Donald Trump avait annoncé lors du Liberation Day imposer des droits de douane à hauteur de 46 % sur les importations de produits en provenance du Vietnam. Avec le Cambodge, le Laos ou le Myanmar, ce sont les pays les plus pauvres en termes de PIB par habitant qui ont été visés par les tarifs les plus élevés. Les États-Unis représentent environ 30 % des débouchés des exportations vietnamiennes.
- La semaine dernière, Trump a suspendu les droits de douane pour 90 jours — hors des 10 % généralisés.
- Le vice-Premier ministre Ho Duc Phoc a annoncé qu’un nouvel accord de libre-échange était en discussion avec l’administration républicaine, et Trump a évoqué une réduction des droits de douane vietnamiens à 0 % sur les importations américaines.
- L’excédent commercial du Vietnam avec les États-Unis a dépassé les 100 milliards de dollars en 2024. Hanoï a annoncé l’achat d’avions américains ainsi que de plusieurs systèmes de sécurité et de défense, ce qui devrait lui permettre d’équilibrer davantage sa relation commerciale avec Washington.
En se rendant au Vietnam, le président chinois cherche à s’assurer du soutien de ses partenaires alors que son pays fait face à des tarifs douaniers massifs de 145 %. Les autres sujets de discussion lors de la visite concerneront les infrastructures ferroviaires du Nord-Vietnam vers la Chine méridionale et l’achat d’avions chinois Comac par Hanoï. La Chine représentait 28 % des investissements au Vietnam en 2024.
- Il s’agit de la troisième visite de Xi Jinping dans le pays.
- Avant son arrivé le président chinois a notamment écrit dans un article pour People’s Daily que « La guerre commerciale et la guerre tarifaire ne produiront aucun gagnant, et le protectionnisme ne mènera nulle part » ajoutant que les pays devraient « résolument sauvegarder le système commercial multilatéral, la stabilité des chaînes industrielles et d’approvisionnement mondiales et un environnement international ouvert et coopératif ».
Après le Vietnam, Xi se rendra au Cambodge et en Malaisie.
- Le signal envoyé à ces pays est important. Xi Jinping est d’ordinaire très attentif quant à ses déplacements à l’international : l’an dernier, il ne s’est rendu dans aucun pays de la région, et en 2023 seulement au Vietnam et il a refusé cette année une invitation pour participer à un sommet Union européenne-Chine à Bruxelles.
- Le Vietnam et, plus largement, les pays d’Asie du Sud-Est, ont substantiellement bénéficié de la réorientation des chaînes de valeurs provoquée par la pandémie de Covid-19 et les tensions entre Washington et Pékin lors du premier mandat de Trump. Ces pays jouent, à l’instar du Mexique, le rôle de « connecteurs » entre les deux superpuissances.
Au-delà de la visite du président chinois, le Vietnam fait l’objet d’une attention internationale. Le Premier ministre espagnol Sánchez était à Hanoi la semaine dernière — avant de se rendre à Pékin —, tandis que le commissaire au Commerce, Šefčovič, devait également s’y rendre en fin de semaine dernière, mais a reporté son voyage au mois de juillet, évoquant « les derniers développements internationaux ». La présidente de la Commission von der Leyen et le président français Macron ont quant à eux prévu d’y aller avant l’été 2025. D’ici 2027, l’Union prévoit d’investir 10 milliards d’euros dans les pays de l’ASEAN dans le cadre du Global Gateway.