Selon des sources consultées par le New York Times, Donald Trump aurait demandé au département d’État d’élaborer une liste de pays dont les nationalités pourraient prochainement être visées par de sévères restrictions ou une interdiction complète de voyage vers les États-Unis. La liste, vouée à changer d’ici son implémentation, indique un durcissement par rapport au premier mandat de Trump.

Celle-ci prévoit trois catégories, qui reprennent le feu tricolore : 

  • La première, en rouge, est composée de 11 nationalités dont l’Afghanistan, la Corée du Nord, le Venezuela ou l’Iran. Ces pays verraient une interdiction totale de tout voyage.
  • La deuxième catégorie, orange, qui compte 10 pays (dont la Russie, le Bélarus ou Haïti), verrait les capacités des ressortissants à se rendre aux États-Unis « fortement limitées » : les voyages seraient autorisés pour les ressortissants aisés, dans le cadre de voyages d’affaires, mais pas pour des visas touristiques ou d’immigration.
  • La plus importante, en jaune, composée de 22 nationalités, donne 60 jours aux pays (principalement d’Afrique, mais également plusieurs États insulaires dont le Vanuatu, São Tomé et Príncipe ou Saint Kitts et Nevis) pour répondre à des « inquiétudes » formulées par l’administration Trump. 

Parmi ses premières actions prises dès son investiture le 20 janvier, Trump a ordonné aux secrétaire d’État, de la Sécurité intérieure, à la procureure générale ainsi qu’à la directrice du Renseignement national « d’identifier les pays du monde pour lesquels les informations relatives à l’examen et au filtrage sont si insuffisantes qu’elles justifient une suspension partielle ou totale de l’admission de leurs ressortissants » 1. Offrant un délai de 60 jours à la constitution d’un rapport, celui-ci pourrait être remis au président dès cette semaine.

  • Au cours de son premier mandat, Donald Trump avait visé dès sa première semaine à la Maison-Blanche les ressortissants de 7 pays à majorité musulmane (Iran, Irak, Libye, Somalie, Soudan, Syrie et Yémen) dans le cadre d’un décret communément qualifié par la suite de « Muslim Ban ».
  • Cette fois-ci, le président pourrait considérablement étendre les restrictions d’accès au territoire américain puisque les trois catégories dressées par le département d’État totalisent, pour l’heure, 43 pays.

Depuis le 20 janvier, l’administration républicaine a considérablement durci sa politique d’accès pour tous les ressortissants ne possédant pas la nationalité américaine présents – même légalement – aux États-Unis. Motivées par des considérations liées à la « sécurité nationale » des États-Unis, ces restrictions sont susceptibles d’être contestées par des décisions de justice.