D’après les projections Infratest Dimap pour l’ARD, le SPD (S&D) l’a largement emporté avec 33,5 % des voix malgré un recul (-5,7 pp). Les Verts obtiennent 17,5 % (-6,7 pp) mais doivent céder la deuxième place à la CDU, qui double presque sa part de voix à 19,5 % (+8,3 pp). Dans la lancée de son bon résultat au fédéral, la Linke (GUE/NGL) dépasse la barre des 10 % avec 11,5 % (+2,4 pp). L’AfD (ESN) recueille également un score historiquement élevé avec 8,2 % des suffrages (+3,2 pp). Le FDP et le BSW obtiennent autour de 2 % des voix et échouent à entrer au parlement. C’est également le cas du parti euro-fédéraliste Volt (Verts/ALE), qui obtient cependant un succès d’estime avec 3 % de voix.
- L’élection constitue un échec relatif pour l’AfD dans ce bastion de gauche. Selon les sondages réalisés le jour du vote, le parti n’est pas parvenu à détourner les électeurs de la CDU, bénéficiant principalement du report d’anciens abstentionnistes. La participation est en nette hausse, à 68 % (+4,8 pp).
- Dans la lancée de ses bons résultats la semaine passée, la Linke prendrait 12 000 voix aux Verts et 2 000 au SPD et recueillerait les suffrages de 6 000 anciens non-votants. Le parti de gauche radicale talonne les SPD parmi les moins de 25 ans, obtenant 25 % des voix et s’imposant notamment sur la thématique du logement. Le SPD perd environ autant d’électeurs à la CDU (22 000) qu’elle en reçoit des Verts (21 000), ce qui devrait conforter un cours centriste du parti. Chez les plus de 60 ans, le SPD reste très dominant, à 44 % des voix.
- La coalition sortante rouge-verte menée par Peter Tschentscher (SPD) détient toujours une claire majorité de 69 sièges sur 121. Une Grande coalition SPD-CDU serait arithmétiquement possible mais apparaît peu probable en raison de la proximité programmatique entre les partis de centre-gauche. À ce stade, il manquerait un siège à une coalition entre le SPD et la Linke pour détenir une majorité au parlement régional. La poursuite de l’alliance sortante apparaît donc très probable.
- Le travail du Premier maire de Hambourg, qui a succédé à Olaf Scholz en 2018, recueille l’approbation de 66 % de l’électorat. La satisfaction avec la coalition sortante s’élevait à 61 %, en baisse (-5 pp). La popularité de Tschenscher a joué en faveur des sociaux-démocrates, alors même que le thème « ordre et sécurité » était en tête des préoccupations des électeurs selon les sondages.