L’apocalypse de Donald Trump selon Peter Thiel
« Le retour de Trump à la Maison-Blanche augure l'apokálypsis. »
Dans un texte aux tonalités eschatologiques qui vient de paraître dans le Financial Times, Peter Thiel, l’une des personnes les plus puissantes de l’Amérique de Trump au cœur de l’accélération réactionnaire, annonce la venue d’un temps nouveau : « des questions sombres émergeront dans les dernières semaines crépusculaires de notre interrègne ».
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- Le Grand Continent •
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Selon Peter Thiel nous vivons les derniers jours d’un monde très ancien.
Ce milliardaire proche d’Elon Musk, avec qui il a fondé PayPal, et de Mark Zuckerberg, qu’il a été parmi les premiers à financer au tout début de Facebook, est également l’ancien élève de René Girard — dont le livre Des choses cachées depuis la fondation du monde aurait eu une « extraordinaire influence sur [sa] vie ».
C’est donc l’une des personnes les plus influentes des États-Unis qui signe ce texte, partant d’une hypothèse vertigineuse : et si le retour de Donald Trump annonçait l’apocalypse ?
À son avis, en effet, nous vivons « les dernières semaines crépusculaires de notre interrègne ».
Bientôt, une vaste conspiration millénaire sera révélée : de l’assassinat de John F. Kennedy au suicide d’Epstein jusqu’au Covid et Anthony Fauci les « organisations médiatiques, bureaucraties, universités et ONG financées par l’État qui délimitaient traditionnellement la conversation publique » seront défaites.
La vérité éclatera.
Comme l’avait démontré Richard Hofstadter, « le style paranoïaque » définit « la politique américaine » 1 — mais la convergence entre la base MAGA et le sommet technologique de la Silicon Valley, l’accélération réactionnaire dont parle Lorenzo Castellani, lui donne une force inédite et une nouvelle dimension.
Peter Thiel en est convaincu : dans la guerre ancestrale entre la démocratie et la liberté, Internet est en train de « gagner la guerre, les institutions de l’ancien régime s’effondrent ».
En 2016, le président Barack Obama avait déclaré en son temps que la victoire électorale de Donald Trump n’était « pas l’apocalypse ». Il avait bien sûr raison. Pourtant, si l’on prend l’étymologie du sens originel du mot grec apokálypsis — signifiant « révélation » — Obama ne pourrait sans doute pas donner la même assurance en 2025.
Par Apocalypse (gr. ᾿Αποκάλυψις) on désigne le titre des écrits, canoniques ou apocryphes, contenant des révélations sur les destinées ultimes de l’humanité et du monde. Le plus connu est le livre inclus dans le canon du Nouveau Testament, le livre de l’Apocalypse qui aurait été écrit par saint Jean dans l’île grecque de Pátmos. Le terme apocalypse permet également de désigner l’ensemble des écrits, rédigés dans les milieux juifs et chrétiens, qui, se présentant comme une apocalypse au sens étymologique de « révélation », se proposent d’expliquer religieusement les mystères de l’origine et de la destinée du monde et de l’humanité.
Le genre apocalyptique — dont ce texte pourrait se réclamer —, soucieux d’affirmer la justice divine et la réalité des prédictions, présente l’histoire passée telle qu’elle a été prédite, en montre l’accomplissement, et annonce en même temps, après le triste présent, l’accomplissement de la rétribution, avec le triomphe des justes et des pieux et le châtiment — ici, ce sera également le pardon final — des persécuteurs.
Le retour de Trump à la Maison-Blanche augure l’apokálypsis des secrets de l’ancien régime. Les révélations de la nouvelle administration n’ont pas besoin de justifier la vengeance — la reconstruction peut aller de pair avec la réconciliation. Mais pour qu’il y ait réconciliation, il doit d’abord y avoir vérité.
De l’aveu même de Thiel, l’ouvrage de Girard Des choses cachées depuis la fondation du monde aurait eu une « extraordinaire influence sur [sa] vie ». Comme le rappelait Kieran Keohane dans nos pages, en juillet 2004, Peter Thiel organisa avec Girard un séminaire consacré au thème « Politique et Apocalypse » à l’Université de Stanford.
Dans Des choses cachées depuis la fondation du monde, Girard expose comment l’hybris de Lucifer dissout l’ordre cosmique reposant sur l’autorité du Père. Chacun devient à la fois un dieu pour lui-même et un rival pour les autres. Une spirale d’envie, de conflit et de violence concentrée sur des boucs émissaires se déchaîne. L’eschatologie girardienne résonne avec la critique que Platon donne de la démocratie dans sa République, selon laquelle la Liberté et l’Égalité ouvrent la voie à la Tyrannie. La solution de Platon est une société faite de limites et gouvernée par le despotisme éclairé des rois philosophes et leur caste des Gardiens. Celle de Girard est similaire : la propension à la violence liée à la rivalité mimétique peut être limitée en élevant un ou plusieurs Sujet(s) très au-dessus des autres sujets : un médiateur externe, qui ne peut être envié mais seulement vénéré, étouffe la rivalité mimétique et restaure l’ordre.
C’est l’arrière-plan théorique dans lequel Thiel situe le propos qui va suivre — une longue liste de questions complotistes cachées par « l’Ancien régime » attendant la révélation de Trump.
L’apokálypsis est le moyen le plus pacifique de résoudre la guerre menée par l’ancien régime contre Internet — une guerre qu’Internet a gagnée. Mon ami et collègue Eric Weinstein appelle les gardiens des secrets de l’ère pré-Internet le Distributed Idea Suppression Complex (DISC) — les organisations médiatiques, bureaucraties, universités et ONG financées par l’État qui délimitaient traditionnellement la conversation publique. Avec le recul, Internet avait déjà amorcé notre libération de la prison DISC au moment de la mort du financier et délinquant sexuel Jeffrey Epstein en 2019. Près de la moitié des Américains sondés cette année-là ne croyaient pas à la version officielle d’un suicide en prison — suggérant déjà que le DISC avait perdu le contrôle total du récit.
Eric Weinstein est le directeur exécutif de Thiel Capital. Docteur en mathématiques de Harvard, il a été contesté par la communauté scientifique après avoir élaboré et promu en 2021 une théorie unifiée de toute la physique, la « Geometric Unity », dans un preprint discuté dans le podcast de Joe Rogan. Comme Thiel, Weinstein considère que la liberté d’expression est bridée aux États-Unis. Il est à l’origine de l’expression intellectual dark web regroupant des personnalités diverses se sentant « ostracisées » par les médias traditionnels considérés comme trop à gauche.
Thiel convoque ici un « concept » de son collègue pour mettre en place le cœur de son dispositif : avant l’avènement total d’Internet, toute la société aura vécu enfermée sous une chape de plomb contrôlant l’accès à l’information. Le retour de Trump à la Maison Blanche serait le signe d’une « révélation » (apokálypsis) qui libérerait les citoyens aveuglés par le « DISC ».
Le suicide de Jeffrey Epstein est un motif récurrent chez les complotistes : le financier et criminel sexuel étant notoirement proche de réseaux de pouvoir (du prince Andrew à Donald Trump), son suicide en prison serait en fait un assassinat visant à éviter qu’il ne rende publique une supposée liste de ses clients. Rien ne permet à ce stade d’étayer ces affirmations hormis un emballement et une viralité sur Internet — notamment autour du meme « Jeffrey Epstein didn’t kill himself ». En novembre 2019, 45 % des habitants des États-Unis sondés considéraient, sans aucun fondement, que Jeffrey Epstein avait été assassiné 2. La même année, le président Trump repostait sur Twitter certains commentateurs affirmant que la mort d’Epstein pourrait être liée à l’ancien président démocrate Bill Clinton 3.
Il est peut-être trop tôt pour répondre aux questions d’Internet sur feu Monsieur Epstein. Mais on ne peut pas en dire autant de l’assassinat de John F. Kennedy. Soixante-cinq pour cent des Américains doutent encore que Lee Harvey Oswald ait agi seul. Comme dans une enquête policière extravagante et postmoderne, nous attendons un dénouement depuis 61 ans alors que les suspects — Fidel Castro, les mafieux des années 1960, Allen Dulles de la CIA — meurent progressivement. Les milliers de dossiers gouvernementaux classifiés sur Oswald sont peut-être — ou non — des fausses pistes, mais les ouvrir à à l’examen public donnerait à cette saga américaine un semblant de clôture.
Depuis l’assassinat de Kennedy en 1963, l’institut Gallup conduit régulièrement un sondage sur la manière dont celui-ci est perçu par les Américains. En 2023, 65 % des sondés considèrent toujours que Lee Harvey Oswald, l’assassin de JFK, aurait « travaillé de concert avec d’autres personnes ». Bien qu’élevé, ce chiffre est néanmoins en baisse par rapport à la période 1976-2003, lorsque cette part variait entre 75 et 81 %. Si la base des sondés considérant que cet assassinat résulte d’une conspiration reste stable, il apparaît qu’elle est renforcée par les propos tenus par des personnalités comme Donald Trump ou Robert F. Kennedy Jr.
Nous ne pourrons pas attendre six décennies, cependant, pour mettre fin au confinement de toute discussion sur le Covid-19. Dans des e-mails cités en justice de David Morens, conseiller principal d’Anthony Fauci, nous avons appris que les apparatchiks des National Institutes of Health cachaient leur correspondance à l’examen de la loi sur la liberté d’information (Freedom of Information Act). « Rien, écrivait Boccace dans son épopée médiévale sur la peste Le Décaméron, n’est si indécent qu’il ne puisse être dit à une autre personne si les mots appropriés sont utilisés pour le transmettre. »
Dans cet esprit, Morens et l’ancien conseiller médical en chef des États-Unis Fauci auront l’occasion de partager quelques faits indécents sur notre propre peste récente. Soupçonnaient-ils que le Covid provenait de recherches financées par les contribuables américains ou d’un programme militaire chinois ? Pourquoi avons-nous financé le travail de l’EcoHealth Alliance, qui a envoyé des chercheurs dans des grottes chinoises reculées pour extraire de nouveaux coronavirus ? La recherche sur le « gain de fonctions » est-elle un euphémisme pour un programme d’armes biologiques ? Et comment notre gouvernement a-t-il empêché la diffusion de ces questions sur les réseaux sociaux ?
Le lendemain de l’élection de Donald Trump, Lorenzo Castellani essayait dans nos pages avec le concept « d’accélération réactionnaire » de répondre à une question qui définit fondamentalement le nouveau cycle politique américain : comment les complotistes de l’Amérique profonde et les hommes les plus riches du monde peuvent-ils voter pour le même président ?
Si l’on suit l’économie du texte, le cœur, le noyau de la « révélation » concernerait l’émergence du Covid-19 et la gestion de la pandémie — les secrets prétendument cachés concernent d’ailleurs ici des informations auxquelles Trump avait accès en tant que président des États-Unis. De la part d’un investisseur comme Peter Thiel, une telle fixation devrait surprendre : le secteur des nouvelles technologies et la Silicon Valley font objectivement partie des moins touchés par les confinements successifs et les conséquences de la pandémie. Mais en se focalisant sur cette thématique diffuse dans la sphère complotiste, Thiel touche une corde qui dépasse très largement ses seuls cercles.
Comme l’écrit Castellani : « En termes d’analyse des élites, l’élection présidentielle de 2024 a acté un changement : Donald Trump n’est plus seulement le populiste charismatique qui avait réussi le tour de force de forger un lien viscéral à « l’Amérique profonde » et productive d’antan. Il est le président qui intègre un fonctionnement élitaire étranger à la politique, à l’administration et à ses métiers et qui comprend les gourous de la tech, la finance, les médias et le monde intellectuel. »
Notre Premier amendement définit les règles d’engagement pour les luttes internes sur la liberté d’expression — mais la portée mondiale d’Internet entraîne ses adversaires une guerre globale. Peut-on croire qu’un juge brésilien a interdit X sans l’appui américain, dans une perversion tragicomique de la doctrine Monroe ? Étions-nous complices de la récente législation australienne exigeant une vérification d’âge pour les utilisateurs des réseaux sociaux, annonçant la fin de l’anonymat en ligne ? Avons-nous critiqué ne serait-ce que deux minutes le Royaume-Uni, qui a arrêté des centaines de personnes par an pour des discours en ligne provoquant, entre autres, « gêne, désagrément ou anxiété inutile » ? Nous ne pouvons attendre mieux des dictatures orwelliennes d’Asie orientale et d’Eurasie, mais nous devons soutenir un Internet libre en Océanie.
Né à Francfort-sur-le-Main, Peter Thiel a grandi aux États-Unis, passé une partie de son enfance en Afrique du Sud et en Namibie et fait fortune en Californie. Pour celui qui se définit comme libertarien, l’essentiel des régimes brident la liberté : ceux d’Asie — on pense évidemment à la Chine de Xi mais il semble englober aussi tous ses voisins — et ceux d’Europe — les pays de l’Union englobés ici dans une plus vaste « Eurasie ».
Pour comprendre la référence étonnante à l’Océanie, il faut rappeler que Thiel est également l’un des grands promoteurs du « seasteading » : la réalisation de l’utopie libertarienne par l’établissement de villes flottantes. En 2009, il écrivait : « Entre le cyberespace et l’espace, il y a la possibilité de coloniser les océans ». Le Seasteading Institute (TSI), cofondé par Wayne Gramlich et Patri Friedman — la fille de Milton — et financé par Peter Thiel avait lancé en 2013 son premier projet de ville flottante autosuffisante dans les eaux de la Polynésie française.
Des questions encore plus sombres émergent dans les dernières semaines crépusculaires de notre interrègne. L’investisseur en capital-risque Marc Andreessen a récemment suggéré dans le podcast de Joe Rogan que l’administration Biden avait coupé les accès bancaires des entrepreneurs de la crypto. Jusqu’à quel point notre système financier ressemble-t-il à un système de crédit social ? Les fuites illégales des dossiers fiscaux de Trump étaient-elles des anomalies, ou les Américains doivent-ils supposer que leur droit à la vie privée financière dépend de leur politique ? Et peut-on encore parler d’un droit à la vie privée lorsque le Congrès conserve la Section 702 du Foreign Intelligence Surveillance Act, en vertu de laquelle le FBI effectue des dizaines de milliers de recherches sans mandat dans les communications des Américains ?
Parmi la liste des fantasmes de complot énumérés par Thiel, il est significatif de trouver en bonne place le thème des crypto-monnaies — dans lesquelles il est lui-même un investisseur important. Elles sont en effet au cœur du dispositif économique qui porte Trump au pouvoir autour d’une coalition fondée sur l’accélération réactionnaire. L’un des projets du président élu, sur lequel travaille déjà ses plus loyaux alliés au Sénat, est de préserver l’hégémonie du dollar en se basant sur le bitcoin. Son plan ? Puiser dans les colossaux stocks d’or américains pour acquérir 100 milliards de dollars de bitcoins afin de constituer une réserve stratégique sous le contrôle direct du Trésor américain et faire d’un crypto-actif le nouvel étalon pour garantir l’immense dette publique américaine.
Il y a par ailleurs une certaine ironie dans le plaidoyer pour la vie privée de Peter Thiel lorsqu’on pense qu’il est l’un des premiers investisseurs de Facebook mais surtout le co-fondateur de Palantir, géant de la surveillance technologique.
L’Afrique du Sud a confronté son histoire d’apartheid avec une commission formelle, mais répondre aux questions que nous venons d’énumérer par des déclassifications fragmentaires de documents conviendrait à la fois au style chaotique de Trump et à notre monde internet, qui traite et propage de courts paquets d’informations. La première administration Trump s’était abstenue de déclassifier parce qu’elle croyait encore à l’État profond de droite digne d’un film d’Oliver Stone. Cette croyance s’est estompée.
Le parallèle dressé ici par Thiel entre l’Afrique du Sud de l’apartheid et les démocraties libérales montre le niveau de radicalisation de la thèse déployée dans ce texte.
Notre ancien régime, comme l’aristocratie de la France pré-révolutionnaire, pensait que la fête ne finirait jamais. 2016 a ébranlé leur foi historiciste dans l’arc de l’univers moral, mais en 2020, ils espéraient rejeter Trump comme une aberration. Rétrospectivement, c’est 2020 qui était l’aberration — l’action de l’arrière-garde d’un régime en difficulté et de son dirigeant sénile. Il n’y aura pas de restauration réactionnaire du passé pré-Internet.
De la même manière que dans les fantasmes de la galaxie QAnon, l’âge pré-Internet pour Thiel, pré-révélation, « ancien régime », est en fait identifié à tout ce qui n’est pas Trump. De manière ironique, le champ lexical du changement de régime et de la « restauration réactionnaire » pourrait davantage faire écho aux foules pro-Trump qui ont pris d’assaut le Capitole le 6 janvier 2021.
On peut s’interroger : si Kamala Harris avait remporté la présidence et que George Soros s’était installé à la Maison-Blanche pour définir les politiques comme le fait Elon Musk aujourd’hui, qu’auraient fait les soutiens de Donald Trump ?
L’avenir exige des idées nouvelles et étranges. De nouvelles idées auraient pu sauver l’Ancien régime, qui a à peine reconnu, encore moins répondu, à nos questions les plus profondes : les causes du ralentissement de 50 ans des progrès scientifiques et technologiques aux États-Unis, la montée en flèche des prix de l’immobilier, et l’explosion de la dette publique.
Peut-être qu’un pays exceptionnel aurait pu continuer d’ignorer de telles questions, mais comme Trump l’a compris en 2016, l’Amérique n’est pas un pays exceptionnel. Ce n’est même plus un grand pays.
La politique identitaire rejoue sans fin l’histoire ancienne. L’étude de l’histoire récente, à laquelle l’administration Trump est maintenant appelée, est plus perfide — et plus importante. L’apokálypsis ne peut pas résoudre nos querelles sur 1619, mais elle peut résoudre nos querelles sur le Covid-19 ; elle ne jugera pas les péchés de nos premiers dirigeants, mais les péchés de ceux qui nous gouvernent aujourd’hui. Internet nous permettra de ne pas oublier ces péchés — mais, avec la vérité, il ne nous empêchera pas de pardonner.
1619 est la date du débarquement des premiers habitants noirs en Virginie, à laquelle on peut faire remonter le début de l’histoire de l’esclavage systématique en Amérique du Nord. Dans ce dernier paragraphe, Thiel s’en prend aux « identity politics » — ou à ce qui revient sans cesse dans les tweets et les saillies d’Elon Musk sous le terme de « woke mind virus ». Par une pirouette rhétorique, Thiel essaye de se placer au-delà de la ligne de clivage des guerres culturelles : la « révélation » sur le présent serait tellement puissante qu’elle rendrait caduques les luttes intestines sur notre identité ou notre histoire. Partant, la « vérité » révélée permettrait de penser, une fois pour toutes, la réconciliation sur la base d’une connaissance commune exposée à l’âge d’Internet.
Sources
- Richard Hofstadter, « The Paranoid Style in American Politics », Harper’s Magazine, 1964.
- Jacob Shamsian, « Almost half of Americans now believe the conspiracy theory that sex offender Jeffrey Epstein was murdered », Business Insider, 25 novembre 2019.
- David Jackson et John Fritze, « Donald Trump defends his Jeffrey Epstein, Bill Clinton conspiracy retweet », USA Today, 13 août 2019.