L’essor des médicaments GLP-1, comme Ozempic, initialement conçus pour le traitement du diabète et aujourd’hui largement utilisés pour la perte de poids, redessine le marché de la mode, en particulier celui de la seconde main.

  • Aux États-Unis, le nombre de prescriptions de médicaments GLP-1 a grimpé de 10 % en 2024, la plupart étant délivrées à des adultes âgés de 55 à 65 ans (29 %).
  • Selon une enquête Gallup, 15,5 millions de personnes (soit 6 % de la population) ont déjà eu recours à ces traitements pour perdre du poids 1.

Ces chiffres illustrent un bouleversement majeur dans les comportements des consommateurs et les dynamiques d’offre et de demande 2. Alors que l’utilisation des médicaments GLP-1 transforme l’industrie alimentaire 3 et pourrait aller jusqu’à contribuer à réduire le carburant nécessaire aux vols — selon des estimations, United Airlines économiserait 80 millions de dollars par an si le poids moyen des passagers diminuait d’environ 5 kilogrammes 4 —, ses effets sont déjà très visibles dans le secteur de la mode.

  • Poshmark, une plateforme de vente de vêtements de seconde main, a enregistré une hausse significative du nombre d’annonces de vêtements grande taille au cours des deux dernières années : +103 % pour les tailles 3XL, +80 % pour les tailles 4XL et +73 % pour les tailles 5XL.
  • De plus, les annonces mentionnant « perte de poids » ont augmenté de 78 %, ce qui indique que de nombreux consommateurs se séparent de leurs vêtements devenus trop grands.
  • Goodwillfinds, un site dédié aux vêtements de seconde main issus de dons, rapporte une tendance similaire, avec une augmentation significative du nombre d’articles donnés après d’importantes pertes de poids liées à la prise de médicaments comme Ozempic. 

Le marché de la mode de seconde main connaît une expansion fulgurante. 

  • Selon le rapport annuel de Thredup, sa valeur mondiale est estimée à 367 milliards de livres d’ici 2028 (contre 108 milliards  en 2021).

Cette croissance ne prend pas encore pleinement en compte l’impact de l’utilisation croissante de ces médicaments, leur coût diminuant progressivement. 

  • Selon les estimations de Goldman Sachs, les médicaments à base de GLP-1 pourraient être utilisés par 70 millions de personnes dans le monde d’ici 2028 et Bank of America prévoit que 48 millions d’Américains en prendront d’ici 2030 (soit environ 14 % de la population). 
  • Novo Nordisk, entreprise pharmaceutique danoise qui produit l’Ozempic, figure parmi les sociétés les plus valorisées d’Europe. Avec une valeur boursière de 512 milliards d’euros en octobre 2024, Novo Nordisk a dépassé le produit intérieur brut annuel du Danemark.
Sources
  1. Dan Witters, Ellyn Maese, Injectable Weight Loss Drugs : Who Uses Them, and Do They Work ?, Gallup, 21 mai 2024.
  2. How Ozempic is reshaping the resale market, Vogue, août 2024.
  3. Brendan Case, Shelly Banjo, Ozempic Is Making People Buy Less Food, Walmart Says, Bloomberg, 4 octobre 2024.
  4. Mary Schlangenstein, Weight-Loss Drugs Estimated to Save Airlines Millions, Bloomberg, 29 septembre 2023.