Les sanctions européennes à l’encontre de la Russie sont renouvelables tous les six mois à l’unanimité et elles expirent, en l’absence d’un accord des 27, le vendredi 31 janvier. 

  • Les ambassadeurs européens n’ont pas réussi à parvenir à une décision vendredi 24 janvier. Les discussions reprendront aujourd’hui, 27 janvier, lorsque les ministres des Affaires étrangères de l’Union se réuniront à Bruxelles. 

Tout accord reste pour le moment suspendu au vote hongrois. 

  • Viktor Orbán avait initialement déclaré qu’il ne soutiendrait plus l’extension des mesures après l’élection de Donald Trump. 
  • Cependant, comme le président américain a lui-même suggéré que les sanctions pourraient être renforcées si Vladimir Poutine refusait de négocier, Budapest conditionne désormais la prolongation des sanctions à la reprise du transit de gaz russe via le territoire ukrainien. 
  • Le transit de gaz russe par l’Ukraine est interrompu depuis le 1er janvier en raison de l’expiration du contrat signé en 2019 entre Gazprom et le groupe énergétique ukrainien Naftogaz et n’a pas d’impact majeur sur l’approvisionnement et le prix. 
  • Budapest et Bratislava accusent cependant l’Ukraine de compromettre leur sécurité énergétique. 

Des possibles points de négociations se précisent. 

  • Un haut fonctionnaire européen a indiqué au Grand Continent qu’il s’attendait à ce que la question du transit figure parmi les sujets abordés lors des débats, en insistant sur le fait qu’il n’y avait aucune crise en matière de sécurité énergétique : « le marché a pleinement absorbé l’impact de l’arrêt du transit via l’Ukraine » et que « la grande majorité des États souhaitent prolonger les 15 paquets de sanctions déjà adoptés ». 
  • Viktor Orban a déclaré vendredi 24 janvier : « Si les Ukrainiens veulent de l’aide, par exemple pour sanctionner les Russes, qu’ils rouvrent le gazoduc et qu’ils autorisent les pays d’Europe centrale, y compris la Hongrie, à importer le gaz dont nous avons besoin ». 
  • Samedi, le président ukrainien Zelensky a déclaré que son pays était prêt à assurer le transit de gaz en provenance de l’Azerbaïdjan vers l’Europe, un arrangement qu’il a déjà discuté avec le président du pays Ilham Aliyev : « L’Azerbaïdjan dispose d’une importante capacité d’exportation, atteignant 25 milliards de mètres cubes. Nous sommes prêts à mettre notre infrastructure à disposition si les pays européens ont besoin de gaz, mais il ne s’agira pas de gaz russe ». 

Selon une source diplomatique européenne, aucun plan B n’était envisagé pour l’instant si Viktor Orban ne modifiait pas sa position. Parmi les conséquences immédiates d’un éventuel échec à renouveler les sanctions, la Russie pourrait récupérer immédiatement ses avoirs gelés en Europe, actuellement utilisés par les pays du G7 pour financer un emprunt de 50 milliards de dollars destiné à soutenir l’Ukraine. 

  • Ce n’est pas la première fois que la Hongrie menace de bloquer le renouvellement des sanctions. À chaque occasion, Budapest a brandi son veto comme levier pour obtenir des concessions de Bruxelles, notamment sur le déblocage de fonds européens.
  • La Hongrie continue d’importer du gaz russe via le gazoduc TurkStream et ses réserves sont remplies à 57 %, soit un niveau légèrement supérieur à celui de 2024.