Selon le communiqué du Quai d’Orsay, la conférence réunira « les États partenaires du Liban, les Nations unies, l’Union européenne et les organisations internationales, régionales et de la société civile ». Celle-ci aura pour objectif de « répondre aux besoins de protection et de secours d’urgence de la population du Liban et d’identifier les voies d’un soutien aux institutions ». Le Président du Conseil des ministres du Liban, Najib Mikati ainsi que le Secrétaire général des Nations unies seront tous deux présents. Les États-Unis seront représentés, mais pas par le secrétaire d’Etat Antony Blinken.

  • Il s’agit de la principale initiative diplomatique initiée suite à l’invasion du Sud-Liban lancée par Israël le 1er octobre. Paris avait co-sponsorisé quelques jours auparavant avec Washington une initiative visant à instaurer un cessez-le-feu temporaire. 
  • Netanyahou a déclaré s’opposer « à un cessez-le-feu unilatéral, qui ne changerait pas la situation sécuritaire au Liban et qui ramènerait le pays dans sa situation préalable ».
  • Selon les Nations unies, les attaques israéliennes au Liban ont provoqué le déplacement de plus de 800 000 personnes depuis le 7 octobre 2023. Plus d’un quart du pays est désormais soumis à des ordres d’évacuation.

Tel-Aviv s’est donné comme mission d’éliminer les capacités du Hezbollah à mener des frappes sur le territoire israélien et de pousser l’organisation, soutenue par l’Iran, au nord du fleuve Litani, conformément à la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies mettant fin à la guerre de 2006. Les frappes menées par le Hezbollah ont quant à elles conduit à l’évacuation de plus de 60 000 Israéliens au nord du pays.

  • Paris va notamment chercher à mobiliser des moyens afin de financer une augmentation de l’aide humanitaire à destination des populations déplacées et impactées par la campagne israélienne.
  • Le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a également annoncé que Paris souhaitait donner plus de moyens à l’armée libanaise1. Celle-ci est, aux côtés des Casques bleus de l’ONU, la seule force armée autorisée à être déployée à la frontière israélienne dans le cadre de la résolution 1701.
  • La semaine dernière, la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL) a déclaré qu’un char israélien avait tiré directement et « apparemment de manière délibérée » sur une de ses tours de guet2.

Les attentes vis-à-vis des résultats de la conférence sont faibles. Les pays du Golfe, qui figurent parmi les principaux contributeurs historiques à l’aide au Liban, ne semblent pas vouloir augmenter significativement leurs contributions face à la crise humanitaire qui se dessine. Israël et l’Iran ne seront quant à eux pas représentés à Paris.

Sources
  1. Sophian Aubin, « Sommet pour le Liban : que peut la France pour le pays du Cèdre, meurtri par la guerre ? », France24, 23 octobre 2024.
  2. UNIFIL Statement, 16 octobre 2024.