Vladimir Poutine ouvre la porte à une annexion de la région ukrainienne de Soumy

Les discussions entre Kiev et Moscou du 16 mai à Istanbul n’ont débouché sur aucun progrès substantiel, les deux délégations s’étant quittées sur la promesse d’échanger des plans de cessez-le-feu, sans qu’un calendrier ne soit fixé.

• La partie russe aurait menacé les négociateurs ukrainiens de s’emparer des provinces de Kharkiv et de Soumy si Kiev ne consentait pas à se retirer des quatre oblasts partiellement contrôlés par l’armée russe dans l’est et le sud du pays ¹.

L’Ukraine se prépare depuis plusieurs mois à une offensive russe majeure sur Soumy, région frontalière de l’oblast russe de Koursk. 

• Depuis le retrait des troupes ukrainiennes de cette région en avril, les combats se sont déplacés le long de la frontière et l’armée russe a capturé plusieurs villages.
• En prévision d’une intensification des attaques russes, l’état-major ukrainien a transféré des forces supplémentaires et renforcé ses défenses dans l’oblast de Soumy.

Lors de son premier déplacement à Koursk depuis le retrait un mois plus tôt des forces ukrainiennes, mercredi 21 mai, Vladimir Poutine a sous-entendu lors d’une discussion avec un responsable local qu’il était favorable à la création d’une zone tampon voire à l’annexion de la région ukrainienne de Soumy dans sa totalité ². L’échange, qui visait à présenter Poutine comme un dirigeant proche de sa population, a probablement été mis en scène afin d’accroître la pression sur Kiev dans le cadre des négociations de cessez-le-feu ³.

• En parallèle des négociations et des échanges de documents entre chancelleries, l’armée russe a lancé le mois dernier une nouvelle offensive de printemps, bénéficiant de conditions météorologiques plus clémentes.
• Si le rythme de sa progression depuis le début de l’année demeure faible par rapport à l’été et l’automne 2024 (environ 41 km² par semaine contre 125 km² ⁴), l’armée russe a toutefois avancé récemment en direction des villes de Kostiantynivka, Kramatorsk et de Sloviansk, dans l’oblast de Donetsk.

Le lancement d’une offensive d’ampleur visant à capturer la région de Soumy irait au-delà des revendications maximalistes formulées par la Russie au printemps 2022, et indiquerait clairement que Moscou ne souhaite pas un règlement du conflit.