L’Union européenne cherche à définir son positionnement à la suite de l’appel de Donald Trump avec le président russe Vladimir Poutine, craignant d’être exclue des négociations de paix. Kaja Kallas, la Haute représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, a lancé aujourd’hui, jeudi 13 janvier, à l’issue d’une réunion des ministres de la Défense à Bruxelles, un appel contre la « politique d’apaisement » vis-à-vis de Moscou, affirmant que la Russie ne recherche pas une paix durable et juste.

  • Kallas a également affirmé qu’un accord entre la Russie et les États-Unis ignorant l’Europe et les Ukrainiens ne pourra pas être mis en œuvre, et serait ainsi futile : « Tout accord devra impliquer les Européens, qui sont nécessaires à toute mise en œuvre. Il en va de même pour les Ukrainiens. Et nous les soutiendrons », a-t-elle déclaré après une réunion des ministres de la Défense de l’OTAN, jeudi 13 février.
  • Kallas a dénoncé toute politique d’apaisement à l’égard de Moscou, affirmant que c’était une mauvaise idée de faire des concessions à Poutine avant même d’avoir entamé des discussions : « Pourquoi leur donnons-nous tout ce qu’ils veulent avant même le début des négociations ? L’apaisement n’a jamais fonctionné ».
  • La position de Kallas contraste avec les déclarations du nouveau secrétaire à la Défense américain Pete Hegseth qui a déclaré la veille que la paix en Ukraine nécessiterait une « évaluation réaliste du champ de bataille ».
  • Hegseth a affirmé que la reconquête du territoire perdu depuis 2014 n’était pas réaliste, pas plus que l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN dans le cadre d’un accord de paix.

Ces propos constituent la réponse la plus ferme que l’Union européenne ait fournie à ce jour face à l’éventualité d’un accord bilatéral entre la Russie et les États-Unis qui pourrait être imposé à l’Ukraine contre sa volonté.

  • Le président du Conseil européen, António Costa, a quant à lui déclaré qu’il « n’y aura pas de négociations crédibles et fructueuses, ni de paix durable, sans l’Ukraine et sans l’Union » car la paix et la sécurité de l’Europe « sont indissociables ».
  • Costa fait partie d’une délégation qui participera demain, vendredi 14 février, à la conférence de Munich sur la sécurité aux côtés de la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, et du président français, Emmanuel Macron.
  • Les États-Unis enverront également une délégation dirigée par le vice-président J.D. Vance et le secrétaire d’État Marco Rubio.
  • Vance devrait s’entretenir avec le président ukrainien, qui sera présent, en marge de la conférence. À la veille de la réunion, Zelensky a affirmé que l’Ukraine n’accepterait pas un accord à deux sans le soutien de Kiev et de l’Europe.