Au nord de Koupiansk, l’armée russe continue d’élargir sa tête de pont sur la rive gauche de l’Oskil

Depuis quelques semaines, l’armée russe progresse lentement sur un secteur du front moins actif que les oblasts de Donetsk et Louhansk mais tout aussi crucial, autour de Koupiansk. Fin novembre, l’armée russe a franchi la rivière Oskil qui séparait auparavant les deux armées dans l’Est de l’Ukraine. Depuis, Moscou a élargi sa tête de pont et pourrait chercher à lancer d’importants assauts mécanisés.

• Longtemps considérée comme constituant une « frontière naturelle » séparant les deux forces depuis la contre-offensive ukrainienne de l’automne 2022, l’Oskil n’est désormais plus un rempart contre les forces russes.
• La pression russe sur l’oblast de Kharkiv s’est accrue suite à l’ouverture le 10 mai dernier d’un nouveau front depuis le territoire russe, en direction de la capitale régionale et de la ville frontalière de Vovtchansk.

L’état-major des forces armées ukrainiennes a signifié la semaine dernière que les forces russes avaient lancé plusieurs assauts en direction de villages frontaliers de l’oblast de Kharkiv : Kindrashivka, Zahryzove, Topoli et Petropavlivka notamment ¹. Depuis samedi 18, Moscou revendique avoir pris du terrain autour de Topoli, sur la rive ouest de l’Oskil, ouvrant un nouveau front en territoire ukrainien si les forces russes parviennent à s’y maintenir ².

Le renforcement de la tête de pont russe autour de Dvorichna renforce la pression sur Koupiansk, qui est menacée depuis le Nord, l’Est et le Sud.

• Le front a jusqu’alors été relativement stable dans la zone autour de Koupiansk depuis fin novembre 2024, lorsque l’armée russe a franchi pour la première fois l’Oskil au niveau de Novomlynsk.
• En raison de la précarité de sa position à l’ouest de la rivière, l’armée russe n’a pas été en mesure de concentrer suffisamment de véhicules blindés pour percer les positions ukrainiennes. 
• Celle-ci a mené au moins deux tentatives d’assaut sur la rive ouest de l’Oskil au cours du mois de décembre. Les deux se sont soldés par des échecs, les défenseurs ukrainiens ayant détruit plusieurs véhicules blindés, dont des chars d’assaut ³.

Témoignage de la précarité des positions russes à l’ouest de l’Oskil : des combattants ukrainiens déployés dans le secteur déclarent que les forces russes traversent toujours la rivière sur des embarcations, à l’aide de cordes ⁴. Ainsi, les forces russes ne semblent pas avoir été en mesure de déployer et protéger des pontons qui permettraient un ravitaillement efficace de la poche de l’autre côté de l’Oskil, autour de Dvorichna.