L’annonce de la rencontre a été faite vendredi, par des communiqués succincts. Le ministère des Affaires étrangères chinois y voit « l’occasion de travailler avec la Russie pour promouvoir la mise en œuvre de l’important consensus atteint par les deux chefs d’État », tandis que le ministère russe évoque des discussions « incluant des perspectives de résolution de la crise autour de l’Ukraine ». 

  • Pékin n’a jamais condamné la guerre russe en Ukraine et tient une position officielle de neutralité, tout en fournissant à Moscou du matériel, dont des biens à double usage. Elle a salué en février les efforts russes pour « désamorcer la crise ». Les Occidentaux font pression sur la Chine pour qu’elle pousse la Russie vers un consensus le plus favorable possible à l’Ukraine, pour l’instant avec peu de succès.
  • Xi Jinping se rendra à Moscou le 9 mai pour le 80e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale, et un voyage de Poutine en Chine est prévu pour fin août. 

Alors que les États-Unis se sont fixé la date du 20 avril pour un accord de cessez-le-feu entre Ukraine et Russie, peu de résultats concrets transpirent des discussions. 

  • Vendredi, le secrétaire d’État américain Marco Rubio a avoué qu’il n’était pas capable de fixer un délai pour un accord de paix. 
  • Trump a également déclaré hier, dimanche 30 mars, dans un entretien avec NBC News considérer des nouvelles sanctions à l’encontre de la Russie : « Si la Russie et moi ne sommes pas capables de parvenir à un accord pour mettre un terme au bain de sang en Ukraine et que je pense que c’est la faute de la Russie, j’imposerai des droits de douane secondaires sur tout le pétrole qui sort de Russie ».
  • Cependant, il a également tenté d’accroître la pression sur l’Ukraine.
  • La semaine dernière, Washington a en effet proposé un nouvel accord sur les minéraux, faisant de l’Ukraine la propriété d’une société du Delaware ayant un monopole sur ses ressources naturelles et ses infrastructures, ainsi que le pouvoir d’inspecter tous ses bureaux gouvernementaux indéfiniment. 
  • Nombre des dispositions de l’accord ne seraient pas conformes au droit européen en vue de l’adhésion du pays à l’Union, notamment concernant le droit à la concurrence. L’administration américaine exige en effet le « droit de première offre » sur les investissements dans tous les projets d’infrastructures et de ressources naturelles. Zelensky a déclaré qu’il ne signera pas l’accord si cela menace l’adhésion de l’Ukraine à l’Union.
  • À bord de l’Air Force One, Trump a déclaré : « Je vois qu’il [Zelensky] essaie de se retirer de l’accord sur les terres rares. Et s’il le fait, il aura des problèmes. De gros, gros problèmes ».
  • Selon Kirill Dmitriev, négociateur russe pour un cessez-le-feu et à la tête du Fonds souverain russe d’investissement direct, Moscou aurait aussi entamé des discussions avec Washington sur des projets communs en Russie concernant les terres rares et d’autres projets 1.

En Europe, les États « volontaires » continuent d’échanger sur les arrangements de sécurité une fois un accord de paix conclu. 

  • Une mission franco-britannique devrait se rendre en Ukraine dans les prochains jours pour « préparer, dans tous les domaines, ce que sera le format de l’armée ukrainienne de demain ». 
  • Jeudi, 3 avril, les ministres des Affaires étrangères de l’OTAN se réunissent à Bruxelles. 
  • La position des Européens reste inchangée : la Russie doit cesser la guerre et l’Ukraine doit retrouver ses droits, y compris en termes de territoire. Mais à partir de ces deux objectifs, la réalité du terrain s’impose et il est nécessaire de trouver un accord viable qui permette à l’Ukraine d’exister et de prospérer.