Après une conférence similaire qui s’est tenue un an plus tôt, le 15 avril 2024, à Paris, c’est Londres qui accueille aujourd’hui, mardi 15 avril, deux ans après le début de la guerre civile, un second sommet sur le conflit au Soudan.
- Co-présidé par le Royaume-Uni, la France, l’Allemagne et l’Union européenne, la conférence rassemble 20 pays et organisations, mais ni le gouvernement de Khartoum ni les Forces de soutien rapide (FSR) n’ont été conviés.
- Le ministère des Affaires étrangères soudanais a critiqué l’absence d’invitation, ainsi que la présence des Émirats arabes unis, du Tchad et du Kenya, accusés de soutenir les forces rebelles.
Depuis le 15 avril 2023, le Soudan a basculé dans la guerre civile, lorsque les Forces de soutien rapide (FSR) ont pris le palais présidentiel. Les Forces armées soudanaises (FAS) tentent de reprendre le dessus et ont progressé depuis janvier, triomphant dans Khartoum en mars. Le pays reste cependant divisé en deux : les FAS au nord et à l’est, tandis que les FSR dominent à l’ouest et au sud.
- En 2024, la conférence de Paris avait mobilisé deux milliards d’euros pour l’aide humanitaire au Soudan, dont 900 millions fournis par l’Union et les États membres. Il est probable que le montant global baisse, notamment en raison du désengagement américain.
- L’un des grands sujets de la conférence sera le financement des infrastructures de télécommunications détruites pendant la guerre, qui nuisent notamment au travail des ONG sur le terrain.
- Le conflit a déplacé 15 millions de personnes (30 % de la population) en deux ans, soit la croissance la plus rapide de l’histoire récente selon le HCR. Il y a aujourd’hui plus de déplacés soudanais que de déplacés afghans ou ukrainiens : 30 millions de personnes ont besoin d’aide humanitaire selon l’International Rescue Committee.
Le ministre des Affaires étrangères soudanais Ali Yousssef al-Sharif a déclaré que pendant la conférence, les Forces de soutien rapide prévoyaient « d’annoncer un gouvernement parallèle et de déclarer le Darfour et les poches de territoire soudanais qu’ils contrôlent comme une nouvelle région ». Fin février, des responsables des FSR avaient signé une charte avec des partis politiques et des groupes armés annonçant la formation d’un « gouvernement de paix et d’unité » parallèle dans les semaines à venir.