Depuis la révélation de l’Affaire Signal par le rédacteur en chef de la revue The Atlantic, Jeffrey Goldberg — ajouté par erreur par un haut responsable de l’administration Trump à une conversation où des plans d’une attaque contre des cibles houthistes au Yémen ont été discutés —, le président et son administration ont cherché à minimiser l’importance des faits. 

  • Après que Waltz a déclaré mardi 25 mars assumer « l’entière responsabilité » de cette faute lourde, Donald Trump a publiquement excusé son conseiller à la sécurité nationale, affirmant qu’il avait « appris sa leçon ».
  • Le vice-président J.D. Vance a quant à lui accusé Goldberg d’avoir « survendu » ce qu’il avait, suggérant que les informations discutées dans la conversation Signal entre des hauts responsables de l’administration n’étaient pas classifiées.
  • Le secrétaire à la Défense Pete Hegseth, qui était également présent dans la conversation, a quant à lui nié que les informations partagées sur Signal étaient des « plans de guerre », arguant qu’aucune cible ni localisation n’avaient été divulguées — ce qui est faux 1.

Peu d’élus républicains ont publiquement dénoncé les révélations de The Atlantic, la plupart s’alignant sur les déclarations de Trump qui déclare que toute l’affaire résulte d’une « chasse aux sorcières ». Pourtant, le premier sondage post-Affaire Signal réalisé par YouGov, conduit le 25 mars, montre que les électeurs du Parti républicain sont une majorité à considérer que cette faille de sécurité constitue un « sérieux problème » 2.

  • Selon l’enquête, 60 % des électeurs républicains sont d’accord avec cette affirmation, 28 % considérant qu’il s’agit d’un problème « très sérieux » et 32 % d’un problème « plutôt sérieux ».
  • En moyenne, 74 % des personnes interrogées prennent la mesure de la gravité des mauvaises pratiques des membres du cabinet de Trump en matière de partage de documents concernant la sécurité nationale des États-Unis.
  • Ainsi, l’institut de sondage relève que plus d’Américains déclarent être inquiets vis-à-vis des révélations de The Atlantic que de l’affaire des courriels d’Hillary Clinton, selon deux enquêtes conduites en 2015 et 2022.
  • Plus d’électeurs républicains considéraient cependant en 2015 (79 %) et en 2022 (89 %) que cette controverse, née après des révélations ayant indiqué que l’ex-secrétaire d’État avait utilisé son adresse mail personnelle pour échanger sur des informations liées aux affaires du gouvernement, est plus grave que celle de l’Affaire Signal (60 %).

Ce scandale, inédit dans l’histoire récente des États-Unis, pourrait fournir un angle d’attaque pour les Démocrates en amont des élections de mi-mandat de 2026. L’élue du Minnesota Ilhan Omar a notamment entamé des discussions en privé concernant l’ouverture d’une procédure de destitution contre Hegseth, Waltz et le directeur de la CIA John Ratcliffe — qui a cependant très peu de chances d’aboutir, les Démocrates n’ayant pas de majorité au Congrès 3.

Sources
  1. Jeffrey Goldberg et Shane Harris, « Here Are the Attack Plans That Trump’s Advisers Shared on Signal », The Atlantic, 26 mars 2025.
  2. Taylor Orth, « 60 % of Republicans think the Trump administration’s military leak is a very or somewhat serious problem », YouGov, 25 mars 2025.
  3. Andrew Solender, « Ilhan Omar plots to impeach Signalgate officials », Axios, 27 mars 2025.