Kantorowicz a étudié les acclamations liturgiques — d’abord dans l’empire romain puis dans la chrétienté 3. Loin d’être simplement « ornementale », l’acclamation est un acte performatif, un moment constitutif de l’autorité.

En quittant la scène au son du tube disco YMCA des Village People et en incitant les militaires à danser avec lui, Donald Trump réactive une ancienne technique politique visant à concentrer le pouvoir. Ce moment inédit de réaffirmation de son autorité devant l’armée doit être examiné avec attention.

C’est merveilleux d’être avec vous à Fort Bragg — est-ce que vous vous souvenez que, pendant un moment, la dernière administration en avait changé le nom ? Mais oublions tout cela !

Je tiens simplement à dire : que Dieu bénisse l’US Army, que Dieu bénisse les États-Unis.

Je tiens à remercier les incroyables soldats, parachutistes, pilotes et guerriers pour l’impressionnante démonstration de la puissance militaire américaine, totale et inégalable, qu’ils viennent de faire.

Selon les investigations du site spécialisé military.com les militaires présents face à lui et qui acclament Trump avaient été auparavant sélectionnés selon des critères esthétiques et idéologiques en contradiction totale avec le principe de neutralité.

Je dis depuis longtemps que nous avons la meilleure armée du monde, et que personne n’arrive à son niveau, mais ils viennent de me donner une démonstration que vous n’auriez peut-être même pas voulu voir — car c’était un peu effrayant. Applaudissons le Commandement des opérations spéciales de l’armée, la 82e division aéroportée et le 18e corps aéroporté pour ce magnifique moment.

Cela a été un très beau spectacle, et ce spectacle continue : samedi sera un grand jour à Washington D.C.

Ce samedi aura lieu à Washington un défilé militaire — le premier du genre aux États-Unis depuis celle qui avait suivi la victoire éclair de la guerre du Golfe, au pic de la puissance américaine. 

Beaucoup ont dit que nous ne devrions pas tenir ce défilé à Washington, mais nous le ferons. Il est temps de nous mettre un peu en valeur.

D’autres pays ont récemment célébré la victoire de la Première Guerre mondiale — la France, par exemple. Les États-Unis sont les seuls qui n’ont pas célébré cet événement, alors c’est nous qui avons gagné la guerre ! Sans nous, vous parleriez tous allemand à l’heure actuelle — ou peut-être un peu japonais.

Donald Trump évoque ici par erreur la Première Guerre mondiale, alors que les références à l’allemand et au japonais comme langues « dominantes » en cas de défaite renvoient manifestement à la Seconde Guerre mondiale. Quant aux célébrations, Donald Trump fait ici référence aux célébrations du 8 mai 2025 en France, commémorant le 80 anniversaire de la Victoire du 8 mai 1945.

Mais nous avons gagné la guerre, et nous allons donc la célébrer avec un défilé samedi. À partir de maintenant, nous allons célébrer notre grandeur et nos exploits.

Cette semaine, nous rendons hommage à 250 ans de bravoure, de gloire et de triomphe de la plus grande force armée qui ait jamais existé : l’armée américaine. 

Depuis deux siècles et demi, nos soldats ont marché sous les feux des combats et anéanti les ennemis de l’Amérique. Il n’y a jamais eu de force comme notre armée.

Et je l’ai reconstruite. 

Je vous ai donné des sommes énormes au cours des quatre dernières années. Nous venons d’approuver le plus gros budget jamais alloué à des opérations militaires : plus de 1 000 milliards de dollars.

Les mesures fiscales du nouveau budget de Trump prévoient de porter les dépenses liées à la sécurité nationale à plus de 1 000 milliards de dollars par an (+ 13 % par rapport à leurs niveaux actuels), dont une augmentation de 113 milliards pour le budget du Pentagone. Cette hausse servirait notamment à financer le « Golden Dome » de Trump, un bouclier anti-missiles inspiré du Dôme de fer israélien, le futur avion de chasse F-47 ainsi qu’une augmentation des capacités de construction navale.

Notre armée a détruit des empires étrangers, humilié des rois, renversé des tyrans et poursuivi des terroristes sauvages jusqu’aux portes de l’enfer. 

Nos soldats ne se reposent pas tant qu’ils n’ont pas gagné.

De juin 1775 à juin 2025, quiconque aura été assez fou pour défier l’armée américaine aura été confronté à une force inébranlable, à un esprit indestructible et à une puissance écrasante et imparable. 

À maintes reprises, nos ennemis ont appris que si vous osez menacer le peuple américain, les soldats américains vous poursuivront, vous écraseront et vous jetteront dans l’oubli — ce n’est pas très agréable à entendre, mais c’est la vérité. Les derniers sons que vous entendrez seront le hurlement glacial des Black Hawks au cœur de la nuit, le grondement assourdissant des tirs d’artillerie ou le rugissement féroce d’une brigade d’infanterie de l’armée américaine chargeant à l’horizon. Cette brigade chargera comme vous ne l’avez jamais vu auparavant.

Heureusement, je peux vous permettre d’éviter cela — mais si je n’y parviens pas, vous serez préparés.

C’est ce qu’on appelle « la paix par la force » (peace through strength).

Pour nos adversaires, il n’y a rien de plus effrayant que l’armée américaine. Ils nous craignent tous. Nous disposons de la plus grande force militaire de la planète. On dit que d’autres pays renforcent leurs forces armées, mais notre force reste sans égale.

Alors qu’on disait qu’il faudrait cinq ans pour vaincre Daesh, nous l’avons fait en quatre semaines. Nous avions le général Razin Caine, qui était un grand guerrier. Parce que je l’apprécie, il est maintenant Chef d’État-major des armées. Il a été récompensé pour son travail incroyable.

Dan « Razin » Caine est un ancien pilote de chasse et ex-agent de la CIA. En 2018, alors que Trump était en visite en Irak au cours de son premier mandat, Caine avait annoncé pouvoir éradiquer l’État islamique « en une semaine » — ce type de promesse rappelle le penchant de Trump pour les solutions efficaces, y compris dans le domaine des conflits internationaux, telle son ambition de mettre fin à la guerre en Ukraine « en 24 heures ».

Le peuple américain n’a pas de plus grande source de fierté, car ces soldats sont le glaive vertueux de la justice américaine et le bouclier ultime de la liberté américaine.

Cette semaine, nous nous souvenons que si nous avons un pays, c’est parce que nous avons d’abord eu une armée — notre armée est en effet apparue un an avant notre pays.

Après 250 ans, nous déclarons toujours fièrement que nous sommes libres parce que vous êtes forts.

Nous sommes en sécurité parce que vous êtes courageux

Le drapeau américain ne tombera jamais, car l’armée américaine ne faillira jamais.

Toutes les branches des forces armées ont joué un rôle essentiel dans la protection de notre nation, mais aucune n’a autant combattu, versé son sang et remporté de victoires que l’US Army. 

Elle a obtenu plus de médailles et de récompenses que n’importe quelle autre branche des forces armées — vous détenez 70 % des Médailles de l’Honneur. Les soldats de l’armée, en particulier nos parachutistes, vont vraiment « jusqu’au bout » (« all the way ») — c’est l’une de vos belles expressions.

En tant que président des États-Unis, je tiens à exprimer ma gratitude éternelle à tous les soldats présents ici aujourd’hui, à tous les anciens combattants et à leurs incroyables familles, ici et partout en Amérique, ainsi qu’à tous les patriotes qui ont porté l’uniforme au cours des 250 dernières années. Nous vous remercions du fond du cœur.

Peu d’endroits occupent une place aussi importante dans la tradition de l’armée que Fort Bragg, où nous sommes réunis aujourd’hui.

N’oubliez pas que, pendant un bref instant, sous l’administration Biden, il ne s’est plus appelé Fort Bragg. Je n’ai rien à voir avec cela. Je suis venu ici à de nombreuses reprises et tout le monde continuait à dire « Fort Bragg ». Lorsque j’ai prononcé un discours, j’ai demandé à l’auditoire : « Fort Bragg, comment ça va ? » Nous avons remporté de nombreuses batailles depuis ce fort, et les choses ne doivent pas changer.

C’est ici que se trouvent les Bérets verts, les Sky Dragons et la 82e division aéroportée. C’est ici que les GI qui ont gagné la Seconde Guerre mondiale ont appris à plier des parachutes, à tirer au canon, à sauter d’un C-47 avec des armes lourdes, à manier la baïonnette et à débusquer l’ennemi dans les haies de la campagne française.

Les « Bérets verts » désignent une des entités des forces spéciales de l’US Army. « Sky Dragons » est le surnom du 18ème corps aéroporté, ce symbole apparaissant sur l’insigne de l’unité. 

Nous avons été là quand la France avait désespérément besoin de nous. D’autres avaient désespérément besoin de nous, et c’est toujours le cas aujourd’hui — peut-être plus que jamais.

C’est ici, sur cette terre, que l’armée a forgé le métal qui a tenu bon à Bastogne. C’est ici que les puissants parachutistes ont gagné leurs ailes avant de faire pleuvoir la mort depuis les airs pour libérer la Sicile, la Normandie et même les Pays-Bas ! Chaque centimètre carré de cette base est imprégné de l’héritage de ces guerriers qui ont fièrement déclaré : « Monsieur, j’ai été formé à Fort Bragg ». C’est pourquoi nous avons redonné à ce lieu son nom historique. Fort Bragg est son nom, et il le restera à jamais. 

Pour vous donner une nouvelle exclusive — et pas une fake news —, nous allons également redonner leurs noms aux Fort Pickett, Fort Hood, Fort Gordon, Fort Rucker, Fort Polk, Fort A.P. Hill et Fort Robert E. Lee. 

Cette liste désigne sept bases militaires de l’armée américaine, renommées pendant la présidence de Joe Biden, sous leur précédent nom qui fait référence à des généraux confédérés. Grâce à une pirouette onomastique, les anciens noms ne feraient plus directement référence aux hommes de la Confédération, mais à leurs homonymes qui ont combattu pour l’armée américaine pendant d’autres conflits 4.

Nous avons remporté de nombreuses batailles depuis ces forts. Ce n’est pas le moment de changer. Je suis très superstitieux : j’aime que les choses restent telles qu’elles sont.

Je ne voulais pas attendre samedi pour vous l’annoncer. Il y a aujourd’hui une foule record ! C’est un honneur. Je ne pense pas que tant de monde se serait déplacé pour Biden.

Je tiens à remercier les nombreux grands leaders présents ici aujourd’hui, notamment le secrétaire à la Défense Pete Hegseth. Il a traversé les guerres. Il a dû faire face à un groupe de personnes très hostiles qui ne voulaient pas voir l’Amérique redevenir grande. Mais il a persévéré, il a atteint son but et il fait un travail fantastique.

Le secrétaire aux Anciens combattants, Doug Collins, est un homme fantastique. Par rapport à la dernière administration, l’administration des anciens combattants s’est considérablement améliorée. Selon le dernier sondage, les gens sont à nouveau satisfaits. Ils étaient très satisfaits il y a cinq ans, mais les choses se sont dégradées depuis. Nous avons accompli tellement de choses. Si vous aviez besoin de soins médicaux, vous pouviez consulter immédiatement un médecin privé et nous payions la facture. Vous n’aviez pas à attendre six mois et à finir par tomber gravement malade. On pouvait tout résoudre avec une piqûre ou un comprimé. Nous l’avons fait, puis ils ont voulu vous abandonner, mais nous avons refusé. 

Le secrétaire à l’Armée de Terre, Dan Driscoll, est un jeune homme brillant qui a étudié à Yale. Nous avons également nos sénateurs, le sénateur Ted Budd et le sénateur Thom Tillis. Merci, messieurs. Les membres du Congrès Richard Hudson et Pat Harrigan, vous êtes formidables. Nous avons avec nous de grands pontes : le général Andrew Pappas, le général John Braga, le général Greg Anderson, le sergent-major de l’armée Michael Weimer.

Avant de poursuivre, j’aimerais dire quelques mots sur la situation à Los Angeles, en Californie.

J’ai fait déployer des milliers de soldats de la Garde nationale et des centaines de Marines pour protéger les forces de l’ordre fédérales contre des foules violentes, agressives et certains extrémistes de gauche. On dit que ce n’était pas beau à voir, mais si nous ne l’avions pas fait, Los Angeles n’existerait plus aujourd’hui. La ville serait en feu, comme l’étaient leurs maisons il y a quelques mois.

Alors que les manifestations contre la politique migratoire de la Maison-Blanche se poursuivaient pour une troisième journée consécutive dans le comté de Los Angeles, Donald Trump a décidé de déployer la Garde nationale. La décision a été prise sans le consentement du gouverneur, le démocrate Gavin Newsom, une première depuis 1965. 

Des générations de héros de l’armée n’ont pas versé leur sang sur des rivages lointains pour voir notre pays détruit par une invasion et l’anarchie du tiers-monde chez nous, comme c’est le cas en Californie.

En tant que Commandant en chef, je ne laisserai pas cela se produire.

© Joseph Navin/Sipa USA

En Californie, nous assistons à une attaque en règle contre la paix et l’ordre public, menée par des émeutiers brandissant des drapeaux étrangers, dans le but de poursuivre l’invasion de notre pays par des forces étrangères.

N’oubliez pas que des millions de personnes ont été autorisées à entrer dans notre pays sans aucun contrôle ni vérification par des personnes stupides, des radicaux de gauche ou des personnes malades. L’ouverture des frontières est la politique la plus stupide qui soit — je dirais même que c’est plus stupide encore que le fait que des hommes pratiquent des sports féminins et que tout le monde ait le droit d’être transgenre.

La référence que fait ici Trump au champ de bataille des guerres culturelles américaines n’est pas étonnante : l’une des raisons pour lesquelles il aurait choisi Pete Hegseth est précisément son engagement contre « l’idéologie woke » et ses spectres — l’inclusivité, la diversité, les droits des personnes LGBTQ et le féminisme. Dans son livre The War on Warriors : Behind the Betrayal of the Men Who Keep Us Free, Hegseth déclarait que le « wokisme » gangrénerait l’armée américaine, et il s’était aussi prononcé contre l’envoi de femmes au combat, avant de se rétracter.

À Los Angeles, ils jettent des blocs de béton sur les forces de l’ordre. Est-ce que vous les avez vus briser les trottoirs avec d’énormes marteaux ? Ce sont des professionnels, pas des amateurs. 

Ils sont arrivés avec des briques rouges, qu’ils pouvaient jeter sur nos militaires et sur la police de Los Angeles, et quand on les leur a pris, ils avaient des marteaux. Ils ont alors cassé le trottoir pour le transformer en bombes de béton. Ils les ont lancés très fort et ils ont frappé des gens en plein visage avec de gros morceaux de béton. Ils ont emmené des gens sur les ponts et les ont jeté sur les voitures qui passaient. 

Ce sont des animaux qui arborent fièrement les drapeaux d’autres pays, mais pas le drapeau américain — ils ne font que le brûler. Ce n’étaient pas des gens de notre pays ou des gens qui aiment notre pays qui brûlaient notre drapeau. 

Quiconque brûle le drapeau américain devrait être emprisonné pendant un an. 

Nous allons essayer de faire passer cette loi. Nous travaillons avec certains de vos sénateurs — je sais que le sénateur Josh Hawley est très impliqué, tout comme les deux sénateurs d’ici.

Pendant ce temps, les agitateurs lançaient des bombes incendiaires, des cocktails Molotov et mettaient le feu à des véhicules. Vous avez vu ces foules attaquant les policiers et les agents de l’ICE, qui sont les personnes les plus coriaces qu’on puisse trouver. Ils aiment notre pays. Les agitateurs essaient de les piétiner, mais ils ne le permettront pas.

Ils ont tenté d’infiltrer et d’occuper des bâtiments fédéraux en portant des gilets pare-balles et des visières. Ils ont les meilleurs équipements que l’on puisse acheter. Quelqu’un finance ces équipements professionnels, et nous allons découvrir qui c’est, grâce à Pam Bondi et au ministère de la Justice, qui ont déjà commencé à enquêter.

Sous l’administration Trump, cette anarchie ne sera pas tolérée.

Nous ne permettrons pas que des agents fédéraux soient attaqués, ni qu’une ville américaine soit envahie et conquise par un ennemi étranger — car c’est ce qu’ils sont.

Beaucoup de ces personnes ont été autorisées à entrer aux États-Unis par l’administration Biden. 

Ce sont des gens qui venaient de prisons du monde entier — des chefs de gangs, des personnes sorties d’établissements psychiatriques, des barons de la drogue. Leurs propres pays les avaient expulsés. Ils ont été conduits en voiture ou en bus jusqu’à notre frontière et on leur a dit : « Si vous revenez, nous vous tuerons. »

Je tiens à saluer le courage et la force des incroyables soldats qui montent actuellement la garde pour protéger les biens et le personnel fédéraux, et qui font respecter la suprématie de la loi fédérale. Ils protègent nos agents de l’ICE et de la police de Los Angeles. Le chef de la police de Los Angeles est un homme bien, mais la situation était devenue incontrôlable. Nous leur avons apporté l’aide dont ils avaient besoin.

Ces militaires ne défendent pas seulement les honnêtes citoyens de Californie, mais aussi notre république elle-même. 

Ce sont des héros. Ils se battent pour nous. Ils empêchent une invasion, tout comme vous le feriez. La grande différence est que, la plupart du temps, les personnes que vous arrêtez portent un uniforme. À bien des égards, c’est plus difficile quand elles ne portent pas d’uniforme, car vous ne savez pas exactement qui elles sont. 

À Los Angeles, le gouverneur de Californie et le maire sont incompétents. Ils ont payé des fauteurs de troubles, des agitateurs et des insurgés. Ils se livrent à une tentative délibérée de renverser la loi fédérale et de soutenir l’occupation de la ville par des envahisseurs criminels. 

Alors que Trump accuse le gouverneur démocrate de Californie, Gavin Newsom, d’agir contre la loi fédérale, on sait que ce dernier a intenté une action en justice contre l’administration Trump. Il l’accuse d’avoir violé le 10e amendement de la Constitution, qui dispose que les compétences qui ne sont pas explicitement attribuées au gouvernement fédéral relèvent de l’autorité des États fédérés, ainsi que l’Administrative Procedure Act de 1946.

C’est ce qu’ils sont : des envahisseurs.

Ils prétendent que les émeutes ne cesseront pas tant que l’ICE ne se retirera pas de Los Angeles et ne cessera pas d’appliquer la loi fédérale sur l’immigration. Ils sont entrés illégalement dans le pays. Ils sont venus du monde entier — certains du Congo, en Afrique, d’autres d’Asie. Ils ont été amenés aux États-Unis et autorisés à rester parce que nous avions un président extrêmement incompétent.

Je le connais d’ailleurs depuis longtemps. Il n’a jamais été très brillant mais ce n’était pas un fou radical de gauche. Il n’a jamais rêvé d’ouvrir les frontières. Il n’a jamais dit cela quand il avait toute sa tête — ce qui remonte à très longtemps.

Ce qu’ils ont fait à notre pays est vraiment très triste.

Mais cela a changé, et les chiffres en témoignent.

Alors qu’il y a six mois, nous étions un repoussoir, nous sommes aujourd’hui le pays le plus attractif ! Je me suis rendu en Arabie saoudite, au Qatar et aux Émirats arabes unis. Nous avons ramené plus de 5 000 milliards de dollars dans notre pays, et les trois dirigeants — qui sont tous d’excellents dirigeants — ont déclaré que je présidais le pays le plus attractif du monde.

Vous savez ce qu’il s’est passé le 5 novembre ? L’élection d’un président qui vous aime. 

C’est là que tout a changé.

En quelques décennies, Los Angeles est passée du statut de l’une des villes les plus propres, les plus sûres et les plus belles de la planète à celui d’un dépotoir où des quartiers entiers sont contrôlés par des gangs transnationaux et des réseaux criminels. Comme le monde entier peut désormais le constater, l’immigration incontrôlée conduit au chaos, au dysfonctionnement et au désordre.

C’est aussi le cas dans de nombreux pays en Europe. Ils n’aiment pas que je le dise, mais je le dirai haut et fort : ils feraient mieux d’agir avant qu’il ne soit trop tard.

Ce parallèle dressé avec la situation politique interne des Européens fait écho au plan récemment proposé par l’administration Trump pour un changement de régime en Europe — dont nous avons publié le texte intégral — et s’inscrit dans la lignée des propos du vice-président américain J. D. Vance et du Secrétaire à la Défense Pete Hegseth sur leur « haine » de l’Europe et des Européens.

Pour le dire simplement, nous allons libérer Los Angeles et la rendre à nouveau libre, propre et sûre.

Vous avez entendu parler du « One Big Beautiful Bill » ?

Alors que j’étais dans une émission de télévision — je crois que c’était Face the Nation — j’ai dit que nous avions besoin d’un grand projet de loi. On m’a demandé si je préférais un unique projet de loi, ou sept ou huit projets différents. J’ai répondu : « Je veux un seul grand projet de loi » (one big, beautiful bill). Le Parti républicain a apprécié cette déclaration, et l’ont donc appelé le « One Big Beautiful Bill ». C’est formidable.

Ce projet est actuellement examiné par le Congrès et prévoit tous les fonds nécessaires à l’ICE, à la police des frontières et au ministère de la Défense. Il atteint plus de 1 000 milliards de dollars — un niveau inédit. 

Le One Big Beautiful Bill Act (OBBBA) est un projet de loi budgétaire porté par l’administration Trump. Il implique les réductions de dépenses sociales du gouvernement — notamment du programme alimentaire fédéral ou de Medicaid — tout en allouant 150 milliards de dollars supplémentaires aux dépenses de défense. Alors que ce projet avait été décrié par Elon Musk, conduisant à sa rupture spectaculaire avec Trump, la Maison-Blanche met en avant qu’il est soutenu par l’industrie américaine, et propose un calculateur d’économies réalisées 5. Selon la dernière estimation du Bureau du Congrès sur le budget, les mesures fiscales contenues dans le texte devraient pourtant accroître le déficit de 3 800 milliards de dollars entre 2026 et 2034.

Nous ferions mieux de faire adopter ce projet de loi, sinon vos hélicoptères, vos avions et votre équipement vont commencer à paraître un peu vieux. Les membres du Congrès de votre région sont tous d’accord, sans que je n’ai même eu besoin de leur parler. 

Je veux que ce projet de loi soit promulgué immédiatement, car il aura des conséquences très positives pour notre pays.

Il n’y aura plus d’impôt sur les pourboires, sur la sécurité sociale pour les seniors, ni sur les heures supplémentaires. Ils se financeront eux-mêmes. Si vous empruntez de l’argent pour acheter une voiture, nous vous laisserons déduire les intérêts si c’est une voiture neuve fabriquée aux États-Unis — mais pas si elle est fabriquée au Japon, en Chine ou ailleurs.

J’ai remporté le vote populaire avec des millions de voix d’avance, j’ai remporté les sept swing states, et tous les comtés du pays avec 2 750 voix contre 525. C’est ce que j’appelle un score impressionnant.

C’est un mandat du peuple pour rétablir les frontières souveraines des États-Unis.

Et c’est exactement ce que nous faisons : non seulement nous sécurisons les frontières, mais nous réformons également les institutions financières et protégeons notre pays lui-même.

Nous ne nous laisserons pas intimider. La foule à Los Angeles, ou n’importe qui d’autre, n’y parviendra pas. Je vous appellerai dès que je verrai cela se produire. En théorie, je suppose qu’un gouverneur pourrait appeler, mais ils ne le font pas. Ils laissent leur ville brûler, comme à Minneapolis, lorsque le type qui s’est présenté à la vice-présidence contre J.D. Vance était aux commandes.

Trump fait référence à Tim Waltz, gouverneur du Minnesota.

C’était un bon débat, J.D. contre ce type. Vous vous souvenez à quel point il était mauvais ? J’ai dit à J.D. qu’il n’avait jamais affronté un homme comme lui auparavant. Je crois qu’il se présente aussi à la présidence, vous vous rendez compte ? 

C’est un fou radical de gauche. Minneapolis allait entièrement brûler et il n’a pas appelé la garde nationale. J’ai attendu longtemps avant d’appeler la garde, qui a sauvé la ville, mais j’aurais dû les appeler dès le premier jour.

J’ai dit que si cela se reproduisait, j’envisagerais de me présenter, car je pensais que l’élection avait été truquée et volée. Nous le savons tous. Ils ont dit qu’ils se présenteraient à nouveau, et que si je gagnais, ce serait trop important pour être truqué.

Mais nous l’avons fait — nous avons gagné, avec des millions de voix d’avance. C’était magnifique à voir. À 21 h 02, ils ont annoncé que j’étais donné vainqueur. J’ai répondu : « Vous pensez que ça a été facile ? » Je ne pense pas que ces dames de Caroline du Nord seraient d’accord.

Vous savez, elles m’ont suivi. Je ne sais pas ce qui est arrivé à leurs maris. Elles sont mariées à des gens adorables, mais elles ont assisté à quoi, 138 rassemblements ? 

Un nombre fou. Votre mari est-il satisfait ? Est-ce que ça va ? Oh, le voilà, il est arrivé ! L’une d’entre elles est venue. C’est génial ! Félicitations ! Ce sont des femmes formidables. Ce sont de grandes patriotes.

Trump fait ici l’une des nombreuses digressions de son discours où il se remémore la soirée de sa victoire au mois de novembre.

Nous utiliserons tous les moyens à notre disposition pour réprimer la violence et rétablir immédiatement l’ordre public.

Nous n’allons pas attendre sept ou huit jours qu’un gouverneur qui ne nous appellera jamais, alors que des villes brûlent. Laissez-moi vous dire que si nous ne faisions pas cela, Los Angeles serait en train de brûler, tout comme les maisons qui ont brûlé il y a quelques mois. 

Trump fait référence aux importants incendies de forêt qui ont touché la Californie au début de l’année 2025, notamment dans la région de Los Angeles et la ville, ravagée par les incendies.

Le seul drapeau qui flottera triomphalement dans les rues de Los Angeles est le drapeau américain. 

Revenons maintenant à la raison pour laquelle nous sommes ici aujourd’hui : célébrer 250 ans de courage inébranlable de l’armée. Cette semaine, nous ne commémorons pas seulement le point de départ de l’histoire de l’armée, nous marquons également un tournant dans l’histoire mondiale, tant cet événement est important.

Lorsque le Congrès continental a créé l’armée et nommé son premier commandant, le général George Washington, il a envoyé au combat l’esprit féroce d’une nation libre sous le cri de ralliement qui résonne encore aujourd’hui : « Donnez-moi la liberté ou donnez-moi la mort ».

Trois jours seulement après la formation de l’armée, le grand patriote et père fondateur, le Dr. Joseph Warren, se trouvait en première ligne à Bunker Hill, où les soldats étaient largement surpassés en nombre et en armes.

La bataille de Bunker Hill (1775) fut un affrontement majeur au début de la guerre d’indépendance américaine, opposant les troupes britanniques aux milices coloniales près de Boston.

Ils affrontaient un groupe de soldats réputés invincibles ce jour-là. La mère de Warren l’avait supplié : « Mon fils, ne fais pas ça. Je t’en prie, ne fais pas ça. Ne risque pas ta vie, même pour la cause patriotique. » Il répondit : « Où que soit le danger, chère mère, ton fils sera là. Je libérerai mon pays ou je verserai jusqu’à la dernière goutte de mon sang pour essayer. »

Ces mots sont si beaux.

À Bunker Hill, Warren a tenu sa promesse, combattant jusqu’à ce qu’il tombe, couvert de sang, à l’âge de 34 ans. Exactement 250 ans plus tard, nous sommes rejoints par l’arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-petit-fils du Dr. Warren, sept générations plus tard.

© AP Photo/Alex Brandon

Scott Warren, vétéran de la guerre en Irak et spécialiste de l’armée à la retraite, est ici avec sa fille, le sergent Carrington Sanders de Fort Irwin.

Merci beaucoup. Quelle belle famille ! Vous portez dans vos veines l’amour et le dévouement pour la liberté américaine.

La vie d’un soldat n’est pas seulement un métier, c’est une vocation, une tradition sacrée transmise de père en fils, de frère à sœur, et d’une génération à l’autre. En temps de danger, nos citoyens les plus nobles ont répondu à cet appel. Ils ont embrassé leurs proches et se sont précipités au son des canons.

En 1812, lorsque les Britanniques ont tenté de reconquérir notre jeune nation, 1 000 Américains ont repoussé une flotte britannique de 5 000 soldats à Fort McHenry. On disait que c’était impossible à arrêter. Vous connaissez tous le nom du lieutenant Francis Scott Key, qui a regardé depuis le port de Baltimore l’armée maintenir le drapeau américain haut dans les airs.

Beaucoup de gens ont été profondément inspirés.

Key a écrit un poème en hommage au courage de l’armée et à la fierté américaine, connu aujourd’hui sous le nom de « Star-Spangled Banner », notre hymne national.

Huit générations plus tard, nous sommes rejoints par un descendant de Francis Scott Key qui a passé deux décennies sous l’uniforme : le major Kyle Key de la Garde nationale de l’armée. Merci d’être ici ! 

Au cours des décennies qui ont suivi, l’armée a conquis la grande frontière, remporté la guerre qui a restauré notre nation et brisé à jamais les chaînes de l’esclavage. Une génération plus tard, les Rough Riders de l’armée ont pris d’assaut la colline de San Juan avec le colonel Theodore Roosevelt et ont chassé pour toujours le dernier empire étranger du continent américain.

L’expression « Grande Frontière » (Great Frontier) fait référence, dans le contexte de l’histoire des États-Unis, à la période d’expansion vers l’Ouest, marquée par la colonisation progressive des territoires situés au-delà des premières colonies européennes. Cette thématique qui appartenait à l’histoire ou au domaine des métaphores a été réactivée par Trump dans un sens littéral, le président américain rappelant constamment sa volonté d’augmenter le territoire des États-Unis en annexant celui d’autres États.

Pendant la Première Guerre mondiale, nos « doughboys » ont combattu courageusement dans la vallée de la Marne et dans la forêt d’Argonne. En 1918, là-bas, un chrétien fervent du Tennessee nommé Alvin York a chargé à travers un champ ouvert vers les mitrailleuses allemandes. Elles tiraient à une cadence inouïe..

L’expression « doughboys » désigne les soldats américains de la Première Guerre mondiale, un surnom d’origine incertaine.

Elles abattaient tout sur leur passage, y compris des arbres géants. L’ennemi a fauché plus de la moitié de son peloton presque immédiatement.

Mais York a continué à avancer vers la mort.

Il a tué un soldat allemand après l’autre et est revenu avec 132 prisonniers pris derrière les lignes ennemies. 

Le sergent York a reçu la Médaille d’honneur du Congrès et est devenu l’un des héros les plus célèbres et les plus décorés de la Première Guerre mondiale. Il a en fait été rendu très célèbre par le film qui a été réalisé sur lui.

Nous sommes aujourd’hui en compagnie du petit-fils du sergent York, le colonel Gerald York. Lors des funérailles de son grand-père en 1964, le sergent-major de Fort Bragg a dit à Gerald qu’il était grand temps qu’il s’engage dans l’armée. Il s’est porté volontaire pour combattre au Vietnam et a servi pendant 31 ans.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, l’armée est une fois de plus venue à la rescousse du monde libre. Parmi les millions et millions de volontaires, il y avait Henry Armstrong.

Il s’est enrôlé six mois avant d’obtenir son diplôme d’études secondaires et a suivi une formation de base ici même, à Fort Bragg. L’année suivante, il était en Normandie. Il a combattu à travers la France au sein de la troisième armée de Patton, traversant le Rhin pour pénétrer au cœur de l’Allemagne, où il a contribué à la libération d’un camp de concentration nazi.

Le sergent-major Henry Armstrong est parmi nous aujourd’hui. Il est âgé de 100 ans et est un vétéran de nombreuses batailles de la Seconde Guerre mondiale, ayant servi dans l’armée pendant 41 ans. Merci beaucoup. Il est accompagné de son petit-fils, le major Dennis Armstrong.

Dennis, je suppose que c’est vous ? Merci, Dennis. Et voici l’épouse de Dennis, le capitaine Shelley Armstrong. Ils aiment tous deux l’armée et notre pays. Nous leur en sommes reconnaissants, ainsi qu’à leur fils, Tanner.

Il est sergent-chef en service actif dans la 82e division aéroportée, ici même à Fort Bragg.

En Corée, nos soldats ont tenu la ligne de front dans la lutte contre le communisme, libérant des millions de personnes et leur rendant la liberté.

Nous avons envoyé au Vietnam certains des hommes les plus coriaces qui aient jamais porté l’uniforme et les bottes de l’armée ; l’un d’eux était Joe Malm, de Pennsylvanie. Lorsque son peloton a reçu l’ordre de secourir des soldats encerclés par l’ennemi lors de la bataille d’Ia Drang, Malm, âgé de 23 ans, s’est précipité sous un feu nourri et a tué quatre soldats ennemis dans les broussailles avant de sprinter sur 40 mètres en terrain découvert.

Ses coéquipiers n’en croyaient pas leurs yeux. Il a ensuite lancé une grenade qui a tué huit artilleurs vietcongs. Il s’est ensuite précipité dans les tranchées et en a tué d’autres avant d’être gravement blessé à la mâchoire. Il a réussi à ouvrir la voie à ses hommes pour qu’ils puissent sauver leurs camarades bloqués et sauver leur propre vie.

Pour son courage exceptionnel, le lieutenant Malm a reçu la Médaille d’honneur du Congrès et a pris sa retraite avec le grade de colonel après 30 ans de service. Le colonel Malm est ici aujourd’hui avec ses deux fils, Will et Walter, tous deux Rangers de l’armée.

Plus récemment, les soldats se sont précipités dans les grottes les plus sombres et se sont aventurés dans les endroits les plus inhospitaliers pour vaincre les forces du terrorisme islamique.

En 2007, l’adjudant-chef Eric Phillips était stationné dans un avant-poste isolé dans les montagnes afghanes. Lorsqu’une force talibane massive a attaqué de tous côtés, il a cru que c’était fini. Pendant trois heures, il a mené une contre-attaque féroce, repoussant avec succès l’ennemi au corps à corps. Au cours du même déploiement, Eric a repoussé une autre attaque d’une force ennemie largement supérieure, sauvant ainsi d’innombrables vies.

Pour son courage spectaculaire, le chef Phillips a reçu la Distinguished Service Cross et la Silver Star, ce qui fait de lui l’un des soldats les plus décorés de la guerre contre le terrorisme, toutes branches confondues. Et il est parmi nous aujourd’hui. Chef Phillips, vous avez fait la fierté de tous.

De la Révolution américaine à nos jours, l’histoire de l’armée américaine est celle d’une chaîne ininterrompue de patriotes américains qui ont tout donné pour leur pays.

C’est la saga de personnages épiques tels que Washington, Jackson, Grant, Custer, Pershing, Eisenhower, Patton, MacArthur, Wild Bill Donovan et le grand général William Yarborough, père des Bérets verts. Vous le savez, les Bérets verts ? C’est aussi l’histoire d’unités légendaires telles que la Vieille Garde, la Brigade de fer, la Big Red One, les Buffalo Soldiers, les Harlem Hellfighters, les Tuskegee Airmen, les Screaming Eagles et la Hell on Wheels de George Patton.

Les armes de guerre ont changé à chaque génération, mais la loyauté inébranlable du soldat américain est toujours restée la même. L’armée est toujours restée fidèle à sa devise : « This, we’ll defend ». Les tombes des soldats qui ont donné leur vie pour l’Amérique s’étendent sur le sol sacré d’Arlington, de Gettysburg, d’Anzio, de Manille et d’autres lieux lointains que seul Dieu connaît. Nous leur devons tout.

Comme l’expliquait Pierre Haski dans un entretien accordé à la revue, il est impossible de penser les États-Unis sans passer par la guerre. À travers ces longues énumérations, Trump semble faire appel à cette place essentielle que prend l’identité militaire dans l’histoire américaine.

Aujourd’hui, nous renouvelons notre dévouement à la cause de la liberté pour laquelle ils ont vécu, combattu et sont morts avec tant d’altruisme et de courage.

Il n’y a pas de plus bel hommage à leur mémoire que de préparer l’armée à dominer les ennemis de l’Amérique pendant les 250 prochaines années et au-delà. C’est pourquoi, sous l’administration Trump, nous nous attachons à restaurer l’esprit des forces armées américaines.

Aucun soldat ne s’est engagé dans l’armée pour recevoir des leçons sur la diversité transgenre ou l’inclusion. Vous ne voulez pas entendre des choses comme : « transgenre pour tous ». Les patriotes américains se sont engagés dans l’armée pour enfoncer des portes, prendre d’assaut des plages, tuer des terroristes et gagner les guerres de l’Amérique.

C’est ce que nous voulons, et c’est ce que vous voulez.

À cette fin, nous réalisons un investissement record, non seulement dans l’armée, mais aussi dans les autres forces armées, car vous travaillez ensemble comme une équipe.

Nous accordons une augmentation générale à tous les membres des forces armées américaines. Vous le méritez, et nous vous le donnons. Nous dépensons beaucoup trop d’argent pour des choses inutiles, mais je pense que cette époque est révolue, sénateurs et membres du Congrès. Dans le cadre de notre grand projet de loi, nous investissons plus d’un milliard de dollars pour rénover vos logements sur les bases militaires. Nous construisons également un bouclier antimissile de pointe appelé « Golden Dome » pour protéger notre territoire.

Annoncé le 20 mai 2025 par Donald Trump, le projet dit du « Golden Dome » entend doter les États-Unis d’un bouclier antimissile national de nouvelle génération, articulé autour d’un réseau orbital capable d’intercepter missiles balistiques, hypersoniques et de croisière, qu’ils soient équipés d’ogives conventionnelles ou nucléaires. Présenté par la Maison Blanche comme une avancée technologique décisive, le système est censé atteindre un taux de réussite « proche de 100 % ». Son coût est estimé à 175 milliards de dollars, pour une mise en œuvre avant la fin du mandat présidentiel.

Derrière ce projet, plusieurs acteurs industriels proches de l’entourage de Trump, tels que SpaceX ou Palantir, sont pressentis pour bénéficier d’importants contrats publics. 

Si cette relance d’une logique de dissuasion défensive rappelle certaines ambitions formulées au début des années 1980, sa faisabilité technique est largement remise en question par de nombreux analystes, qui y voient une projection stratégique irréaliste à court terme. Cette dernière est toutefois révélatrice d’un basculement doctrinal plus profond — d’un modèle fondé sur la dissuasion nucléaire mutuelle vers une stratégie de protection totale de tous les missiles. 

Après des années de pénurie de recrues, je pense que c’est très enthousiasmant. Nous enregistrons les meilleurs résultats jamais obtenus en matière de recrutement en temps de paix. Imaginez : il y a six mois, nous ne pouvions recruter personne pour rejoindre l’armée.

Personne ne voulait s’engager. C’était il y a six mois. Puis sont arrivées les élections du 5 novembre, et aujourd’hui, nous enregistrons les meilleurs chiffres de recrutement de l’histoire de notre pays. Nous avons déjà dépassé nos objectifs de recrutement pour 2025, et nous n’avons pas encore fini. N’est-ce pas réconfortant d’entendre cela, alors qu’il y a six ou sept mois à peine, on vous disait que personne ne voulait s’engager dans l’armée ?

Ils avaient perdu confiance en notre pays. Et pourtant, quelques mois plus tard, nous battons tous les records.

L’armée sera bientôt plus forte, plus grande et meilleure que jamais. Chaque nouveau soldat qui rejoindra nos rangs incarnera le même esprit combatif que le sergent-major Jim Schmidt, qui n’est malheureusement plus parmi nous.

À l’âge de 15 ans, Jim a menti sur son âge parce qu’il voulait désespérément s’engager, et il s’est entraîné à Fort Bragg pour combattre pendant la Seconde Guerre mondiale.

Lorsque son collège lui a écrit pour lui demander s’il assisterait à la remise des diplômes de quatrième, il a répondu que cela lui serait impossible car il était très occupé.

En tant que parachutiste, il a participé aux célèbres débarquements en Sicile et à Salerne alors qu’il était encore un jeune garçon — trop jeune pour être là. L’armée l’a découvert et l’a renvoyé.

Ils lui ont dit : « Jim, tu es un sacré soldat, mais tu dois partir d’ici. »

Mais cela n’a pas arrêté Jim. Il s’est engagé dans la marine. Dès qu’il a eu 18 ans, il est revenu et s’est engagé dans la 82e division aéroportée. Incroyable, non ? Il a ensuite combattu au réservoir de Chosin en Corée, un endroit difficile, puis au Vietnam. Il a terminé sa carrière à Fort Bragg, après avoir reçu deux Silver Stars, trois Bronze Stars et deux Purple Hearts.

Nous sommes aujourd’hui en compagnie de la veuve de Jim, Peggy, et de leur petit-fils bien-aimé, le caporal-chef Christian Forbes, qui est actuellement déployé à notre frontière sud pour défendre notre pays contre une invasion.

Que cela nous plaise ou non, il s’agit bien d’une invasion. Mais je ne sais pas si vous êtes au courant, l’invasion a été stoppée à 99,9 %. Elle pourrait même être stoppée à plus de 99,9 % : 99,999 % ?

L’invasion a été stoppée. Caporal Forbes, je tiens à vous remercier de défendre l’Amérique. Vous avez manifestement fait du bon travail, car cette invasion a été stoppée, et nous apprécions votre présence ici. Merci beaucoup.

Chacun d’entre vous ici présent porte dans son âme l’amour, la force et le courage de millions de patriotes de l’armée. Vos uniformes arborent les mêmes étoiles et rayures que nos ancêtres ont portées jusqu’à la victoire à Yorktown, à travers les Grandes Plaines, au-dessus des Rocheuses, jusqu’à Missionary Ridge et dans les rues de Paris. Nous devons aider nos alliés, n’est-ce pas ?

Nous avons traversé les sables d’Afrique du Nord, débarqué sur les plages d’Omaha Beach et combattu dans les collines ensanglantées de Corée. C’est un diplômé de West Point, Buzz Aldrin, qui a planté pour la première fois notre grand drapeau américain sur la surface de la Lune.

C’est maintenant à vous de porter ce drapeau, d’ajouter vos propres exploits à cette chronique de triomphes et de légendes. Il est de votre devoir de protéger la flamme de la liberté qui a été allumée il y a 250 ans par les héros de Concord Bridge et de Bunker Hill. 

Debout devant vous aujourd’hui, je suis plus confiant que jamais que, dans les jours et pour toutes les générations à venir, l’armée américaine fera honneur à nous tous.

Vous protégerez chaque centimètre carré du sol américain, défendant l’Amérique jusqu’aux confins de la terre. Partout où le danger rôde, l’armée américaine sera là. Quels que soient les périls qui nous guettent et les menaces qui pèsent sur notre peuple, vous resterez forts et fiers. Vous vous battrez avec acharnement et maintiendrez cette belle flamme allumée.

Vous brandirez haut le drapeau et vous ferez également quelque chose qui est devenu une phrase célèbre : fight, fight, fight et vous gagnerez, vous gagnerez, vous gagnerez. Merci. Que Dieu vous bénisse. Que Dieu bénisse nos soldats et que Dieu bénisse l’armée américaine. Merci beaucoup. Merci à tous.

Sources
  1. Ernst H. Kantorowicz, « Mourir pour la patrie dans la pensée médiévale » (1951), in Mourir pour la patrie, Paris, PUF, 1984.
  2. Selon Military.com un media américain spécialiste des questions de défense, « les soldats de Bragg qui ont applaudi les attaques politiques de Trump alors qu’ils étaient en uniforme ont été sélectionnés en fonction de leur loyauté et de leur apparence. »
  3. Ernst H. Kantorowicz, Laudes Regiæ Une étude des acclamations liturgiques et du culte du souverain au Moyen Âge (1950), Paris, Fayard, 2004
  4. Trump says he’s restoring the original Confederate names of these Army bases — but with new namesakes, CBS News, 11 juin 2025.
  5. Voir : The One, Big, Beautiful Bill – The White House
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